Accueil > Agir Local > Ville de Caen

Budget de père tranquille ou pour les besoins sociaux ?

Intervention dans le débat d’orientation budgétaire, Conseil municipal du 12 décembre 2005

Faire de l’envirronnement et du dévelopement durable une priorité c’est bien. Mais sans financement, c’est se priver de moyens pour agir !

 

Madame le maire,

Je veut vous féliciter, non pas d’avoir inventé l’eau chaude comme le dit avec mépris Ouest France de samedi.

Ce journal se trompe c’est une décision importante que vous avez prise.

Je me souviens d’un échange de courrier avec un de nos amis suite à la mise en évidence de la nocivité du Round Up par une équipe de chercheurs de Caen en particulier Gilles Eric Céralini.

A l’époque vous disiez que vous alliez examiner le problème avec les services, la décision a été prise vite et c’est bien.

Inscrire dans les priorités « la mise en oeuvre de solutions innovantes en matière d’environnement et de développement durable » ne peut que recevoir notre approbation.

Les économies d’énergies sur les logements sociaux par exemple, la priorité aux transports en commun devraient être au centre d’une politique municipale.

Un développement écologiquement soutenable n’est pas une démarche environnementale face à la crise pétrolière, c’est aussi une action pour l’emploi.

Là s’arrêtent mes compliments.

Vous ne vous donnez pas les moyens de mener cette politique :

-  en vous privant de toute augmentation de la pression fiscale au moment même où les transferts de compétences vont entraîner des dépenses supplémentaires directes ou indirectes : l’augmentation du nombre des RMIstes ne sera pas sans effet sur les demandes d’aide auprès du CCAS [1].

Quand par ailleurs les aides de l’Etat baissent ainsi que la dotation de solidarité communautaire . la reconduction des taux d’imposition - ce qui ne veut pas dire que les habitants ne payeront pas plus - suffira t’il à satisfaire les besoins colletifs.

Vous dites vous même que des charges augmentent ( assurances carburants) . J’espère que la stabilisation des subventions du CCAS ne signifie pas une baisse des services rendus et n’annonce pas une régression dans ce domaine.

-  ce d’autant plus que vous maintenez votre politiquer de désendettement , un choix purement comptable à courte vue.

Si nous lisons bien ( p9 de la note de présentation) le dette de la ville a été en partie renégociée et cette renégociation a une place dans les gains : monsieur le premier adjoint vient de nous dire que la majeure partie de la baisse des frais financiers est due à cette renégociation 2.2 milliards d euros sur 3.6 .

C’est cette orientation - imposer aux banques la renégociation - qu’il faudrait accentuer dans une période où les taux sont les plus bas depuis 45 ans...

Ceci ne devrait pas durer après les décisions de la Banque Centrale Européenne dont la fonction n’est pas de permettre aux collectivités de faire des investissements au contraire.

Je rappelle encore une fois notre opposition à cette « gestion de petit père tranquille » qui est opposée votre propre conception affichée d’une gestion dynamique.

Ce qui devrait primer ce n’est pas de garder les yeux fixés de manière obsessionnelle sur le niveau d’endettement mais le choix de financer des investissements pour satisfaire les besoins collectifs.

Nous refusons vos orientations issues d’un dogme libéral qui prétend que tout endettement est néfaste et qu’il faut d’abord lutter contre l’endettement.

Nous partageons l’idée d’un économiste qui n’est pas spécialement gauchiste, Keynes : la monnaie a un rôle actif à jouer dans l’économie, pour construire une demande et relancer une économie toujours très récessive pour l’emploi du moins.

Surtout si cette dépenses supplémentaire sert au « vivre mieux de toutes et tous.

Les générations futures, auxquelles vous dites penser, ne nous tiendront pas rigueur de financer des bien commun , le consensus massif autour des retraites par répartition le montre.

14 décembre 2005

----------------

Notes :

[1] centre communal d’action sociale qui est l’outil de la mairie pour l’action sociale : la subvention pour le fonctionnement du CCAS voit sa progression se limiter à +0.5% en 2006


Format imprimable

Format imprimable