Pour aller de l’avant le Centre Dramatique veut une
nouvelle tenue de camouflage !
Prix de la tenue : 1 million d’euros ! Ce n’est pas un
canular ! C’est un désastre annoncé.
Au commencement était l’Etat
Nous l’avons appris par la presse, Notre centre Dramatique National réclame une rallonge
d’un million d’Euros. Ses quatre millions actuels ne lui suffisent pas. Sur le principe, nous
sommes partisans d’une aide accrue à la culture. Nous n’acceptons pas, en la matière, la
politique régressive et ultra libérale conduite par l’actuel gouvernement !
Nous dénonçons le désengagement et le démantèlement du service public que ce soit dans le
domaine de la culture ou de l’éducation, de l’université et de la recherche.
Dans ce contexte difficile, il n’est pas étonnant que le CDN rencontre des difficultés. C’est
toute la politique culturelle de l’état qui n’est pas à la mesure des enjeux d’aujourd’hui et
Cette politique frappe de plein fouet, les plus pauvres et en premier lieu les intermittents du
spectacle !
Quelque soit la considération que l’on peut avoir pour le centre dramatique, il n’est pas la
toute première victime de la politique réactionnaire du gouvernement. Il fait parti des
institutions nationales que la Ministre entendait protéger. Alors si c’est faux que le CDN
s’exprime sur ce sujet. Malheureusement, il semble que le CDN ait choisi de résorber son
déficit en proposant un plan de relance inacceptable tant il fait la partie belle à la politique de
Sarkozy. C’est une Première en France !
Première en France
Pour camoufler son déficit et ses problèmes, le Centre Dramatique National veut se
promouvoir comme centre de création européenne !
Poudres aux yeux...Ce que recouvre ce label pompeux, c’est du pipeau !
Du trompe l’oeil : on exploite outrancièrement, par ce qu’on les accueille, des manifestations
européennes comme les Boréales par exemple. En réalité ces manifestations offrent une
avantageuse tenue de camouflage à un centre dramatique qui ne remplit plus sa mission de
création, sans que, véritablement on s’avise d’analyser sérieusement les causes des difficultés.
On évite ainsi de dénoncer la politique de l’ETAT !
Où passe la noble indépendance du créateur dans cette affaire ! Il faut à son maître
complaire ?
Il est vrai que Madame la Ministre de l’actuel gouvernement aurait un penchant certain pour
s’approprier les institutions nationales et à exercer des pressions sur ces dernières pour
qu’elles soient serviles et répondent à ses attentes politiques.
La plupart des responsables d’institution refusent de se soumettre... Notre CDN régional
préfère la jouer en cavalier seul et ne s’embarrasse pas de scrupules. Il fait passer ses intérêts
particuliers en faisant fi de l’intérêt général. Après moi le déluge pourrait être sa devise !
Une certaine loi du silence
Les manoeuvres actuelles se conduisent dans l’ombre, à l’insu des citoyens et des
professionnels. Un million pour quoi faire ? Un million payé par qui ?
La consigne générale C’est motus et bouche cousu !
Alors qu’est-ce qu’on s’emploie à nous cacher ? Pourquoi cette absence de débat au grand
jour ?
Parce que les propositions de renflouements font parfaitement le jeu de la droite avec une
éventuelle et indispensable bénédiction de la gauche !
Voilà ce qu’on veut absolument cacher au bon peuple ! Il se dissimule des connivences qui
peuvent jeter un profond discrédit sur une alliance aveugle gauche /droite au nom du
consensus culturel .
La culture à bon dos et la manoeuvre habile. Que tout cela se fasse au détriment de l’ensemble
des forces vives de la création opérant dans la région, cela ne trouble pas le sommeil des uns
et des autres.
En réalité, en catimini, le centre dramatique est en passe de devenir le premier centre
dramatique national dont le devenir reposera sur un financement régional et territorial !
Parlons chiffres
Comment se finance un CDN ? Explications sommaires :
Jusqu’à présent bon an, mal an la parité du financement 50 /50 entre l’état et les collectivités
était respectée et notre centre dramatique était national à ce prix ! Il disposait grosso modo de
4 millions d’euros ! Une misère, c’est bien connu.
