Communiqué Adada 17 Juin 2010
La coordination des artistes de Basse Normandie s’associe à la journée nationale de
protestation pour la défense de la culture. Avec l’ensemble des organisations syndicales,
Syndeac, Synavi, Sfa-Cgt, Fsu, Culture-Sud, Ufisc, nous nous inquiétons d’une politique
gouvernementale qui compromet la capacité des collectivités locales et territoriales à
subventionner les entreprises culturelles. Le dynamisme et la vitalité de ces dernières
dépendent, pour l’essentiel, de fonds publics. Toute récession dans les financements de la
culture va entraîner la disparition des acteurs les plus fragiles opérant sur ce secteur.
Autrement dit : ce sont les moins bien lotis, les artistes et entreprises culturelles les plus
précaires qui seront les premières victimes. Voilà le marasme annoncé.
Par ailleurs, chacun sait que ce sont les intermittents du spectacle qui dans le secteur des arts
vivants, servent de variable d’ajustement pour l’équilibre budgétaire des entreprises ! Ce sont
donc d’abord eux qui vont payer les pots cassés. C’est donc bien des plus faibles que l’on
attend les plus lourds sacrifices.
Les « économies » annoncées : 10% de réduction de la dépense publique seraient selon le
gouvernement équitablement répartis sur toute les couches de la population ! Concernant le
secteur de la culture, c’est faux !
Archi-faux.
Les économies pèseront avant tout sur les plus
pauvres car elles vont se traduire :
1 par du licenciement massif ! Une baisse d’activité qui condamne les entreprises les
plus fragiles.
2 la voie ouverte à une marchandisation outrancière et une augmentation des prix à la
consommation. Un accès plus difficile aux biens culturels. Seules, les industries
culturelles pourront tirer leur épingle du jeu.
C’est à terme la fin de l’exception culturelle française. C’est à terme la réduction de la liberté
d’expression et la perte des valeurs qui ont justifié la politique culturelle.
C’est enfin, sans que cela soit dit, le refus d’élargir la base sociale des publics.
Régression de
l’éducation artistique et de l’éducation populaire.
L’art et la culture sont des traits de civilisation : l’imagination, le rêve et le goût de l’utopie
sont des éléments constitutifs de la capacité de transformation sociale et politique. Se priver
de cette richesse, va donc à l’encontre des buts recherchés : moderniser et développer la
société, permettre à chaque citoyen d’affronter et assumer le monde d’aujourd’hui.
Par voie de conséquence, avec la régression des moyens alloués à la culture, c’est sur l’avenir
même de notre pays et l’avenir de nos enfants que le pouvoir fait peser une lourde
hypothèque.
Nous invitons nos concitoyens à dire non, de toutes les manières, à cette politique de
régression sociale et d’obscurantisme rétrograde.
Exigeons un plan national de relance de la politique culturelle !
Exigeons une priorité absolue pour l’éducation, la recherche et la culture !
Défendons nos artistes !
A.D.A.D.A. Association de
Défense des Artistes et artiste-techniciens