LCR du Calvados
à ANPAG, Collectif unitaire pour une alternative à Gauche, La Gauche en
Avant
Caen, le 18 octobre 2007
Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades,
Nous avons bien reçu votre courrier daté du 12 octobre 2007, courrier qui a
retenu toute notre attention. Au nom de la LCR, je voudrais vous faire part
de notre réflexion actuelle.
Les élections municipales seront la première confrontation dans les urnes
avec le pouvoir de Sarkozy. Elles seront aussi une étape - et un test - pour
la création d’un nouveau parti anticapitaliste, processus que nous avons
décidé d’impulser avec tous ceux qui le souhaitent.
La LCR a d’ores et déjà décidé de présenter des listes anticapitalistes
larges dans plusieurs centaines de villes.
Ces listes devront être :
des listes de combat contre Sarkozy, la droite, et leur commanditaire, le
Médef.
totalement indépendantes du parti socialiste et de ses alliés.
porteuses d’un programme de mesures d’urgence, pour une rupture
anticapitaliste, du type de celui qu’Olivier Besancenot a défendu pendant la
campagne présidentielle et que nous avons défendu aux législatives.
porteuses de propositions de campagne et pour l’action (avant et après les
élections) dans le domaine municipal (école, petite enfance, transports
urbains, logement, services publics, démocratie...), propositions qui
s’opposent à la politique de la droite comme aux gestions social-libérales.
J’ajoute que la LCR donnera nationalement ses consignes de vote de deuxième
tour à l’issue du premier tour, et que nous proposons que chaque liste
locale soit responsable de sa propre décision concernant le second tout.
D’ores et déjà, nous excluons d’appeler à voter pour des listes " de gauche
" incluant le Modem.
Enfin, la LCR envisage de possibles fusions au deuxième tour avec des listes
de gauche seulement sur la base d’accords techniques, sans engagement de
solidarité ultérieure de gestion.
Pour constituer ces listes, la LCR s’adresse à l’ensemble des personnes qui
se sont montrées intéressées par nos campagnes récentes, et aux groupes et
courants politiques, dont lutte ouvrière, qui partageraient le cadre
politique indiqué plus haut. Les accords avec ces derniers ne seront pas des
" tête-à-tête " et ils devront respecter la démarche de rassemblement dans
des listes larges.
Voilà le cadre à partir duquel nous réfléchissons dans le Calvados.
Je termine en vous précisant que nous faisons la même réponse à
l’Anpag-Hérouville qui nous a contactés par téléphone.
Recevez, cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades, nos salutations
anticapitalistes.
Notre réponse à cette première lettre :
ANPAG
Collectif unitaire pour une alternative à Gauche
La Gauche en Avant
à
LCR du Calvados
Caen le 8 novembre 2007,
Chers camarades,
Comme nous l’indiquions dans notre courrier, nous constatons à la lecture du votre des convergences sur la définition des listes pour les municipales qui devraient permettre d’aboutir à un accord.
Les 4 points que vous évoquez recoupent largement nos orientations : ce sont bien des listes de combat contre la contre révolution libérale du MEDEF assumée par Sarkozy, des listes autonomes par rapport au PS, des listes qui doivent porter le projet d’une rupture avec la société capitaliste d’aujourd’hui qui s’incarne dans le libéralisme sécuritaire(et à cette occasion les élections municipales doivent être l’occasion d’un dénonciation radicale du sécuritaire et en particulier des pouvoirs du maire donnés par la loi prévention de la délinquance), porter des propositions de campagne et d’action comme nous avons su le faire ensemble sur le logement.
Sur le second tour nous ne croyons pas beaucoup à un accord purement technique mais à un simple accord électoral qui vise à battre la droite et à faire vivre la démocratie dans le respect des positions de chacun et des différences.
Nous n’avons nullement l’intention de ne pas respecter les rythmes que vous vous êtes donné pour ces échéances électorales mais il nous semble utile de nous rencontrer dès que possible pour avoir un premier contact et nous informer réciproquement de l’évolution de nos réflexions et démarches.
Pour notre part nous souhaitons rapidement engager à l’occasion de ces élections une démarche qui vise à associer des acteurs des mouvements sociaux et des citoyennes et des citoyens, dans la suite de ce que nous avons déjà fait.
Nous lancerons donc des initiatives publiques dans ce sens mais en disant clairement que nous souhaitons une alliance avec vous et que cela nous semble possible de faire travailler ensemble sur cette bataille politique mais aussi sur des prolongements dans la rue des forces différentes sur la base d’une volonté unitaire et d’un accord politique clair.
Nous avons la conviction qu’une alliance de ce type peut vraiment avoir un écho qui nous donne à tous de nouveaux moyens politiques.
Salutations
Nouvelle réponse de la LCR
LCR du Calvados
à ANPAG, Collectif unitaire pour une alternative à Gauche, La Gauche en
Avant
Caen, le 14 novembre 2007
Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades,
Dans votre courrier du 8 novembre dernier, vous nous indiquez que la lecture
de notre lettre du 18 octobre vous conforte dans l’idée qu’un accord entre
nous pour les élections municipales est possible.