En dépit donc, de ces moyens que l’on estimera comme normaux, le CDN n’arrive pas à
joindre les deux bouts ! D’année en année le déficit se creuse ...Allez savoir pourquoi ?
Nous en serions arrivé à 700000€ donc 1 million permettrait qu’on ne parle plus du déficit
d’ici un à deux ans ! Ce qui reconnaissons le accorderait un répit non négligeable à
l’institution. Le tout c’est comment faire passer la pilule ?
L’idéal : tenir le grand public , ces horribles sous citoyens à l’écart du problème !
Manque de bol Ouest-France a sorti l’affaire le 19 Mai dernier ! Un qui a du se faire remonté
les bretelles c’est le malheureux journaliste !
Il a mis à mal le plan « motus et bouche cousu » du débarquement d’un million dans
l’escarcelle du CDN !
Sérieusement comment le CDN souhaite voir résorbé et planifié son déficit ? En demandant et
obtenant que son déficit (un l million d’euros) soit, par anticipation, couvert par les
collectivités locales (500000€Caen et Hérouville) et territoriales (500000€ de la Région) . Par
ce moyen, la direction actuelle frapperait un grand coup et créerait un précédent !
Régionalisation rampante
C’est pour l’Etat une chance à saisir ...Voici le premier Centre Dramatique « National » qui
va résolument assumer une dépendance aux financements locaux !
On aimerait savoir ce qu’en pensent les autres centres dramatiques nationaux implantés sur le
territoire ! ( On n’en sait rien car le syndicat-maison de ces vénérables institutions, le Syndeac
reste muet comme une carpe !
Pourtant la manoeuvre du CDN de Caen les concerne tous, car en supposant que la manoeuvre
aboutisse, c’est tout le réseau des CDN qui, à terme, verraient s’accélérer leur reconversion en
Centre Régional !
Notre CDN joue donc les poissons pilote... A l’insu de ses confrères : on n’ose le croire !
Verra -t-on les CDN en champion de l’opportunisme du désengagement de l’Etat ? Affaire à
suivre.
Résumons : L’institution (la nôtre) veut se renflouer sans qu’il en coûte rien à l’Etat.
Autrement dit au moment où les travailleurs et citoyens de ce pays luttent contre le plan
Sarkozy de désengagement de l’état et conteste la révision générale des politiques publiques,
nous avons un Centre Dramatique qui prend les devants et désengage l’état de son propre
chef !
Pour que ce désengagement souhaité et acté par le CDN devienne probant : il faut
l’approbation inconditionnelle de notre gauche locale et régionale ( PC et vert compris) Il faut
que les partis de gauche qui gouvernent la Région et la ville de CAEN apportent leur caution
et assurent les nouveaux financements. Madame la ministre de la culture pourrait donc se
frotter les mains...Elle aurait ici en Région des alliés sûrs !
Et nos amis dit de gauche ; comment vont-ils nous la jouer ?
La réalité des chiffres parlerait d’elle-même : la gauche donnerait un million d’euros au CDN
sans contrepartie ! pour maquiller la magouille, le discours se voudra rassurant ! L’actuel
directeur est venu le tester sur France 3. A Il écarter d’un revers de main la question du
million et du financement pour s’exalter et affirmer la vocation européenne du futur Centre.
En réalité les difficultés du centre ne date pas d’hier ! Mais la encore on préfère la loi du
silence car remonter aux origines du mal c’est revenir au trou considérable laissé par un
certain Michel Dubois lors de son départ , il y a 12 ans !
L’opinion publique attend toujours des explications ? les aura-t-on douze ans après ?
CDN en détresse cherche sauveur suprême
Il faut donc bien produire des alibis pour cacher à l’opinion un déficit chronique, une ardoise
de presque 700000€ !
Comme chacun sait, l’ancien directeur du CDN, un certain Michel Dubois est de retour aux
affaires et il s’est vu bombardé adjoint à la culture de la capitale bas normande...Il était donc
bien normal que le premier acte spectaculaire de la municipalité passée à gauche soit de se
préoccuper du renflouement du CDN !
On n’est jamais si bien servi que part soi-même !
