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Logement : agir vite, la crise est devant nous

Communiqué de presse suivi d’une note sur l’étude sur les loyers

 

Quand tous les bilans dressent des constats d’échec, le gouvernement poursuit pour le logement sa marche forcée vers le libéralisme sauvage : réforme du livret A, nombreuses dispositions régressives de la loi Boutin...

A Caen le prix des loyers continue d’augmenter : avec 5.9% Caen est dans le peloton de tête des villes où les loyers augmentent quand ailleurs ils se stabilisent ou baissent...

Il est de la responsabilité des collectivités locales de combattre la spéculation sur un bien aussi essentiel que le logement.

Pour l’ANPAG/collectif unitaire il est urgent de rompre avec la politique libérale des majorités de droite : il faut prendre tout de suite des mesures telles que suppression du prêt à taux zéro, annoncer dès demain la fin de la vente des terrains publics aux promoteurs avec des rabais économiquement et socialement inutiles, réserver le foncier disponible au logement social y compris le plus social.

Les municipalités de gauche, la communauté d’agglo doivent mettre en place le plus vite possible un observatoire du logement et du mal-logement avec le secteur associatif doté de moyens pour mieux définir les besoins en ce domaine.

Elles doivent décider la mise en place d’un service municipal du logement pour se préparer à mettre en œuvre la loi de réquisition des logements vides.

L’annonce rapide de ces mesures peut contribuer à rendre le logement plus accessible à tous sur Caen et l’agglo.

Nous écrivons dans ce sens aux maires et au président de la communauté d’agglomération.

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ANPAG/Collectif Unitaire pour une Alternative au Libéralisme

En complément du Communiqué de presse du 4 septembre : Logement : agir vite, la crise est devant nous

Lors d’un contact téléphonique hier Rémy Mauger m’indiquait que Mr Tirard, qui s’occupe de ces questions à l’UFC, mettait en cause l’augmentation des loyers sur Caen soit 5.9%.

L’association Clameur regroupe un grand nombre d’acteurs sur le terrain du logement (agences, réseaux, professionnels).

C’est à partir des données recueillies auprès de ces acteurs que Clameur et l’équipe dirigée par Michel Mouillard, économiste reconnu dans le domaine du logement, produisent leurs études.

Le site http://www.clameur.fr/ publie aussi un indicateur de représentativité : le Calvados est au dessus de la moyenne pour la qualité de cet indice : ce sont entre 7.5 et 10%% des baux qui sont pris en compte pour l’indice.

C’est donc sur la base des chiffres fournis par des professionnels du Calvados que la ville de Caen se situe dans les 17.1% de villes où les loyers ont augmenté de + de 5%.

Depuis 1998 la hausse des prix des loyers est au dessus de la moyenne nationale, deux fois plus qu’en Auvergne ( 3.8% par an en moyenne contre 1.7). Au cours de l’année 2008 cette hausse est encore forte alors que l’Aquitaine qui avait connu un forte augmentation connaît aujourd’hui une baisse des loyers.

La Basse Normandie est donc une région chère (dans les 6 premières de province) du point de vue des loyers quand dans le même temps elle est en queue de peloton pour les salaires.

Elle reste une région chère et qui en même de plus en plus chère : quand Bordeaux connaît un baisse des loyers de - 2.6% ( et fait baisser les prix en Aquitaine), le surenchérissement des loyers dans la région est encore plus accentué sur Caen.

Toutes les conditions sont donc réunies pour rendre aiguë la crise du logement que subissent de plein fouet ceux qui ont le pouvoir d’achat le plus bas.

Mais le fort taux de mobilité résidentielle ( les habitants qui changent de logement) et l’augmentation de la hausse des loyers en cas de relocation (+6.3% prévu en 2008), joint à un manque de logement en relation avec les besoins réels et non comme objet de spéculation financière, poussent à la hausse.

Il est donc nécessaire que, face à un marché que la « main invisible » est incapable de réguler, des politiques publiques, en rupture avec celles mises en oeuvre sur la dernière période (soutien au marché) soient mises en oeuvre pour répondre aux besoins sociaux de logement.

Il y a là un espace pour une vraie politique de gauche : face au mythe d’une France de propriétaires, il faut répondre à un droit reconnu, le droit au logement, quitte à perturber le marché.

Les collectivités locales ne sont pas démunies pour agir sur ce terrain, il faut une volonté politique pour résister aux intérêts immédiats de certains électeurs de gauche (et/ou de centre !) propriétaires ou spéculateurs sur le logement.

Je vous renvoie pour une analyse de fond à

http://anpag.org/article.php3?id_ar...

Etienne Adam

4 septembre 2008


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