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Coordination nationale des 6 et 7 octobre

Premiers textes

 

Voici, en bref, quelques éléments au sujet de la Coordination nationale tenue les 6 et 7 septembre, avec une centaine de participants et plus de trente départements représentés..

Une discussion de l’avis de tous très riche, sereine, approfondie, a eu lieu sur la situation politique et sociale, introduite par un rapport présenté par Pierre Laporte.

Vous trouvez aussi sur le site http://cncu.fr des éléments complémentaires : les deux billets de juillet à début septembre ("Construire un horizon") sont accompagnés de documents utiles et du calendrier des mobilisations des semaines en cours et à venir. Ont été ainsi rendus utilisables divers matériels de mobilisation.

Un compte rendu plus détaillé sera fait après le secrétariat du mardi 9 qui reprendra les interventions écrites que des participant-e-s auront voulu envoyer.

Intervention Etienne Adam (collectif du Calvados-ANPAG) à la CNCU des 6 octobre 2008

Comme d’autres ici nous nous sommes posé la question « à quoi sert-on aujourd’hui ». je crois que nous avons a préciser la fonction de l’outil Collectif et de l’outil CNCU.

Mais pour cela je crois qu’il faut revenir sur la période. Les intervenants précédents ont, à juste titre insisté sur la situation de crise pour la gauche et sur la défaite d’importance que représente la victoire de Sarkozy. Je ne veut pas négliger cet aspect des choses : j’ai développé cet aspect dans un article publié sur le site qui insiste sur cette véritable contre-révolution.

Mais la situation est plus contradictoire surtout si on aborde un point de vue plus large que celui franco-français. le libéralisme est lui aussi en crise dont la crise financière n’est qu’un aspect. Mais cette crise financière est le symptôme d’une crise de crédibilité dans un système libéral « pur et dur ».

Ici la politique économique et sociale du pourvoir est largement discréditée, condamnée par une très grande majorité de salariés mais aussi de la population d’électeurs.

En principe cette « situation objective », comme on disait, devrait jouer en notre faveur. Pourtant le désarroi est tel que, comme le disait Pierre Zarka tout à l’heure, un sondage donne encore Sarkozy gagnant, et en progrès dans une présidentielle aujourd’hui.

Il est étonnant, et positif, que dans ces conditions, nous assistions à autant de résistances et sur des terrains mêmes où on ne les attendait pas. Pour autant nous ne pensons pas que ces résistances puissent mécaniquement déboucher sur un changement de la situation politique.

Au contraire nous assistons à un morcellement, à un émiettement des mouvements sociaux - pour partie un effet de l’offensive tous azimuts de Sarkozy- qui est pour nous une source de difficultés : par exemple depuis des mois nos camardes qui agissent activement dans le collectif pour le droit des étrangers ont été contraints - par l’importance des tâches- à prendre leurs distances avec notre fonctionnement et nul ne songerait à leur reprocher. Nous ne devons pas cultiver d’illusion, les mouvements des résistance sont eux aussi minés par les effets concrets des politiques libérales :l’état actuel du mouvement syndical devrait être examiné de plus près à ce sujet et, comme l’a dit Yves Salesse, en sortant de la vision en terme de trahison.

Face à ces difficulté, notre tâche n’est pas comme le disait le camarde de Toulouse de nous auto-proclamer le centre des mouvements de terrains, d’être là pour mettre des militants là où les autres n’en mettent pas.

C’est plus modestement de «  socialiser  », de mettre en commun le luttes qui se mènent et auxquelles nous participons en tant que militants des mouvements ce que nous sommes tous plus ou moins. Faire circuler l’information sur ce qui se passe , assurer un soutien et un relai aux collectifs de résistance existants voilà un première fonction que nous devons remplir pour donner un sens à une pratique unitaire.

Mais cela ne peut suffire, la crise qui frappe l’ensemble du mouvement antilibéral et les couches populaires est une crise politique, une double crise.

Crise programmatique et idéologique d’abord. Programmatique dans le sens où il n’y a pas de réponses « crédibles » aux contre réformes de Sarkozy. L’état de désarmement politique de la gauche est tel que Hollandes est conduit à accepter « un RSA financé sur les revenus du capital » alors qu’il s’agit d’une escroquerie et d’un mensonge. Des présidents de conseils généraux socialistes ont eux même rectifié vite sur le financement. mais aucun socialiste n’est capable de répondre à Hirsch que le RMI prévoyait d’ores et déjà un mécanisme d’intéressement plus "intéressant" pour une majorité de RMIstes en cas de retour au travail.

