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Pour l’unité dans les luttes et dans les urnes en Basse Normandie !

Lettre ouverte à toutes celles et ceux qui veulent l’unité pour le changement politique, social et écologique

 

La campagne que nous devons mener pour les régionales ne peut se réduire à un accord électoral : notre position reste l’unité au premier tour des forces de gauche de gauche visant à la construction de « majorités régionales populaires répondant aux exigences sociales, écologiques et démocratiques en rupture avec le libéralisme  ».

Pour cela, il faut faire montre d’une autonomie politique vis à vis du PS qui reste le parti dominant à gauche, mais aussi changer la manière de faire de la politique : construire ces majorités nécessite de rompre avec des seuls accords électoraux de sommet.

La construction de la campagne doit être œuvre collective, pour la période de la campagne, mais aussi pour construire un après où les forces engagées ne se contentent pas de regarder faire les élus.

Pour être réellement œuvre collective, et pas uniquement catalogue de propositions juxtaposées nous devons d’abord débattre des grandes priorités que nous voulons donner à la politique régionale.

La stratégie pour les régionales ne peut que se fonder sur l’analyse concrète de la situation et non sur des a-priori ou des visions partiales :

Nous devons commencer par mener en commun un bilan de l’existant :

-  la situation spécifique de la région produit du développement capitaliste « régional » (région industrielle en déclin, agro-business dominant, « illusion touristique », vieillissement démographie et exode des jeunes...).

-  le bilan des politiques menées par l’actuelle majorité et les changements introduits par celle ci . Bien évidemment nous sommes tous d’accords pour dire que la majorité actuelle n’a pas été capable (ici comme dans 20 autres régions) de construire une alternative.

Mais pensons nous que la politique de la gauche ne présente aucune différence avec celle de la droite de Garrec ? Sur quels terrains les changements sont le plus sensibles ? Quels sont les manques y compris par rapport à ce qu’ont fait d’autres régions ? Par exemple la carte jeune, la gratuité des livres scolaires, l’action en matière de transports, en matière de mixité ...

Sur ces 2 points nous faisons appel aux contributions de toutes et tous

Nous pensons que, plus qu’un seul programme, nous devons être capables de mettre en débat un projet qui fasse ressortir des axes d’interventions d’une politique régionale pour la transformation sociale et écologique.

Ces grands axes s’appuient sur les compétences des régions et sur ce que nous proposons pour en changer le fonctionnement et en faire des outils du changement (là encore il ne faut pas cultiver d’illusion sur « l’ecosocialisme dans une seule région  » mais des avancées partielles sont possibles et indispensables, elles ne sont pas négligeables pour celles et ceux qui sont les plus victimes du système).

Ces axes ont pour fonction de sortir de la seule vision gestionnaire des collectivités locales et réhabiliter l’espace des choix politiques. Il est aussi important de rompre avec l’idée de programmes « clefs en main » qu’il suffirait de mettre en œuvre pendant la mandature : il faut pouvoir s’adapter aux changements de situation et surtout aux nouvelles exigences sociales qui naissent dans les luttes.

La ligne directrice de notre démarche est de favoriser l’intervention des citoyen(ne)s et des mouvements sociaux dans l ’élaboration de la politique de la région.

Favoriser l’égalité réelle particulièrement entre femmes et hommes dans l’accès à la démocratie, l’auto-organisation, construire des outils qui permettent réellement de rompre avec la pratique de la délégation complète aux élus sont une priorité : ces outils doivent se mettre en place à la fois au niveau de la région et dans les différents bassins d’emploi. Une majorité régionale pour l’alternative se donne pour règle de privilégier l’expertise citoyenne, celle des mouvements sociaux.

Par exemple, la filière automobile est une filière industrielle de première importance dans la région en matière d’emploi et d’aménagement du territoire. Or l’industrie automobile connait une crise très profonde malgré les beaux discours sur la reprise.

Nous ne pouvons plus nous contenter de défendre les positions acquises sans regarder ce qui est produit ( la même chose est valable pour le nucléaire ou pour la DCN, voire une bonne part de l’agro-business bref pour une majorité de l’industrie régionale).

Cette ampleur de la crise en termes d’emploi implique que les salariés ne soient pas victimes de la crise de leurs secteurs abandonnés par la valorisation capitaliste. Il faut permettre, favoriser qu’ils deviennent acteurs de la construction d’autres politiques économiques.

Nous proposons créer des lieux de construction d’une planification démocratique sociale et écologique qui mène à bien cette transition vers d’autres modes de production avec des emplois socialement et écologiquement utiles.

