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Villes et moissons

 

Jadis et naguère, quand les blés verts ondulaient sous la brise, un profond sentiment de richesse s’emparait du spectateur. Le paysans faisait la fierté de la france, et le vert du printemps annonçait le pain à venir.

Aujourd’hui le blé en herbe fait surtout penser à la pollution, à une nourriture qui n’aurait plus ni le goût, ni la qualité mais se limiterait à la fonction de remplissage de l’estomac. Le risque sanitaire en prime.

Les champs qui ondulent évoquent dorénavant ces mots terribles d’atrazine, de nitrate, dherbicides, de pesticides, de marché mondial et de trust agro-chimiques.

Il est temps que la nouvelle alliance du paysan et du consommateur impose un nouveau regard pour une nouvelle production. Il est temps de sortir de l’agro-chimie dominante pour revenir à une agriculture paysanne, soucieuse de la terre comme des hommes.

Dans le cadre de la campagne des municipales, nous aurons aussi à traiter les questions de la campagne... environnante. Nous voulons tous que l’eau de la ville reste potable, se débarrasse des pesticides, des nitrates, des produits cancérigènes rammassés par la pluie et généreusement déversés par nos robinets. Notre ville doit aussi agir pour la campagne.

L’exemple de Munich, qui facilite l’implantation d’agriculteurs biologiques le long de la rivière qui alimente la ville en eau nous montre que c’est un enjeu essentiel, qu’il faut en finir avec cette rupture entre la ville et son environnement.

C’est aussi notre conception de la politique municipale : un regard qui ne reste pas enfermé par le coin de la rue, mais qui au contraire cherche à anticiper sur les besoins des populations pour mieux préserver leur qualité de vie à venir.

Et aujourd’hui l’alimentation et l’eau sont au centre d’un nouveau projet citoyen qui permette de repenser la production et la consommation comme deux éléments liés. Les intérêts du consommateur doivent se transformer en droits à une vie saine et l’avenir de la production passe par le devoir de préserver la planète.

Entre ces deux pôles, l’action politique cherche à faire avancer les choses pour organiser un développement durable. Cela passe aussi par des revendications et une action municipale déterminée et consciente des enjeux généraux.

C’est dans cette articulation entre le local et le global que nous voulons situer nos propositions pour les municipales. Pour que les urbains recommencent à fêter les champs de blés et qu’à nouveau ils voient avec bonheur revenir le temps des moissons.

16 février 2001


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