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Le (triste) sort des adjoints ou la démocratie

Intervention au conseil du 24/09/2007

 

J’ai quelque gène à intervenir dans ce débat qui à priori n’est pas notre affaire puisque vous avez dit vous-même qu’il s’agit d’une affaire de famille.

Pourtant je me vois obligé de le faire parce que qui est dit à cette occasion occulte complètement les vrais problèmes qui se posent et qui intéresse l’ensemble des caennaises et des caennais.

Personne ne peut me soupçonner d’une quelconque complaisance vis-à-vis de Mme Le Brethon, mais je trouve qu’on ne peut réduire tout à des problèmes de management comme l’a encore dit Luc Ducombe tout à l’heure, ou encore à des problèmes de personnalité ou de caractère.

Ce qu’il y a derrière cette affaire c’est le fonctionnement démocratique de notre collectivité et bien au delà des collectivités locales.

Beaucoup de nos concitoyens ont découvert que le maire pouvait de sa seule autorité enlever les délégations qu’il a donné, qu’il dispose d’un pouvoir régalien sans partage.

Ils pensaient avoir affaire à un travail d’équipe à un véritable gouvernement collectif de la ville et ils découvrent que le maire concentre tous les pouvoirs.

Quelle crédibilité peuvent avoir sur cette question des élus «  centristes » qui ont abandonné Bayrou pour soutenir Sarkozy le champion de la centralisation et de la concentration des pouvoirs entre ses mains.

Pour une part la responsabilité de cette situation n’est pas locale, elle est liée aux textes qui régissent le fonctionnement des municipalités (et des autres collectivités locales). Ce qui s’est passé ici aurait pu être l’occasion d’un vrai débat politique sur ce besoin de démocratie, sur un renouveau de la démocratie locale. Ce débat n’a pas eu lieu, dommage...

Les propositions d’aujourd’hui nous proposent de décider si Luc Ducombe, Sonia De la Provoté et Mr Bovalis peuvent encore célébrer des mariages ... c’est dérisoire et ne nous permet pas d’avancer sur une question pourtant fondamentale..

Je ne prendrai pas part au vote.

Note complémentaire :

Nous le voyons à cette occasion le maire, qui cumule déjà les fonctions de président de l’assemblé locale et de chef de l’exécutif, est en fait l’exécutif à lui tout seul puisqu’il décide seul de donner ou retirer des délégations pour l’administration de la ville.

Bien sûr il est impossible de changer la loi, mais toute liste de gauche doit prendre des engagements sur un autre fonctionnement avec une réelle concertation non pas de la seule majorité mais du conseil, en séance publique. Puis qu’une crise de la droite caennaise met en évidence les dysfonctionnements démocratiques, la gauche ne peut pas faire sur ce sujet des propositions surtout que ces propositions sur le local doivent aussi servir de support à la dénonciation politique et idéologique de l’autoritarisme sarkozien.

26 septembre 2007


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