Crise idéologique sur laquelle je ne reviendrai pas. Un seul point Tarek évoquait tout à l’heure la difficulté, y compris dans nos rangs à assumer la lutte contre le racisme comme une priorité. Une partie de la gauche à renoncé à parler d’un "autre monde", a renoncé à l’universalisme et de ce fait est conduite à intégrer l’idée des droits à plusieures vitesses d’une humanité à plusieures vitesses sans voir que céder sur ce principe sur la question du racisme ouvre la voie à accepter aussi des sous droits pour les chômeurs les RMIStes et autres au nom de la diversité. Nous avons besoin de débattre de cela.

Mais la crise politique est aussi une crise de représentation, un crise de la conception traditionnelle du champ politique, un crise de notre capacité à concevoir la politique comme rapports citoyens- outils du pouvoir de gestion.

Quand nous parlons de changer les rapports entre social et politique nous admettons tous que les partis n’ont plus la vocation exclusive de l’éducation populaire ou de l’élaboration de mesures concrètes de gestion des problèmes de la société. La capacité d’expertise populaire change profondément ces rapports.

La participation à l’exercice du pouvoir ou même simplement de la délégation élective ne peut rester celle qu’elle était à la fin du XIXème siècle quand se construisait des formes partis tels que nous les connaissons encore aujourd’hui. Nous avons tout un champ de réflexion et d’action sur ce qu’est aujourd’hui les fonctionnement du champ politique, des appareils de représentation et d’Etat. Plus largement comment briser ce fatalisme qui considère que tout pouvoir corrompt qui est à mon sens un vecteur essentiel de l’impuissance politique et de l’impuissance eau changement.

Pour ne pas poser ces dernières questions en même temps qu’il pose celle de la bataille idéologique et programmatique le NPA ne répond pas aux nécessités de réponse à la crise.

La crispation sur le PS, outre son aspect identitaire, est aussi le symptôme de son incapacité à affronter la priorité que constitue la nécessité de changer la manière de faire de la politique. Je souhaite que Franck ai raison sur la présence importante au sein du NPA de personnes, de militants qui partagent nos soucis sur ce point et qui de ce fait ont une vision unitaire proche de la nôtre. Je crois que la problème se posera vite entre identitaire et unitaire ( dès les européennes par exemple).

Mais ce que nous avons dit c’est qu’il existe aussi un certain nombre de réseaux de personnes qui ne peuvent se retrouver aujourd’hui dans la construction du NPA. Ce n’est pas un choix, c’est un état de fait. Nous devons être modestement un outil qui contribue à offrir un lieu à tous ceux là et à maintenir se débat avec eux à partir de nos interrogations politiques.

Nous devons donc offrir un outil qui soit un cadre de confrontations entre ceux qui pour l’instant partagent ce que nous voulons. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un savoir faire sur ces domaines disparaître alors qu’il a précisément besoin d’être collectiviser confronté.

En ce sens, et bien que nous n’en ayons pas débattu explicitement je crois pouvoir dire que le collectif sera favorable à une fédération plus large qui pourra élargir le cadre de confrontation et d’action.

Mais aussi peser plus dans le débat à gauche pour défendre une conception du changement qui ne se limite pas à un changement de représentants.

Sur l’Appel « l’alternative à gauche, organisons-la ! » lancé dans l’hebdomadaire Politis

Motion adoptée à l’unanimité par la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires, pour une alternative au libéralisme (CNCU), réunie les 6 et 7 septembre 2008 à Saint-Denis

Depuis la publication, le 14 mai 2008, de l’appel « l’alternative à gauche, organisons-la ! », lancé dans l’hebdomadaire Politis, le nombre de 10 000 signatures à été dépassé.

Cet appel propose la création d’un cadre unitaire permanent de réflexion et d’action des sensibilités politiques de la gauche sociale et écologiste pour s’engager à mener ensemble tous les débats de nature à favoriser l’émergence d’une alternative politique vraiment à gauche.

La Coordination des Collectifs Unitaires travaille depuis sa création au rassemblement des forces de gauche pour la transformation politique, sociale et écologique de notre société. Elle continue à cette fin de proposer que s’organisent des Etats Généraux de la gauche de transformation sociale et écologique.

En permanence, elle affirme l’importance du lien entre les questions sociales et écologiques qui ne peuvent être dissociées et doivent être articulées avec les autres luttes telles que l’altermondialisme, l’antiracisme, le féminisme et le combat contre les guerres, contre toutes les discriminations et pour l’égalité des droits.

La CNCU s’inscrit donc dans cet appel pour viser une alternative radicale au système dominant d’un capitalisme prédateur et fauteur de guerre, et travaille à construire un cadre unitaire national dans cet objectif.

