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Position de l’ANPAG sur la situation actuelle de la dynamique unitaire

 

La crise publique provoquée par le retrait de José Bove n’est que le reflet d’une crise plus profonde du processus de désignation et de mise sur pied de l’alternative. Malgré des évolutions indéniables les vieux réflexes partidaires et identitaires subsistent dans la mesure où les nouvelles forces n’ont pas convaincre de l’urgence à faire de la politique autrement.

Néanmoins nous avons la responsabilité de ne pas décevoir ceux qui, nombreux, prêtent attention à notre démarche et ceux qui espèrent participer à la construction d’une nouvelle force politique

La gauche antilibérale doit se ressaisir et ne pas se fermer les yeux sur ses difficultés actuelles.

La situation de crise que nous vivons est bien de notre responsabilité collective et non de la responsabilité individuelle de tel ou telle. Nous avons été incapables de produire un mécanisme pour désigner notre candidat sans produire de la division, des attaques de personnes indignes de ce que nous prétendons porter.

C’est cette tâche qu’il faut s’atteler d’urgence.

Nous pensons que notre rassemblement est et restera encore longtemps composite hétérogène, qu’un accord programmatique ne résout pas les questions stratégiques, que le choix du candidat dépend des choix à faire dans la période pour les échéances électorales.

Nous sommes tous d’accord pour ne pas nous contenter d’une présence symbolique et que le score électoral permettait seul de peser sur un changement de la vie des gens. Il faut, surtout après l’effet Royal, bousculer le champ traditionnel du politique et sortir d’une candidature politique traditionnelle, du fonctionnement de cartel et pour cela trouver un porte drapeau qui visiblement sorte de ce champ.

Notre rassemblement, dont l’écho est grandissant doit encore s’élargir , en intégrant toutes les forces qui ont fait la campagne du non .

La confrontation sur notre programme est insuffisante parce qu’elle transforme les militants des mouvements sociaux en « experts sociaux » d’une stratégie politique qui se construit à coté d’eux.

Nous voulons envoyer à ces militants, mais au delà d’eux à cette partie des classes populaires qui s’est détournée de la politique sans pour autant se détourner de l’action, un signal fort, qui symbolise l’entrée dans l’arène politique des mouvements sociaux et altermondialistes,. Nous devons être aussi capables de porter les aspirations de ceux qui se battent pour un autre développement, pour l’écologie politique, qui vont être des thèmes majeurs de la campagne parce qu’ils touchent les gens.

Une partie de ces mouvements est prête à l’entrée en politique mais seul parmi les symboles possibles José a fait le pas. Il remplit donc toutes les conditions pour être le candidat non pas du rassemblement dans l’absolu mais pour cette élection là parce que nous avons besoin de nous dégager dans cette élection un espace pour nous construire.

Les résistances a sa candidature sont la conséquence de ses positions claires par rapport à la candidature de la secrétaire générale du PCF, positions très largement partagées dans les collectifs. Mais aussi, Jose, parce qu’il porte une certaine radicalité, n’apparaît pas à certains comme pouvant les représenter. C’est aussi l’effet du déplacement du point d’équilibre du rassemblement créé par la désertion de la LCR qui continue à préférer de cultiver sa différence au mépris des demandes populaires. Nous devons fermement rappeler aux militants de la LCR qui sont sceptiques sur notre processus, mais intéressés, que nous voulons réagir et qu’une perspective unitaire est encore possible.

Pour cela plusieurs conditions doivent être remplies :

-  d’abord relancer l’idée d’une candidature collective avec des portes paroles à égalité représentant les grands courants : MGB, Mélenchon pour les socialistes antilibéraux, quelqu’un des Verts...et José Bové. Sa présence est indispensable. Comme la présence d’Olivier Besancenot. C’est la condition d’un écho populaire de la campagne.

-  parce que la composition de nos collectifs,doit encore s’ouvrir largement à tous ceux qui restent dans l’expectative, à la population,l’idéal serait de mettre sur pied de vraies primaires en dépassant le cadre des collectifs pour les ouvrir sur tous celles et tous ceux qui sont dans nos meetings, qui ont signé les appels à l’unité, qui sont prêts à donner leur nom pour participer à ce processus de désignation et à la campagne. Ces primaires devraient porter non sur les qualités de personnes, mais sur la stratégie de campagne, sujet qui resté encore non discuté, alors que cela devrait être le débat central. Sommes nous prêts à assumer ce délai qui peut être une source de découragement pour ceux qui dans les collectifs sont déjà à l’oeuvre depuis plusieurs mois. Sommes nous capables de porter collectivement la prolongation d’une campagne sans candidat ?

-  Nous avons un autre choix, arrêter les pseudo-primaires qui se déroulent dans les collectifs et se mettre d’accord sur quelques grandes lignes. Sur le bulletin, il ne faut pas mettre l’homme ou la femme de nos compromis internes, ou celui ou celle qui ne pose de problèmes à personne cette démarche serait incompréhensible, voire insultante pour les classes populaires auxquelles nous nous adressons. Le nom sur le bulletin ne peut être réduit à nos propres choix internes d’appareils, représenter le compromis au sens de consensus mou. Il nous faut quelqu’un qui doit avoir à la fois une existence propre déjà visible mais en même temps être accepté par tous ceux qui veulent l’union. Nous ne pouvons pas sortir de la règle de l’unanimité. Pour éviter l’instrumentalisation totale de cette candidature, nous devons mettre en avant ses spécificités dans ses rapports soit à des mouvements sociaux soit à des groupes sociaux que cette candidature est susceptibles de symboliser.

-  il faut viser à rendre cette candidature crédible pour faire basculer non pas la direction de la LCR mais cette partie des militants de la majorité de la LCR qui aujourd’hui s’interrogent et ne croient pas à l’unité. De ce point de vue la position du PCF sera centrale : si les camarades du PCf acceptent une autre candidature que Marie Georges Buffet sur le bulletin, ils détruisent les derniers arguments de la direction LCR et la pousseront soit à s’obstiner alors qu’il seront minoritaires (et dès lors une candidature unitaire devient possible) soit à changer de position.

-  En tout état de cause , quelle que soit la solution retenue par les collectifs, il faut en finir avec le fonctionnement actuel du CIUN qui a fait son temps, et qui risque fort de devenir un obstacle, au profit d’un collectif de campagne qui fasse une place à la représentation des collectifs locaux.

3 décembre 2006


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