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Compte-rendu des Assises des 1 et 2 décembre

 

Message du secrétariat de la coordination des collectifs unitaires anti-libéraux

Compte-rendu des Assises

Les Assises des collectifs se sont tenues les 1er et 2 décembre 2007 à Saint-Denis (93).

Près de 300 personnes y ont participé, représentantes directes de 97 collectifs (22 de la région parisienne et 75 de la province, répartis sur 42 départements).

À l’heure actuelle, 152 collectifs sont recensés, dans 58 départements.

Les textes adoptés (texte politique, charte de fonctionnement, motions...) à l’issue des débats sont disponibles sur notre site :

http://www.gauchealternative.org/sp...

(et sont résumés dans l’appel ci-dessous), mais nous vous invitons à consulter l’ensemble des documents :

http://www.gauchealternative.org/sp...

D’autre part, les collectifs se sont prononcés sur leur participation aux mobilisations unitaires annoncées pour les prochaines semaines et les prochains mois, notamment dans les domaines suivants :

-   Traité européen modifié  : Afin de s’opposer à la ratification de ce traité, le cadre du 29 mai s’est reconstitué et de nombreuses initiatives sont en cours, dont deux d’envergure nationale à Montpellier le 6 décembre et à Toulouse et Paris en janvier.

• la pétition unitaire sur le nouveau traité européen peut être signée à cette adresse :

http://www.collectifdu29mai.org/App...

• la pétition unitaire qui, elle, demande uniquement un référendum sur le nouveau traité européen peut être signée à cette adresse :

http://www.traite-europeen.eu.

-   Luttes sociales  : Les collectifs continueront à s’investir dans les luttes pour la défense des services publics, les retraites, le pouvoir d’achat et la protection sociale. L’accent doit être mis sur les initiatives contre le chômage et la précarité et sur la solidarité avec les luttes étudiantes et lycéennes contre la loi Pécresse.

-   Forums sociaux  : Dans la perspective du Forum Social Mondial de 2009, un Forum Social Européen se tiendra en septembre 2008 à Malmö. Une initiative mondiale aura lieu sous la forme d’une semaine d’action en janvier sur le thème "Un autre monde est possible", avec, comme point d’orgue, une réunion nationale le 26 janvier à la Halle Carpentier à Paris.

La première réunion de la Commission Nationale d’Animation (composée des délégué-es départementaux-les des collectifs) se tiendra le 19 janvier. Un exécutif provisoire (secrétariat) effectue les travaux nécessaires jusqu’à cette date.

Le secrétariat.

Appel des Assises nationales des Collectifs Unitaires Anti-Libéraux

Ensemble, construisons une véritable alternative politique de gauche !

Aujourd’hui notre planète et l’humanité toute entière sont menacées par l’exploitation sans bornes du travail des hommes et des femmes et des richesses naturelles.

Aujourd’hui, une classe dirigeante privilégiée (2% des personnes possèdent 50% des richesses mondiales) impose une politique conforme à ses intérêts. Par sa puissance médiatique, elle manipule les opinions publiques en détournant les aspirations aux changements pour préserver sa domination.

Toujours plus avides, ces privilégié-es veulent réduire toute activité, tout bien commun de l’humanité, y compris la vie, au rang de marchandises. Ils-elles sont prêt-es pour cela à détruire les équilibres écologiques, les droits sociaux acquis dans les pays les plus avancés, les modes de vie qui freinent leur appétit insatiable de profits.

Ils-elles n’hésitent pas à employer la force et la guerre, à violer la démocratie. Indifférent-es à la dégradation des conditions de vie d’une majorité d’hommes et de femmes d’aujourd’hui, ils-elles dilapident les chances de survie des générations futures.

C’est le visage du capitalisme aujourd’hui, le néo-libéralisme, qu’on veut nous faire prendre pour la seule organisation possible de la société.

La politique des gouvernements successifs de la France, les orientations de l’Union européenne, les institutions économiques internationales (OMC, FMI...) participent à cette domination, sous la conduite des dirigeant-es des États-unis. Cela ne peut conduire qu’à des catastrophes sociales, écologiques et économiques de plus en plus dramatiques si les peuples qui en sont les premières victimes ne réagissent pas.

Déjà, en Amérique latine, des gouvernements populaires remettent en cause cette domination. Dans certains pays voisins des forces de la gauche radicale commencent à se regrouper avec succès.

En Europe, en France, il est urgent d’opposer des réponses radicalement nouvelles à ce système injuste, destructeur et inhumain.

L’incapacité à proposer ces réponses entraîne la faillite des partis politiques traditionnels de la gauche.