A ce demander si, ce même Michel Dubois ne s’est pas porté candidat pour régler ou solder
ses comptes (c’est le cas de le dire !)....Bref son heureuse initiative que de cautionner sans
débat public, à l’insu de ses concitoyens, un CDN toujours moribond (une création maison en
deux saisons ! Et deux co-prods !) va faire long feu. On attendait pas le nouvel adjoint à la
culture dans ce virage là mais le fait est, il y est. Et chacun de s’interroger sur son impartialité.
La collusion d’intérêt est manifeste : les caennais paieront.
Si l’affaire se règle sans la caution de la Région, le CDN deviendrait carrément un CDN
local ! Du jamais vu !
Bref, nous n’avons rien contre la personne de Michel Dubois maire adjoint à la culture, mais
on aimerait qu’il exerce son office au bénéfice de l’intérêt général d’une part, donc en
oubliant autant se faire se peut qu’il n’est plus directeur de CDN et donc, en s’épargnant
d’être juge et partie...
D’autre part, en assumant la réalité politique de ses fonctions . Il est élu dans une coalition de
gauche qui a présenté un programme ! Quant à ses goûts personnels et son opinion sur tel ou
tel artiste, ça ne regarde que lui et l’on voudrait que ses goûts artistiques concernant la
politique qu’il est amené à conduire, restent étrangers à la dite politique !
C’est le contraire qui nourrit une rumeur de plus en plus insistante... Qui fait dire à de
nombreux artistes que notre nouvel adjoint outrepasse les pouvoirs que lui confèrent sa
fonction !
On peut comprendre que des réajustements soient utiles ; on peut espérer qu’il y ait au conseil
municipal des « politiques » en capacité d’opérer les recadrages nécessaires !
Et la Région dans tous ça ?
Que fait ou va faire notre Région ?
Le coup de pouce sollicité du CDN à la région : un modeste 5000000€ c’est loin d’être
insignifiant ! La Région avait pris publiquement de sérieux engagements avec le secteur de la
culture. Il est vrai que le syndicat des gens de Maison (Syndeac) avait affiché son scepticisme.
Il est vrai que ces mesures apportaient un début de réponse aux problèmes des plus démunis et
des plus précaires et une fois n’est pas coutumes les institutions n’y tenaient pas en
exclusivité le haut du pavé !
Il fallait coûte que coûte que l’ordre établi culturel recouvre ses prérogatives et son
hégémonie sur le secteur. Nous ne faisons pas de généralités abusives... Il y a des institutions
conscientes que leur bonne santé ne peut aller de pair qu’avec une bonnes santé générale de
tout le secteur. Elles ont appuyés les mesures proposés , voir solliciter la vigilance quant à
leur mise en oeuvre. C’est pourquoi l’actuelle manoeuvre du CDN est loin de faire l’unanimité
y compris dans le secteur institutionnel.
Quoiqu’il en soit au moment ou le CDN réclame « son million » ; la région s’avère avoir des
états d’âme vis-à-vis des mesures annoncées en Décembre dernier.
La Région annonce qu’elle gèle ses mesures !, mesures essentielles et vitales en faveur du
tiers secteur de la culture. Les quelques trois cents participants à ce qu’elle a appelé ses
« voix publiques » apprécieront la valse hésitation et savent à qui elles doivent le report des
mesures !
Gageons que ces « voix » ayant été « publiques » sauront se faire entendre à la prochaine
échéance concernant le conseil régional si ce dernier ne révise pas au plus vite sa malheureuse
décision de geler ! La culture est malade d’un chaud et froid.
... On connaît le dicton : chat échaudé...Avec ses reniements là si elle insiste, la Région ne
se fera pas que des amis !
D’autant que déjà, cette Région s’était signalée comme porteuse d’une politique culturelle des
plus « archaïques » de France... Certes, prétentieuse et dispendieuse dans ses dépenses
somptuaires, mais s’appliquant à n’apporter aucun soutien digne de ce nom, par exemple, aux
intermittents du spectacle dans leur lutte difficile .
Sous la houlette d’un certain Alain Touret, Radical dit de gauche, La Région a apporté avec
constance un soutien inconditionnel à la politique culturel du pouvoir ( qui ne semble pas de
gauche à notre connaissance) à lui coller aux basques...
