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Après la calamiteuse année 2007

Conclusion des assises

 

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Yves Salesse concluant les assises

Après la calamiteuse année 2007 et tant d’espoirs ruinés, certains pensaient que l’aspiration unitaire était enterrée. D’autres le souhaitaient : « les collectifs sont morts » ou, variante, « les Assises verront l’explosion de ce qu’il en reste ». Nous venons de détromper les uns et de démentir les autres.

Au long de ces deux jours, nous avons eu des débats ouverts et parfois difficiles qui ont montré notre diversité et notre capacité de rester ensemble. Ceci a été rendu possible par la volonté farouche d’arrêter le processus d’éparpillement en cours qui menaçait de tout emporter.

Nous ne prétendons pas que se retrouvent ici tous ceux qui veulent poursuivre le combat unitaire pour la transformation sociale. Mais, 152 collectifs recensés, plus ceux qui attendaient les résultats de nos travaux, c’est de 2000 à 3000 personnes. Nous n’avons pas réussi à nous doter d’un nouveau nom. C’est dommage. Mais nous avons adopté un texte d’orientation politique, une charte de fonctionnement, plusieurs motions sur l’actualité. Cela fait une force capable d’action, qui pourra peser.

Nous disons à nos concitoyens : Sarkozy est très doué pour la mystification, mais chaque jour révèlera mieux sa volonté de mise au pas de notre peuple au service du MEDEF et son aspiration à jouer le supplétif de Bush. Nous serons toutes les luttes contre sa politique réactionnaire et dangereuse.

Nous disons à ceux qui ont voté à gauche : on ne bat pas la droite de combat en lui empruntant sur le fond pour ne critiquer que sa méthode ; on ne bat pas la droite de combat sans rupture avec la logique libérale qu’il s’agirait seulement de tempérer. Il faut construire une vraie gauche de transformation sociale et écologique. C’est indispensable et c’est urgent.

Nous disons à la LCR et au PC : cette gauche ne peut se rassembler autour d’une seule force politique. Elle est diverse et ne se rassemblera que dans l’acceptation de sa diversité.

Nous disons à tous ceux qui veulent construire ce rassemblement, membres ou non d’une organisation : rejoignez les collectifs.

Nous savions que construire le rassemblement de toutes les forces de la gauche de transformation n’est pas chose facile. Mais nous maintenons cette perspective : dès juin, nous avons proposé des Etats Généraux en ce sens, le plus vite possible. Il nous fallait en même temps ne pas rester dépendants, impuissants, offrir un cadre de regroupement, de discussion et d’action, à ceux qui gardent cette perspective. Il fallait faire ce travail de définition, le plus difficile, le plus ingrat, le plus porteur de division. Maintenant, nous devons nous tourner vers l’extérieur, vers l’action.

Je ne reprendrai pas tous les sujets abordés dans les motions d’actualité. Je veux insister quelques instants sur l’un d‘entre eux : le nouveau traité européen. Pas seulement parce qu’il me tient à cœur. Pour trois bonnes raisons supplémentaires : parce qu’il faut toujours insister pour mobiliser sur les questions européennes (contre la tendance à les négliger) ; parce que se jouent là des questions essentielles ; parce que nous avons peu de temps.

Le nouveau traité est l’occasion d’une formidable tentative d’arnaque et d’une tentative de coup de force. Ce n’est pas un mini-traité réduit à quelques questions institutionnelles. C’est la reprise à peu de choses près du projet de « constitution » rejeté le 29 mai 2005. Le mensonge d’Etat, relayé par tous les adversaires du referendum, subodoré par nos concitoyens doit être mis à jour et les motifs de dire Non doivent être rappelés.

Ce mensonge vise à servir le coup de force : le refus d’un nouveau referendum. Ce refus marque un recul et signe un aveu. Le referendum de 2005 visait à faire avaliser par le peuple le dogme libéral. Ils y renoncent. Mais en scellant leur pacte contre tout referendum, les chefs d’Etat et de gouvernements européens viennent d’avouer que leur pseudo-Europe ne peut se faire que par les ententes de sommet, les compromis opaques, abritée de toute intervention des citoyens. Au contraire, nous voulons une Europe fondée sur l’adhésion et la souveraineté populaire.

Nous avons un autre motif. L’absence de referendum serait, en France, un coup majeur contre la démocratie. Ils veulent adopter sans consultation populaire, ce que le peuple a refusé. Il y a un mot pour cela. Une loi d’août 1790, dispose qu’on ne doit pas s’opposer à la volonté du souverain sous peine de « forfaiture ». Dans cette affaire nous avons deux cibles : Sarkozy bien sûr ; mais aussi les parlementaires dont il a besoin pour la révision constitutionnelle préalable. Tous doivent être interpellés. Nous devons mettre en évidence la responsabilité particulière de la gauche sur ce sujet : à quelques voix près, elle peut imposer le referendum.

Nous ne prétendons pas refaire 2005, mais personne ne sait la suite. Les talents de Sarkozy n’effacent pas les contradictions à l’œuvre, n’empêchent pas les failles. On ne peut prédire laquelle pourrait soudain se creuser.

Alors, au travail !

8 décembre 2007


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