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Un moratoire pour les OGM et un arrêt des poursuites

Amnistie pour José Bové et les faucheurs volontaires

 

Après un long combat mené par des centaines de militantes et militants pour la reconnaissance des dangers des cultures OGM en plein champ, du fait notamment des effets irréversibles de leur poursuite et de l’absence de l’évaluation des impacts sanitaires et environnementaux, la légitimité des arguments est apparemment reconnue.

Le 31 octobre, lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, Jean-Louis Borloo a formellement confirmé ce qu’il avait annoncé lors du Grenelle de l’environnement : la France va notifier à l’Union européenne qu’elle active la clause de sauvegarde prévue dans la directive 2001/18 (art. 23).

Cette démarche assurera la légalité du moratoire pour la commercialisation et la culture des OGM en plein champ, en particulier pour le maïs MON 810. Dans le même esprit, le dernier conseil européen des ministres de l’environnement a apporté également son soutien à la clause appliquée par l’Autriche. Le moratoire sur les OGM, symbole phare des négociations du Grenelle de l’environnement, pourrait ainsi se mettre en place.

Et pourtant ! Pendant les négociations du Grenelle, les procédures de poursuite des « faucheurs volontaires », dont la lutte a pourtant été essentielle pour l’information et le débat public, ont continué.

On pouvait encore naïvement croire à des hésitations malheureuses concernant les décisions à prendre. Après le show présidentiel du Grenelle et la reconnaissance officielle des dangers de dissémination, la convocation de José Bové, figure emblématique du mouvement, par le juge d’application des peines du tribunal correctionnel de Millau, bafoue la légitimité du combat mené par des scientifiques et des citoyens, qui ont su alerter la population des risques d’une agriculture obéissant aux intérêts stricts de quelques multinationales semencières.

José Bové, les faucheurs volontaires et toutes celles et ceux qui se sont associés de diverses manières à cette lutte, ont mené un combat politique essentiel, le refus de livrer le sort des paysans, de l’alimentation et de la planète à quelques clubs d’actionnaires de l’industrie agro-alimentaire.

C’est la raison pour laquelle, le 12 novembre, José Bové refusera d’être criminalisé et n’acceptera pas les mesures de « réinsertion » qui lui seront proposées, notamment le port d’un bracelet électronique. Avec, comme menace conséquente, l’incarcération dans les jours qui suivent.

Un rassemblement se tiendra le 12 novembre à Millau à midi devant le tribunal.

Attac-France y sera représentée et nous appelons toutes celles et ceux qui peuvent s’y rendre à faire de cette manifestation un moment symbolique fort de résistance à ce qui n’est pas simplement une mascarade d’incompétents, mais l’expression d’un pouvoir décidé à faire respecter les intérêts privés de quelques-uns, vaille que vaille.

Attac France, le 2 novembre 2007

2 novembre 2007


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