Note préliminaire :
Cette délibération fait suite à une délibération de 2005 sur le renouvellement urbain de ce quartier. A cette occasion nous n’avons pas mis en cause, et nous avons eu tort, la conception du « désenclavement », un mot clé de toutes les politiques de renouvellement urbain.
Il s’agit ici d’ouvrir le quartier (et en particulier la place centrale de la Guérinière, place de la Liberté) vers l’extérieur en créant des voies de circulation vers la rue de Falaise et vers la ZAC Monet au Nord.
Il faudrait peut être poser la question de l’utilité de ce percement de nouveaux axes tant du point de vue des habitants (n’est ce pas, en facilitant la circulation automobile, réduire la tranquillité du quartier ?) que du point de vue écologique (est ce normal de continuer un urbanisme qui facilite l’usage de l’automobile ?).
Sur des sujets comme celui-ci la participation citoyenne devrait être plus importante et prendre le pas sur les modes des experts en urbanisme et les idées à la mode.
Tout d’abord je ne peux que m’associer aux regrets de Jean Pierre Viaud de ne pas voir à l’occasion du renouvellement urbain s’affirmer des objectifs de qualité ou de haute qualité environnementale.
Nous pensons qu’il y a urgence aujourd’hui à s’engager dans une telle démarche.
Je rajouterai simplement un aspect : la haute qualité environnementale permet, pour les personnes aux revenus les plus modestes des économies de charges significatives qui pourraient rendre équilibré un changement de logement et faciliterait le relogement.
Après une première lecture rapide, j’étais prêt à voter cette délibération et me féliciter de l’application que vous affirmez du principe que nous demandons depuis longtemps de « reconstruire avant de démolir ».
Mais pour ce qui concerne le parc de Caen Habitat le compte n’y est pas : j’ai compté 14 logements construits et 46 détruits et 27 et 50 à l’autre bout du quartier. Le relogement ne pourra se faire dans le parc de l’office.
Bien sûr, à coté nous trouvons les logements qui devraient être construits par le Foncière Logement, ou une des ses filiales.
Mais quel type de logement va construire cet organisme, aura-ton des logements accessibles à ceux qui habitent aujourd’hui rue de la Bienfaisance et boulevard de l’Espérance ou des logements dits intermédiaires.
D’autre part si les opérations démolition-reconstruction de Caen Habitat se suivent qu’en est-il de la date de construction des autres.
Vous nous présentez un tableau qui - a supposer que ses chiffres soient bons- n’indique pas si les démolitions d’aujourd’hui seront remplacées par des constructions dans 1,2 ou 10 ans.
Dans ces conditions nous n’avons aucune garantie que vous puissiez respecter un engagement du plan de relogement qui me semble essentiel pour les personnes : « privilégier les souhaits de relogement sur le quartier ».
Laisser les gens dans leur réseau de voisinage dans un quartier qu’ils connaissent me semble essentiel du point de vue du respect qu’on leur doit.
Mais je ne vois pas comment vous pourrez le faire alors que les reconstructions de logements sociaux, sont moins nombreuses sur ce quartier que les reconstructions du même type toutes catégories confondues. Et ceci alors que la Guérinière va connaître une densification de l’habitat puisqu’il y sera reconstruit plus de logements au total (156 démolitions de logement Caen Habitat contre 218 reconstructions avec 53% de logements sociaux toutes catégories).
En complément :
Sur un délai et à un rythme non précisé il est prévu de reconstruire sur la ville 555 logements sociaux de tous types (contre 526 détruits) et 400 autres. Ce qui signifie que l’on va construire 29 logements sociaux nouveaux sur un total de 429 soit 7%. Contrairement à ce que dit, ou laisse supposer, la municipalité il y aura bien à terme baisse du pourcentage de logements sociaux sur la ville.
