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Le vrai visage de Paul emploi

 

Il n’y a pas si longtemps à la télévision Sarkozy avait annoncé que Pôle Emploi allait s’occuper des chômeurs et qu’il allait dégager des millions d’euros à cet effet.

Pour ceux (dont de nombreux journalistes) qui n’y connaissent rien c’était du social. Pour nous il était évident que ce serait des entretiens de contrôles et que les radiations administratives allaient augmenter à cette occasion.

Pour le grand public, Pôle Emploi est un service public au service des chômeurs qui les indemnise et les aide dans la recherche d’un emploi.

Pour nous Pôle Emploi est devenu un outil du patronat et des libéraux pour contrôler et sanctionner les chômeurs.

Le 24 février , à la réunion du comité de liaison de Pôle Emploi du Calvados, Pôle Emploi a montré son vrai visage, celui que connaissent au quotidien les chômeurs persécutés par le fonctionnement de la machine à radier.

Rappelons ce qu’est ce « comité de liaison ». A la suite des mouvements de chômeurs de l’hiver 1997, les gouvernement avait créé à l’ANPE des comités de liaison ouverts aux associations de chômeurs. Après la fusion ASSEDIC-ANPE, des comités de liaison ont été mis en place à Pôle Emploi. Ces comités sont « une voix de représentation collective susceptibles de contribuer à l’amélioration du service offert aux personnes au chômage » [1].

Mais s’il sont pour les associations de chômeurs de lieux de contrôle collectif du service public, ils ne sont pour Pôle Emploi qu’un vague lieu d’expression des consommateurs de ses produits.

Ce comité se situait quelque jours après que soit rendu le jugement contre un intermittent poursuivi par Pôle Emploi.

Devant le scandale les association de chômeurs soutenues par des mouvements politiques, des associations des syndicats avait demandé que Pôle Emploi renonce à faire appliquer le jugement et ne demande à cette personne qui est au RSA 35000 €.

Comment discuter des problèmes de fonds posés par ce dossier ( sur les statut et la définition des intermittents du spectacle mais au delà du fonctionnement de Pôle Emploi et de la façon dont il fait des devoirs des chômeurs et non de leurs droits l’élément central de son fonctionnement) alors que pése sur un chômeur une telle menace ?

L’ensemble des associations de chômeurs et d’intermittents demandaient donc à Pôle Emploi un geste symbolique qui dise : "non, Pôle Emploi n’est pas là pour persécuter les chômeurs mais pour les aider".

Nous souhaitions que Pôle Emploi ne se réfugie pas derrière des arguties réglementaires pour nier ses difficultés de fonctionnement : celles liées aux procédures te aux règlements qui changent et qui poussent à la faute le chômeurs de base, celui qui n’a pas les moyens de lire le règlement général de Pôle Emploi.

Mais aussi une difficulté plus structurelle : Pôle Emploi n’a pas de travail à offrir : 30 offres d’emploi dites « durables » de +de 6 mois pour 1000 chômeurs). Pourquoi laisser croire que les 970 sont des fraudeurs potentiels qui ne cherchent pas d’emplois ?

Il faut en finir avec cette comédie qui fait que les uns s’amusent à faire semblant de chercher un emploi et l’institution fait semblant d’en fournir.

Pour beaucoup cette farce est une tragédie.

A partir de l’affaire symbolique, nous demandions un geste politique au moment où Bertrand voit le chômage baisser alors qu’il monte (même dans les statistiques officielles) affirmation qui est une insulte pour les chômeurs et dictée par le seul désir de « faire la pub » ( le service après vente des promesses face aux français,) du président.

Les représentants de Pôle Emploi ne nous ont pas entendu malgré les argumentations qui mettaient en évidence que nous ne voulions pas traiter le dossier mais un signe qui disaient que dans ce comité nous pouvions être entendus, que la « voix de représentation collective" pouvait faire réfléchir et infléchir une position purement réglementaire.

Il nous a été répondu qu’une décision de justice avait été prise et que Pôle Emploi voulait l’appliquer, en prétendant qu’ils y étaient obligés parce qu’il ne peuvent pas mettre en cause une décision de justice. Nous avons dit que c’était faux, que le procureur n’avait pas retenu la qualification pénale de fraude et que Pôle Emploi comme plaignant peut à tout moment renoncer à faire appliquer le jugement.

Il nous a ensuite été dit que Pôle emploi était garant du traitement égal pour tous les chômeurs, et nous avons répondu que c’est précisément ce message là que nous souhaitions, dire aux chômeurs qu’on peut discuter avec Pôle Emploi, qu’ils ne sont pas coupables de leur chômage.

La dernière argumentation était : nous sommes comptables de la bonne utilisation des fonds et il faut donc poursuivre jusqu’au bout celles et ceux qui font de « fausses déclaration ».

Pas un mot sur les cadeaux faits par l’UNEDIC à des patrons voyous qui n’ont pas été poursuivis. Pas un mot sur les faiblesses de l’information des chômeurs sur leurs droits dans Pôle Emploi, vieille revendication des organisations de chômeurs que le MNCP a rappelé.

Pas un mot sur l’absence de contrêl de l’ASSEDIC à l’époque qui a laissé grandir le trop perçu...qui est aujourd’hui réclamé

Pôle Emploi s’obstine dans son comportement procédurier qui rend le chômeur totalement responsable de tout.

Il nous a été promis par la médiatrice que Pôle Emploi prendrait contact par le biais de son avocat avec l’intéressé pour que le règlement de cette sommes soit fait « avec Humanité !!! ».

Nous ne demandons pas « l’Humanité », ni la charité, nous demandons la justice

Pôle Emploi révèle là son vrai visage : celui d’une machine à contrôler et sanctionner les chômeurs

La lutte continue !

25 février 2011

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Notes :

[1] texte officiel


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