... Il semblait qu’enfin, la région allait sortir de sa comateuse et calamiteuse politique
culturelle réactionnaire ! Il s’agissait alors à gauche de créer un climat apaisant et propice à
l’élection du Président Socialiste à la mairie de CAEN ! L’élection acquise , on remballe les
flons flons de la fête ! changement de décors et à droite toute ! la culture populaire ira se faire
dorer le blason ailleurs !
La politique culturelle n’est plus dès lors que clientélisme et électoralisme et les artistes des
bouffons ou les hommes sandwichs d’une personnes ou chose en déficit d’image. Nous
sommes toujours dans la sphère d’un art officiel aux services d’intérêts particuliers.
Indécence
On va continuer à agiter la poudre aux yeux ! distribuer des miettes par ci et par là et laisser
la création comme une majorité d’artistes végéter dans une mauvaise soupe !
Rien de nouveau sous le soleil ...Il y aura des gens de gauche pour expliquer aux artistes en
difficultés qu’il ne faut pas gaspiller l’argent public ! Quand cet artiste est au RMI alors la
remarque devient indécente !
Entendez que lorsqu’il s’agit de larguer 1 million d’argent public au CDN, ça ne gâte rien
mais dès qu’il s’agit d’artistes tout venant, limite misère , intermittents de préférence, alors là
on devient très regardant sur l’argent public avant que de leur faire l’aumône !
On nage dans l’indécence et le grotesque comme pour l’ignoble idée Sarkozienne de faire
payer au Smigards la réforme du RMI ! Indécent !
S’agissant du CDN, on devrait nous faire le coup de la faillite ! et autres menaces de
licenciement ! Mais c’est déjà fait c’est dans un silence intégral que les « artistes » ont été
licencié du CDN ! Licenciés comment ? Par réduction d’emploi... Pas de travail !
Pas de communiqué là-dessus : l’insécurité de l’emploi artistique fait partie de la règle du
jeu !
Voilà ce qui est admis et personne ne s’en offusque. Choisir l’artistique c’est choisir le
chômage obligé, c’est l’intermittence ...
Le CDN aurait l’obligation de consacrer une partie importante de sa masse salariale à de
l’emploi artistique et donc intermittent...Cette clause de son cahiers de charge, cette pseudosauvegarde
de l’emploi artistique n’est plus d’actualité, et ne le sera pas plus demain.
Bref cet forme de licenciement pervers qui permet à une institution dite de création de
continuer à exister sans employer d’artistes qui légitiment soi-disant son existence, est mise
plus ou moins en pratique au CDN et ailleurs.
Nous pouvons donc fermement dire non aux licenciements mais c’est non aux licenciements
de tout le monde et surtout de ceux sans qui l’institution n’a plus de sens !
Est-ce un tel plan que défend le CDN ? hélas il semble que non ! Jamais la création n’y a été
aussi réduite, comme sa programmation...Mais il coûte toujours plus à la communauté ?
peux-t-on poser simplement la question : pourquoi ?
Actuellement le simple fait de poser la question soulève des montagnes.
Revenir au débat
Le dossier est lourd ! si lourd qu’on nous épargne un véritable débat public. Mépris du
public. Citoyens de seconde zone... Discuter du CDN serait le privilège d’une élite !
D’une élite non ! D’une minorité oui ! Mais comme les élections se remportent avec une
majorité ...Vous voyez poindre la contradiction !
Nous nous n’avons pas peur d’un grand débat public et nous parions sur l’éducation et
l’intelligence des gens. Mais pour un débat public, il faudrait mettre un terme aux mensonges
et à l’intox dont cette institution s’est fait une spécialité !
On comprend mieux à partir de ça, l’impossibilité d’un débat public : le jeu est biseauté et les
cartes truquées ! On pense en haut lieu que le bon peuple n’y verra que du feu !
Rien n’est moins sûr ! les artistes ont désormais des organisations capables de demander et
exiger des comptes et c’est bien de cela dont il est question dès maintenant ! Le public trop
longtemps tenu à l’écart commence à s’interroger ! Il est vrai qu’avec une « arnaque » d’un
million d’euros nos apprentis sorciers font un débarquement tonitruant dans la joyeuse
carrière de l’escroquerie politique !
Jean Mesnil. Mouvement des Alternatifs de CAEN
