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La situation du service public hospitalier

introduction à l’Assemblée citoyenne sur la santé du 17 novembre

 

par Jean-Pierre Nunes

Il faut se souvenir du postulat libéral : «  la santé coûte cher, de plus en plus cher, trop cher »

Depuis plus de 35 ans l’obsession gouvernementale est de limiter les dépenses publiques en matière de santé mais pas celles du privé qui comme toutes les marchandises font augmenter le PIB.

La logique gouvernementale est simple :

-  pour limiter la dépense, il faut limiter la demande
-  pour limiter la demande, il faut limiter l’offre
-  pour limiter l’offre, il faut limiter les budgets c’est à dire les moyens publics

Pour cela nos gouvernants ont défini 2 cibles :

-  le financement de la sécu
-  l’organisation du service public hospitalier

Toutes les décisions prises ces dernières années nous conduisent au constat suivant : nos gouvernements veulent maintenir en situation de déficit budgétaire le service public hospitalier et la caisse nationale d’assurance maladie ( le trou de la sécu qui fait peur !).

Ainsi l’hôpital public a été et reste soumis au plan hôpital 2007 (dont la tarification à l’activité est le point d’orgue) et à la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires qui le complète.

La tarification à l’activité (T2A) est à l’origine de la réaction en chaîne pour la majorité des établissements : déficit budgétaire, multiples plans de retour à « l’équilibre financier  », nombreuses suppressions d’emplois.

Les conséquences sont :

-  une dégradation des conditions de vie des personnels au travail et hors travailler
-  une dégradation de la qulaité de la prise en charge des usagers

Concrètement pour les personnels, cela se traduit par :

-  une augmentation de la charge de travail et du stress qui en découle ( par exemple les risques d’erreurs professionnelles)

-  bouleversement des horaires de travail ,des jours de repos

-  comportement managériaux vexatoires ( appels à domicile, culpabilisation, harcèlement, propos injurieux...)

-  difficultés croissantes pour obtenir mes congés annuels et les repose compensateurs (voir l’accumulation des jours de RTT...)

-  mobilité imposée, du jour au lendemain, dans de mauvaises conditions et au mépris de savoirs faire acquis

A cela s’ajoute pour les soignants :

-  l’augmentation du nombre des troubles articulaires et vertébraux, du syndrome d’épuisement professionnel « burn out », d’actes de violences

-  départ prématurés de la profession ( infirmières notamment)

-  fuite vers l’extérieur de l’hôpital

-  suicides ( il est intéressant de constater que la seule étude dont on dispose dans ce domaine porte uniquement sur les médecins de l’assistance publique de Paris

5 décembre 2011


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