“Victor Jara présente !”
Le 6 décembre dernier, Victor Jara, assasiné par les fascistes de Pinochet dans les jours qui ont suivi le 11 septembre 1973,a été enfin inhumé dignement 36 ans après son assassinat.
En 1973 son corps criblé de balles avait été avait été entérré dans une quasi clandestinité par sa famille.
Il est bon de rappeler que ses assassins n’ont jamais été
inquiétés.
Il est bon de se rappeler ce que fut ce 11 septembre là, grâce à ce beau film de Ken Loach :
http://www.dailymotion.com/video/xg...
Il est bon aussi de rappeler que les grands penseurs du néolibéralisme ont soutenu Pinochet dont Friedman dont les "Chicagos boys" ont fait du Chili leur terrain d’expérimentation en lien avec les tortionnaires. Et Hayek qui déclarait à El Mercurio (journal chilien acteur du coup d’Etat) en avril 1984 " personnellement je préfére un dictateur libéral à un gouvernement démocratique manquant de libéralisme".
Oui il faut rendre hommage et se rappeler Victor Jara
Ecoutez donc la chanson de Julos Beaucarne :http://www.dailymotion.com/video/xs...
et lisez celle de Servat (en breton ou en français plus bas) :
Gwerz Victor Jara
Ar brizionidi e sportva Chile
N’o deus ket debret abaoe tri deiz
Abaoe tri deiz n’o deus ket evet
Ar c’hwec’h mil den e barzh sportva Chile
Soudarded a zo e kichen ar nor
Victor c’hara o vale en tu mañ
’Nem stekiñ a ra ouzh ar c’homandant
Anavezout a ra hemañ Victor
An den a ra van da c’hoari gitar
Victor a lavr ya o wennc’hoarziñ
An ofiser iver o c’hlash’hoarziñ
Hag eñ gevel raktal pevar soudard
Urzh a ra da zegas un daol diouzhtu
Victor zo dalc’het gant ar soudarded
Hag e zaouarn war an daol lakaet
Bargediñ a ra ar gasoni zu
Ar c’homandant a gemer ur vouc’hal
Rak an den se en deus eur c’halon bleiz
Tooc’hañ a ra bizied an dorn kleiz
Ha d’an eil taol bizied an dorn all
Klevet vez ar bizied o kouezañ
Hag int o taskren c’hoaz war al leur goat
Gant ar boan spontus Victor a fat
Ha c’wech’h mil genou a yud a unan
Gwellout a reont daouzek mil lagad
Ar c’homandant en e zorn ar vouc’hal
Mac’hañ Victor gourvezet o jouc’hal
¶
Kan breman ’ta kan evit da vamm gast !
Ha Victor a sav krenus e zent
Gwan e zaulin e zremm limestra
War du an dereziou yudal a ra
Ni zo vont d’ober plijadur dezhañ
Kregiñ a ra da ganañ goude se
Da ganañ son ver unanvez ar bobl
Barzh ar sportva ’vel nerzh an avel foll
An holl dud a grog da ganñ ivez
’Pad m’emañ o mouezhou ’nijal en aer
Victor gas en dro so an dishualded
En e sav gant e zaouarn mac’haigned
Daouarn troc’het goloet a wad sklaer
Ar soudarded ’vit serriñ e c’henoù
O deus tennet warnañ -Victor a gouezh
E benn a raok -salud an diwezh
C’hara a ra stouadenn an ankoù
Gwerz Victor Jara pour celles et ceux qui ne lisent pas le breton
Les prisonniers dans le stade du Chili
N’ont pas mangé depuis trois jours
Depuis trois jours n’ont pas bu
Les six milles personnes dans le stade "Chile"
Des soldats sont prés de la porte
Victor Jara en marchant de ce côté-là
Se heurte contre le commandant
Celui-ci reconnait Victor
L’homme fait semblant de jouer de la guitare
Victor dit oui d’un sourir blanc
L’officier aussi a un sourire vert
Et il appelle aussitôt quatre soldats
Il ordonne d’apporter une table immédiatement
Victor est saisi par les soldats¶
Et ses mains sur la table posées
Plane la haine noire
Le commandant prend une hache
Car cet homme a un coeur de loup
Il coupe les doigts de la main gauche
Et au deuxième coup les doigts de l’autre main
On entend les doigts qui tombent
Vibrant encore sur le sol de bois
Sous la douleur terrible Victor s’évanouit
Et six milles bouches hurlent ensemble
Douze milles yeux voient
le commandant dans sa main la hache
Piétiner Victor étendu en criant
Chante maintenant donc pour ta putain de mère !
Et Victor se lève tremblantes ses dents
Faibles se genoux,son visage violet
Vers les gradins il crie
Nous allons lui faire un plaisir¶
Il commence à chanter ensuite
A chanter l’hymne à l’unité populaire
Dans le stade comme la force d’un vent fou
Tout le monde commence a chanter aussi
Pendant quel leur voix volent dans l’air
Victor fait tourner la chanson de liberté
Debout avec ses mains mutilées
Ses mains coupées couvertes de sang clair
Les soldats pour fermer sa bouche
ont tiré sur lui -Victor tombe
¶
La tête en avant - salut de la fin
Jara fait la réverénce de la mort