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Erika et les ministres

 

Les couloirs bruissent, à l’heure où nous mettons sous presse, de l’imminence d’un « remaniement ministériel ». Il est temps en effet de répondre positivement aux attentes des citoyens de ce pays, notamment des grévistes de la fonction publique (santé, éducation, impôts). Les ministres sourds aux demandes populaires doivent laisser la place à des gens capables d’entendre la colère et les exigeances d’une vie démocratique et égalitaire qui montent de partout.

L’affaire de l’Erika requiert aussi une réelle prise en compte « au plus haut niveau » des intérêts des populations. Ce pétrolier rouillé contenait un résidu pétrolier hautement cancérigène. Le gouvernement tait la nature de cette substance, croyant que les simples consignes de sécurité suffisent. Les profits des actionnaires de Total mettent en danger les populations et les écosystèmes... et les ministres restent muets.

Dans cette affaire aussi le « remaniement ministériel » s’impose. C’est la raison pour laquelle, nous voudrions suggérer quelques pistes.

D’abord, Monsieur le Premier Ministre, nous voudrions vous proposer de nommer un(e) écologiste au Ministère de l’Environnement. La mondialisation financière fait peser chaque jour des risques à la planète, et il est d’une nécessité absolue que la personne chargée de ces dossiers puisse faire preuve d’une conviction inébranlable et reste en contact avec les nombreux militants de terrain qui oeuvrent pour protéger l’environnement.

Ensuite, alors que les navires qui fréquentent nos ports sont souvent de véritables poubelles, il faudrait au Ministère des transport un(e) ministre qui sache faire respecter des normes et qui obtienne les postes de contrôleurs publics dont ce pays a besoin. Peut-être qu’un(e) communiste serait apte à un tel travail, vous devriez y songer lors de votre remaniement.

Quand le Préfet chargé du « Plan Polmar » préfère taire la nature cancérigène d’un produit aux miliers de bénévoles qui s’activent sur les plages, c’est un véritable problème de citoyenneté qui est posé. Pour le résoudre, ne pourriez-vous nommer à l’Intérieur un ministre républicain, ayant la force de conviction nécessaire pour faire circuler l’information réelle auprès des citoyens ?

Enfin, Monsieur le Premier Ministre, ne pourriez-vous choisir un socialiste pour l’hôtel Matignon ? Un socialiste n’hésiterait pas à nationaliser Total pour obtenir les garanties que les dégâts seront bien payés par ceux qui en sont la cause. Par delà les personnes que vous nommeriez, voilà un remaniement qui aurait du sens et montrerait une véritable orientation de gauche.

15 décembre 1999


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