Les compétences de la région pourraient être utilisées pour répondre aux exigences sociales, écologiques et démocratiques en rupture avec le libéralisme :  
-  créer les conditions d’un autre développement par un autre aménagement des espaces (littoral, rural, urbain et urbain- périurbain) qui réponde à la fois à la crise sociale (désertification, fermeture...) et écologique.

L’outil le plus important c’est la politique économique de la région en particulier les aides aux entreprises et à l’agriculture : nous proposerons donc par exemple comme critères à l’attribution des aides non pas l’emploi en général en laissant les patrons libres de créer l’emploi qu’ils souhaitent mais l’emploi de qualité dans des domaines utiles et dans des formes d’entreprises ( économie solidaire, reprise par les salariés d’entreprises qui ferment, ou coopérative) inscrites dans les territoires au service des habitants.

Ceci implique aussi l’intervention active de la région sur la défense et la rénovation des services publics de proximité.

-  Développer une autre politique des transports privilégiant le transport collectif, et le rail : c’est à la fois des emplois et du pouvoir d’achat (baisse du cout du transport individuel qui va aller croissant : il faudrait ouvrir le débat sur la gratuité des transports).

C’est aussi une démarche de protection de l’environnement et un besoin urgent face à la crise climatique (réduire fortement les liaisons en voiture individuelle travail logement mais sans "supprimer" la voiture avant que les autres solutions soient accessibles à tous ).

Il faut donner la priorité à l’organisation des transports intra-régionaux sur les investissements de prestige destinés à améliorer l’image (auprès de qui ?) de la Basse Normandie ( n’y a t-il pas d’autres solutions que le TGV ?)

-  Agir par la formation initiale et continue sur la qualité des emplois pour respecter les besoins des salariés et des chômeurs et engager ainsi une lutte contre le sous emploi précaire et particulièrement celui des femmes.

Nous ne mentons pas aux salariés : la crise va perdurer qui remet en cause des secteurs productifs importants dans notre région (quelle reconversions nécessaires par exemple d’entreprises de main d’œuvre déqualifiée) : comment donner aux collectivités publiques et aux salariés un contrôle sur les restructurations en liaison et avec les organisations syndicales concernées ?

Ceci suppose une vraie démocratisation des choix de filières et des formations selon d’autres critères que l’employabilité immédiate définie par le capital, en donnant, de façon égale aux hommes et aux femmes, le droit de choisir son métier et en promouvant des emplois et des qualifications qui répondent au souci écologique.

Les mesures programmatiques concrètes sont souvent sur plusieurs axes à la fois, elle ne sont pas à construire ex-nihilo : nous proposons de choisir ensemble quelques mesures phares qui sont d’ores et déjà portées dans le débat public et qui sont applicables rapidement :

-les propositions d’alternative énergétiques existent (propositions du réseau « Sortir du Nucléaire ») : mise en œuvre rapide de ce plan avec des aides pour les associations, coopératives , entreprises qui s’engagent dans la mise en œuvre,
-  soutien à la mise en place d’AMAP, en particulier dans les quartiers populaires, circuits courts comme priorité pour les collectivités, plan de reconversion en Bio
-  Création d’une régie des transports régionaux, liaison avec Paris par train pendulaire, développement du cabotage...
-  ...à compléter

Local et national

Bien sûr ces démarches de politiques locales n’ont de sens que si elles s’accompagnent, d’une lutte idéologique pour un autre projet de société, de la construction d’un front durable, dans les luttes et dans les urnes, et d’objectifs nationaux qui vont dans le même sens.

Ce front durable signifie que peuvent subsister des désaccords, en particulier sur des aspects de tactique immédiate, de rapport aux institutions, ou sur des points de programmes.

Ceci ne peut être un obstacle à l’unité nécessaire pour constituer une force qui pèse vraiment et qui acquière ainsi crédibilité et rende confiance à celles et ceux qui ne croient plus à la politique comme outil de changement de leur situation.

Il nous faut inventer ensemble un autre type d’alliance que le plus petit commun dénominateur ou la domination d’une composante sur les autres.

Faire ensemble

Nous proposons, à toutes les forces qui recherchent une alternative au capitalisme de travailler ensemble et avec les citoyennes et les citoyens et les mouvements sociaux à la construction de celle-ci par :

-  l’organisation de débats publics communs,

-  par l’organisation d’ateliers communs ouverts sur projet, programme et stratégie,

-  par la participation commune aux luttes et à leur soutien comme sur l’emploi, le chômage et la précarité, ou sur la poste par exemple.

Nous vous invitons à nous faire part de vos contributions, remarques, critiques, propositions pour nous permettre d’engager ensemble une campagne politique pour une liste unitaire sur des contenus.

30 septembre 2009


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