En 2005, la gauche anti-libérale et alternative avait su se rassembler pour faire triompher le Non à la constitution européenne. Un immense espoir s’était alors levé pour que ce rassemblement se prolonge par une candidature unitaire de cette gauche à l’élection présidentielle. L’incapacité à s’unir pour proposer des réponses communes a entraîné l’échec des forces anti-libérales.

Cet échec conjugué à la faillite des partis de la gauche traditionnelle a rendu possible l’élection à la présidence de la république du candidat de la droite la plus dure que la France ait connue depuis les grandes avancées sociales de la Libération.

Un de ses principaux objectifs est justement de liquider ces avancées.

Nous ne voulons plus de ce constat d’échec, qui ne donne à notre peuple que la seule perspective de vivre plus mal demain qu’aujourd’hui !

Plus que jamais le rassemblement dans les luttes pour combattre et résister aux projets autoritaires et anti-sociaux du pouvoir est nécessaire.

Mais résister ne suffit pas.

Sans un projet politique crédible proposant une autre conception de la société et les moyens de parvenir à ce changement, nous ne pourrons que freiner la destruction de nos solidarités au profit des véritables privilégié-es (en 2006, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes françaises s’est accru de 80 milliards d’€, à comparer aux 11 milliards de supposé déficit de la Sécu !).

Un autre avenir est possible si nous le voulons.

Cette alternative ne peut venir que des forces convaincues de cette nécessité.

Nous voulons contribuer à construire une grande force politique nouvelle avec celles et ceux qui pensent qu’une autre façon de vivre ensemble est possible, qu’on peut vivre mieux sans forcément consommer plus, que la compétition et l’individualisme égoïste ne sont pas les seuls moyens de réussir sa vie. Où tou-tes puissent se retrouver, dans la diversité de leurs expériences, de leurs engagements, de leurs luttes. Cette diversité n’est pas un obstacle, mais au contraire une formidable richesse si la volonté de travailler ensemble l’emporte sur celle d’imposer le point de vue de sa sensibilité, de son parti, de sa philosophie.

Ce mouvement doit s’appuyer sur des valeurs et sur un projet politique clairs, pouvant recueillir un large soutien populaire. C’est la garantie de ne pas reproduire les erreurs des précédents gouvernements de gauche à majorité socialiste, qui n’ont jamais remis en cause les intérêts des forces économiques et financières dominantes.

Ce projet politique à construire doit pour cela comporter les engagements suivants :

-  permettre la satisfaction des besoins immédiats et sociaux des peuples, dans le respect des ressources disponibles sur la planète, en modifiant la répartition des richesses,
-  permettre l’épanouissement de chacun-e, dans le respect de sa liberté individuelle, quel-les que soient son sexe, sa condition sociale, son origine,
-  rendre le monde habitable pour les générations futures en remettant en cause le modèle de développement capitaliste basé sur la consommation croissante de marchandises, la surexploitation des travailleur-ses et le gaspillage des richesses naturelles,
-  inventer une démocratie nouvelle, dans laquelle chaque citoyen-ne aura accès aux moyens de comprendre les enjeux et de faire les choix politiques qui le concernent,
-  faire de la paix et de la coopération entre les peuples la nouvelle façon d’écrire l’histoire, en France, en Europe et dans le monde.

Ces points sont bien sûr à approfondir. Nous n’avons pas la prétention d’y arriver seul-es ! Nous proposons aux forces politiques, sociales, associatives qui partagent ces objectifs de s’engager ensemble dans la construction de ce projet politique et dans sa mise en œuvre.

Ce projet prendra sa force dans une visée émancipatrice basée sur des valeurs essentielles que la gauche actuelle n’a pas su défendre. Il est urgent de reconstruire une gauche qui allie justice sociale et écologie, démocratie et égalité, solidarité et liberté, féminisme, anti-racisme, pacifisme, réponses concrètes pour demain et projets d’avenir dans l’unité la plus large.

Organisons ensemble, à cette fin, les États généraux de cette gauche dès 2008.

Mais, sans attendre ni se soumettre au bon vouloir de quelque état-major que ce soit, nous voulons être un creuset de ce rassemblement et un outil pour commencer à le construire, partout où cela est possible.

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans ces objectifs, qu’ils-elles soient ou non engagé-es dans un parti, une association, un syndicat, à participer à notre mouvement dans les collectifs existants ou à créer.

Ensemble, construisons une réelle perspective politique aux luttes et aux résistances contre les ravages du capitalisme.

Ensemble, inventons une autre façon de faire de la politique !

Saint-Denis, le 2 décembre 2007

http://www.gauchealternative.org

8 décembre 2007


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