Elle ne prétend pas regrouper autour d’elle les forces qui sont d’accord pour construire ensemble cette alternative. Elle s’engage, avec d’autres qui le souhaitent, à construire les conditions de débats et d’actions communes. Elle prendra toute sa place pour travailler à dégager les convergences et les axes essentiels qui doivent permettre de mettre en échec la politique de la droite au service du capitalisme financiarisé, et de répondre à l’urgence sociale et écologiste.

Elle invite les collectifs à participer à la construction de cadres unitaires dans le plus de localités possibles.

Sur la proposition de « fédération »...

Motion adoptée à l’unanimité moins trois abstentions

par la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires, pour une alternative au libéralisme (CNCU), réunie les 6 et 7 septembre 2008 à Saint-Denis

Ces derniers mois, ces dernières semaines, ces derniers jours, des volontés et des disponibilités se sont manifestées de multiples parts pour construire un premier rassemblement au sein de la gauche de transformation sociale et écologique, sous la forme par exemple d’une fédération regroupant des militants et des militantes aujourd’hui membres ou non de diverses structures.

Se sont notamment exprimés en ce sens Les Alternatifs, les Communistes Unitaires, divers courants et organisations de l’écologie radicale dans leur déclaration de Miremont à la fin du mois d’août.

La Coordination Nationale des Collectifs Unitaires réunie les 6 et 7 septembre 2008 à Saint-Denis réaffirme que son objectif reste le rassemblement durable de l’ensemble des forces de la gauche de transformation sociale et écologique, pour construire une alternative politique, sociale, écologique, solidaire, antiraciste, féministe et altermondialiste. Elle continue à cette fin de proposer que s’organisent des Etats Généraux de la gauche de transformation sociale et écologique.

La CNCU engage dès aujourd’hui en son sein un processus de discussion sur la proposition de fédération des organisations, mouvements, militant-e-s disponibles pour se regrouper dès maintenant, à titre d’étape, et invite les collectifs à se saisir de ce débat.

Elle donne mandat au secrétariat pour organiser des échanges avec les divers groupes et sensibilités susceptibles de participer à ce rassemblement, en particulier pour éclairer les conditions auxquelles cette fédération pourrait se concrétiser. Le compte-rendu de ces échanges sera communiqué aux collectifs, ce qui permettra de nourrir leurs débats, en vue d’une prise de décision lors de la réunion de la CNCU de fin 2008.

Pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan

Motion adoptée à l’unanimité moins une abstention

par la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires, pour une alternative au libéralisme (CNCU), réunie les 6 et 7 septembre 2008 à Saint-Denis

Depuis plusieurs mois, la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires - pour une alternative au libéralisme est engagée dans le cadre unitaire de mobilisation contre la guerre menée par l’OTAN en Afghanistan et pour le retrait des troupes françaises engagées dans cette guerre.

Suite à l’émotion suscitée par la mort de soldats français présents sur place, un débat suivi d’un vote est prévu sur cette question à l’Assemblée Nationale le 22 septembre.

Une mobilisation unitaire pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan est organisée le 20 septembre, avec des manifestations.

La CNCU s’inscrit pleinement dans ce combat. Elle invite les collectifs à participer localement dans l’unité à l’organisation de manifestations dans l’ensemble du territoire.

Elle appelle les député-e-s à voter pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.

Européennes et initiative de Cohn-Bendit

Motion adoptée à l’unanimité moins trois abstentions

par la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires, pour une alternative au libéralisme (CNCU), réunie les 6 et 7 septembre 2008 à Saint-Denis

La coordination nationale des collectifs pour une alternative au libéralisme appelle à travailler au succès des mobilisations et initiatives en préparation contre les orientations de Sarkozy pour la présidence de l’Union, sur les questions sociales, l’environnement, l’immigration, les relations avec les pays du Sud, le respect du Non irlandais, etc. et notamment la campagne lancée par le Collectif pour une Autre Europe.

Pour les prochaines élections au parlement européen, elle renouvelle son appel de mars 2008 à la constitution de listes de large union des partisans d’une Europe sociale, démocratique et écologique en rupture avec la domination des marchés financiers et la mondialisation libérale. Elle propose à toutes les forces de gauche qui ont dit non au TCE en 2005 et qui ont refusé la ratification anti-démocratique du traité de Lisbonne en 2008 d’engager sqns attendre des discussions dans cette perspective.

A l’initiative de Cohn-Bendit, au nom de l’écologie, une tentative de regroupement pour ces élections est en cours qui associerait écologistes de droite et de gauche, défenseurs et adversaires de l’Europe libérale et du TCE, pour laquelle José Bové a été sollicité. La coordination nationale dit non à cette opération totalement contradictoire avec nos objectifs.

8 septembre 2008


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