Accueil > Penser Global

Crise du logement pour tous ?

 

Je vous conseille la lecture de l’article suivant et des commentaires qui suivent http://eco.rue89.com/2008/10/14/imm...

Voici mon commentaire :

Ce qui me frappe c’est l’inaptitude des opérateurs du secteur du logement à analyser ce qui s’est passé, conséquence de leur refus de reconnaitre les caractéristques de la crise du logement dans la période précèdente.

Depuis une bonne dizaine d’années les politiques libérales avaient conduit à une augmentation on négligeable du nombre de logements construits et au développement des activités économiques de ces secteurs ( d’ou la montée sans précédent des agences immobilières : quand un commerce fermait en ville il était remplacé soit par une banque - en pleine crise aujourdhui !- soit par une agence immobilière). Tout ce système fonctionnait sur la dynamique de l’endettement (dont les subprimes ne sont que la caricature) et sur la transformation du logement en produit financier, en particulier avec les loi Méjaignerie et De Robien qui sont des outils de défiscalisation extrèmement onéreux pour l’Etat (le coût pour la collectivité d’un De Robien n’est que de peu inférieur à la construction d’un logement social).

Il est donc curieux aujourd’hui de voir les agents économiques du logement reprocher aux banques de prendre des précautions vu la part prise par l’immobilier dans la crise bancaire !

En ces temps bénis de croissance, ils n’ont pas voulu, ou su, voir que se developpaient les SDF, le mal logement des plus pauvres, et même les difficultés croissantes de nombre de salariés « stables » qui ne sont pas au bas de l’échelle.

Un écart se creusait entre la constrution de logements privés et la possibilité d’y accéder pour un nombre croissant de personnes..

Oui il y avait, et il y a toujours, une très forte demande de logement mais il y avait, et il y a toujours, et encore plus, impossibilité pour un secteur libéral du logement d’y répondre.

Comme si ces derniéres années avaient créé une abondance de logements « virtuels » c’est à dire innoccupables par ceux qui seraient suceptibles de le faire, car trop chers. La valeur d’échange d’un logement, sa valeur sur le marché, s’est complétement déconnectée de sa valeur d’usage, sa possibilité d’être loué par ceux qui ont besoin de se loger.

La crise du logement telle que nous commencons à la connaître n’est pas la conséquence de la crise bousière ou de celles des banques, et les solutions de relance du crédit et de l’endettement des ménages ne peut que reculer les échéances, freiner un recul qui doit avoir lieu, c’est un processus qui va recréer une bulle avec à terme les même résultats.

Toutes les solutions qui reposent sur la priorité donnée à la propriété, à la relance du secteur privé repose sur un présupposé idéologique sur l’efficacité supérieure de la main invisible du marché.

C’est faire l’impasse sur le bilan désastreux de cette décennie de politique libérale du logement qui conduit à avoir à la fois des millions de mal- logés ( dont 100000 personnes au moins à la rue) dans un pays riche et des logemnts qui restent vides ou des programmes de constrution qui s’arrètent.

Il nous faut dénoncer l’imbécilité de la France de propriétaires chère à Boutin et Sarkozy. Les jeunes ménages qui ont cru à cette fable et qui ont acheté, à des distances de plus en plus grandes, des logements en payent aujourd’hui les conséquences, l’environnement aussi !

Il faut une politique publique du logement qui prenne le relais quite à faire baisser la rente de ceux qui ont investi dans le logement.

L’Etat, les collectivtés locales doivent redonner la priorité au logement social, qui concerne quand même une très grande majorité d’habitants.

Ce qui signifie utiliser tous les moyens pour la maîtrise du foncier, et en particulier réserver les terrains publics, militaire, SNCF.., et au dela le foncier disponible, au logement social.

Financer le logement social dans toutes ses composantes y compris le logement que l’on appelle « très social ».

Refuser le chantage à la démolition des logements sociaux mené par l’ANRU (agence nationale de rénovation urbaine)...

Cela signifie aussi des exigences sur le Livret A qui doit rester réservé au financement de logement social : c’est une source de financement, plébicisté par les épargants modestes, qui devrait permettre de financer une politique publique du logement. Il faut lui donner ou redonner sa place d’outil public de fiancement.

Il faudrait aussi créer, à la place des dispositifs existants, profondément marqués par la logique libérale et celle des grands groupes, un véritable service public du logement géré démocratiquement avec une place accrue pour les usagesr et l’expression des besoins en logement d’une majoité d’habitants de ce pays.

Bien sûr ce type de politique peut sembler contradictoire avec les intérêts à court terme de salariés propriétaires, mais il faut avoir le courage politique de leur dire que rester dans la logique actuelle est encore plus dommageable à terme pour eux ou leurs enfants.

Pour plus voir http://anpag.org/article.php3?id_ar... et http://anpag.org/article.php3?id_ar...

15 octobre 2008


Format imprimable

Format imprimable