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Résidentialiser ou faire payer les pauvres

Intervention au conseil du 17 octobre 2005

 

Derrière ce barbarisme « residentialisation » se cache une opération de transfert de coûts de la collectivité publique aux locataires de logements sociaux.

Vous êtes cohérent avec votre orientation nationale : comme votre gouvernement vous faites payer les pauvres pour alléger les impôts des riches ; dans votre cas ne pas augmenter les impôts locaux.

Vous décrivez bien vous même dans la délibération le mécanisme de ce transfert .

Aujourd’hui les terrains des HLM, pour dire simplement, appartiennent à la ville. C’est elle qui en assure l’entretien, des parkings, des espaces verts par exemple.

Tout cela va être « privatisé » au gré du projet de rénovation urbaine décidé par la ville, que ’ai déjà condamné tout à l’heure.

D’ores et déjà toutes les nouvelles opération de construction de HLM se font avec des parcelles « résidentialisées », les nouveaux entrants n’ont pas le choix.

Les conséquences sont prévues : les coûts d’entretien de la nouvelle propriété de Caen Habitat seront à la charge des locataires et se traduiront par une augmentation des charges.

On ne nous dit pas aujourd’hui quel sera le montant de cette augmentation 5, 10 ou 50%.

Vous nous demandez de voter sans savoir quel vont être les effets pour les habitants et les conséquences sur l’accessibilité aux logements sociaux. Sans nous dire non plus jusqu’où ira la privatisation ? va-t-on par exemple vers des parkings individualisés qui rentreront dans le calcul du loyer ou de la taxe d’habitation ?

Je vote contre

Note complémentaire :(Hors intervention au conseil) :

Les locataires en place (pas les nouveaux logement et les locataires futurs) ont des garanties puisque la réglementation en vigueur prévoit qu’il faut 50% d’avis positifs pour permettre la résidentialisation.

Sinon le montant de l’augmentation est revu à la baisse et éventuellement le projet est abandonné.

Nous travaillerons avec toutes les associations pour rejeter cette augmentation des charges.

Mais que ce passera t-il si les projets sont très massivement abandonnés ?

Face aux enjeux financiers ( qui doivent être importants sinon la ville accepterait de résidentialiser sans privatiser) ne sera t-on pas tenté par des pressions sur les locataires récalcitrants ? Ou par des circonscriptions de vote qui permettent d’obtenir 50,O1 % d’avis favorables ?

Quelles conséquences sur les relations de voisinage, à l’inverse de la « pacification » des quartiers souhaitée dans le projet de rénovation urbaine ? Quelles conséquences sur l’accès au logement des plus précaires ?

20 octobre 2005


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