Bien sûr, c’est un point positif, mais nous tenons à vous exprimer dès à
présent que ceci demandera à être vérifié point par point, avant qu’accord
il y ait. De simples « convergences » ne suffisent pas pour faire un accord,
d’autant que ce que nous pouvons lire sur vos sites web, pas plus que votre
premier courrier du 12 octobre, n’accréditent l’idée de convergences
profondes.
Parmi les points où nous demandons quelques éclaircissements sur vos propres
positions, figure celui du programme de mesures d’urgence pour une rupture
anticapitaliste, qui figurera en bonne place dans notre plate forme
électorale. Pour notre part, nous ne pouvons pas modifier les mesures d’
urgence défendues par Olivier Besancenot pendant la campagne présidentielle
et par les candidats de la LCR pendant la campagne des législatives. C’est
notre base de travail.
En second lieu, la relation avec le parti socialiste et avec ses alliés doit
être définie précisément. Nous militons pour des listes totalement
indépendantes (et pas seulement « autonomes »). D’éventuel-le-s élu-e-s
resteront eux-elles-aussi totalement indépendant-e-s, c’est-à-dire qu’
ils-elles ne participeront pas à la majorité « de gauche » (social-libérale)
si le PS remporte les élections, a fortiori pas à l’exécutif municipal. Nous
refusons par avance également toute association plus ou moins déguisée à une
nouvelle majorité ou à son exécutif municipal, quelle qu’en soit la forme
(missions...). Les éventuel-le-s élu-e-s rempliront leur rôle en faisant leur
propres propositions, en toute indépendances de la nouvelle majorité et de
son exécutif, et en liaison avec les mouvements sociaux.
Ensuite, sur le deuxième tour, votre position demande des précisions. Vous
êtes silencieux sur la consigne de vote au deuxième tour et vous devez
préciser les conditions de la fusion éventuelle avec des listes « de
gauche » (social-libérales) au deuxième tour.
Nous nous permettons donc de répéter et de préciser ces points :
d’une part, la LCR ne donnera de consigne de vote qu’à l’issue du premier
tour, et nous proposons que chaque liste locale soit responsable de sa
propre décision. Pour autant, avant même toute constitution de liste, nous
annonçons clairement qu’il est pour nous exclu d’appeler à voter pour des
listes « de gauche » incluant le Modem.
d’autre part, nous n’envisageons de possibles fusions que sur la base d’
accords techniques et sans engagement de solidarité ultérieure de gestion
(notamment sur le vote du budget). Pas sur la base d’accords politiques.
Dans le cas où notre liste ferait plus de 5 %, nous excluons de rentrer dans
des négociations pour un accord de « toute la gauche » au second tour. Pour
le deuxième tour, nous nous exprimerons en toute indépendance. Notre appel à
voter pour une liste fusionnée au deuxième tour se ferait sur la base de
notre plate-forme municipale, pour permettre l’élection de conseillers
municipaux anticapitalistes s’engageant à rester indépendants de l’
éventuelle nouvelle majorité et à se comporter comme une opposition de
gauche à cette nouvelle majorité chaque fois que cela sera nécessaire.
Enfin, nous avons besoin de savoir où en sont vos contacts avec le PCF (qui
a déclaré vouloir un accord avec le PS dès le premier tour) et les Verts
(tous deux destinataires de votre courrier du 12 octobre), qui, de notre
point de vue, ne peuvent être associés à une démarche de rassemblement dans
une liste anticapitaliste large. Soit vous envisagez sérieusement un accord
avec nous, et alors vous excluez toute liste commune avec le PCF et les
Verts et vous le dites. Soit vous maintenez votre « offre » en direction du
PCF et des Verts, mais alors toute discussion avec nous devient difficile
voire impossible. Il va de soi que ce cadre de travail est le même quelque
soit la ville.
Des éclaircissements sur tous ces points sont nécessaires pour qu’une
rencontre entre nous soit vraiment utile. Ils sont indispensables pour
aboutir à un « accord politique clair », pour reprendre votre expression.
Nous avons noté que vous souhaitez prendre des « initiatives publiques »
sans attendre. C’est évidemment votre droit. Nous regarderons donc très
précisément les termes qui vous utiliserez pour lancer ces initiatives. Pour
notre part, nous comptons bien constituer des listes larges, bien au-delà de
la LCR, avec celles et ceux qui partagent la volonté de mener un combat
anticapitaliste en toute indépendance du PS.
Recevez, cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades, nos salutations
anticapitalistes.
Notre commentaire :
Nous sentons comme un recul par rapport au premier courrier sur l’idée d’une liste unitaire c’est à dire à égalité de tous les partenaires, mais nous souhaitons nous tromper.
Si nous avons dit qu’un accord politique nous paraissait possible, nous n’avons jamais pensé que cet accord supprimerait comme par miracle les différences entre nous.
Nous continuons à être persuadés que seule une union large peut disputer au PS son hégémonie, ce qui est l’objectif de tous ceux qui veulent une gauche vraiment de gauche.