9 décembre 2009 par Etienne Adam |
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“Victor Jara présente !” Le 6 décembre dernier, Victor Jara, assasiné par les fascistes de Pinochet dans les jours qui ont suivi le 11 septembre 1973,a été enfin inhumé dignement 36 ans après son assassinat. En 1973 son corps criblé de balles avait été avait été entérré dans une quasi clandestinité par sa famille. Il est bon de rappeler que ses assassins n’ont jamais été inquiétés. Il est bon de se rappeler ce que fut ce 11 septembre là, grâce à ce beau film de Ken Loach : http://www.dailymotion.com/video/xg... Il est bon aussi de rappeler que les grands penseurs du néolibéralisme ont soutenu Pinochet dont Friedman dont les "Chicagos boys" ont fait du Chili leur terrain d’expérimentation en lien avec les tortionnaires. Et Hayek qui déclarait à El Mercurio (journal chilien acteur du coup d’Etat) en avril 1984 " personnellement je préfére un dictateur libéral à un gouvernement démocratique manquant de libéralisme". Oui il faut rendre hommage et se rappeler Victor Jara Ecoutez donc la chanson de Julos Beaucarne :http://www.dailymotion.com/video/xs... et lisez celle de Servat (en breton ou en français plus bas) : Gwerz Victor JaraAr brizionidi e sportva Chile N’o deus ket debret abaoe tri deiz Abaoe tri deiz n’o deus ket evet Ar c’hwec’h mil den e barzh sportva Chile Soudarded a zo e kichen ar nor Victor c’hara o vale en tu mañ ’Nem stekiñ a ra ouzh ar c’homandant Anavezout a ra hemañ Victor An den a ra van da c’hoari gitar Victor a lavr ya o wennc’hoarziñ An ofiser iver o c’hlash’hoarziñ Hag eñ gevel raktal pevar soudard Urzh a ra da zegas un daol diouzhtu Victor zo dalc’het gant ar soudarded Hag e zaouarn war an daol lakaet Bargediñ a ra ar gasoni zu Ar c’homandant a gemer ur vouc’hal Rak an den se en deus eur c’halon bleiz Tooc’hañ a ra bizied an dorn kleiz Ha d’an eil taol bizied an dorn all Klevet vez ar bizied o kouezañ Hag int o taskren c’hoaz war al leur goat Gant ar boan spontus Victor a fat Ha c’wech’h mil genou a yud a unan Gwellout a reont daouzek mil lagad Ar c’homandant en e zorn ar vouc’hal Mac’hañ Victor gourvezet o jouc’hal ¶ Kan breman ’ta kan evit da vamm gast ! Ha Victor a sav krenus e zent Gwan e zaulin e zremm limestra War du an dereziou yudal a ra Ni zo vont d’ober plijadur dezhañ Kregiñ a ra da ganañ goude se Da ganañ son ver unanvez ar bobl Barzh ar sportva ’vel nerzh an avel foll An holl dud a grog da ganñ ivez ’Pad m’emañ o mouezhou ’nijal en aer Victor gas en dro so an dishualded En e sav gant e zaouarn mac’haigned Daouarn troc’het goloet a wad sklaer Ar soudarded ’vit serriñ e c’henoù O deus tennet warnañ -Victor a gouezh E benn a raok -salud an diwezh C’hara a ra stouadenn an ankoù Gwerz Victor Jara pour celles et ceux qui ne lisent pas le bretonLes prisonniers dans le stade du Chili N’ont pas mangé depuis trois jours Depuis trois jours n’ont pas bu Les six milles personnes dans le stade "Chile" Des soldats sont prés de la porte Victor Jara en marchant de ce côté-là Se heurte contre le commandant Celui-ci reconnait Victor L’homme fait semblant de jouer de la guitare Victor dit oui d’un sourir blanc L’officier aussi a un sourire vert Et il appelle aussitôt quatre soldats Il ordonne d’apporter une table immédiatement Victor est saisi par les soldats¶ Et ses mains sur la table posées Plane la haine noire Le commandant prend une hache Car cet homme a un coeur de loup Il coupe les doigts de la main gauche Et au deuxième coup les doigts de l’autre main On entend les doigts qui tombent Vibrant encore sur le sol de bois Sous la douleur terrible Victor s’évanouit Et six milles bouches hurlent ensemble Douze milles yeux voient le commandant dans sa main la hache Piétiner Victor étendu en criant Chante maintenant donc pour ta putain de mère ! Et Victor se lève tremblantes ses dents Faibles se genoux,son visage violet Vers les gradins il crie Nous allons lui faire un plaisir¶ Il commence à chanter ensuite A chanter l’hymne à l’unité populaire Dans le stade comme la force d’un vent fou Tout le monde commence a chanter aussi Pendant quel leur voix volent dans l’air Victor fait tourner la chanson de liberté Debout avec ses mains mutilées Ses mains coupées couvertes de sang clair Les soldats pour fermer sa bouche ont tiré sur lui -Victor tombe ¶ La tête en avant - salut de la fin Jara fait la réverénce de la mort
Etienne Adam
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