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N’oublions pas ceux qu’on a emprisonné "pour l’exemple" !

Un communique de SUD Rail

Il ya encore quelques jours un ténor de l’UMP (Uniquement des Mensonges Pourris) défendait encore l’idée que les crochets dans les caténaires avaient mis en péril des centaines de voyageurs.

Peu importe si des dirigeants même de la SNCF disaient le contraire...calomniez, il en reste toujours quelquechose sutout si vous avez en face de vous des journalistes policiers, incompétents et serviles. Il y en a eu bien peu pour faire leur autocritique sur leur propre responsabilité, je n’ai entendu que Thomas Legrand sur France Inter.

Le communiqué ci-dessous remet les choses au point, faîtes le connaître, c’est texte tout à l’honneur des syndicalistes qui l’ont écrit.

 

Fédération des syndicats de travailleurs du rail

Il y a un mois, des politiciens et des ministres occupaient l’espace médiatique à longueur de journées, pour nous annoncer qu’un groupe terroriste avait été démasqué dans un village de Corrèze avec des « ramifications » à Rouen et à Paris. Des noms étaient cités, des jeunes étaient arrêtés à l’issue d’une occupation militaire de ce village.

Ainsi, une dizaine de jeunes, pris en filature depuis des mois par la direction anti-terroriste aurait mené une demi-douzaine d’opérations de sabotage sur les différentes Lignes ferroviaires à Grande Vitesse, la même nuit ... Suivis depuis des mois, ils avaient été perdus de vue par la direction anti-terroriste, durant quelques heures, le temps d’effectuer ces opérations ... avant d’être retrouvé à Tarnac...

Dès ces annonces gouvernementales, la fédération des syndicats SUD-Rail avait émis de sérieux doutes sur cette « trop jolie histoire ».

Aujourd’hui, nous constatons que la plupart des jeunes arrêtés, lors du vaste déploiement militaropolicier, a été relâché (sept sur neuf) ; non, sans avoir subi de nombreux interrogatoires, dans le cadre de gardes à vue prolongées, par l’application des mesures d’exception de la loi anti-terroriste.

Poser des crochets métalliques pour arracher des caténaires, ne nous semble pas une forme d’action judicieuse ; pour autant, on peut s’interroger sur le qualificatif de « terrorisme » qui a d’emblée été utilisé. Il ne faut pas banaliser certains termes : « terrorisme », « pris en otages », ...

Il y a plus grave encore : au-delà du qualificatif, ... rien ne permet d’imputer ces faits à ce groupe jeté en pâture aux média le 11 novembre !

Deux jeunes étudiants, Julien et Yldune, sont toujours en prison. Aucun élément matériel ne pèse sur eux et c’est à l’accusation de faire la preuve d’une éventuelle culpabilité et non pas aux accusés de prouver leur innocence. Que devient la présomption d’innocence ? Si ce n’est une perte du droit, commun. Ceux qui s’acharnent pour tenter de ne pas perdre la face après une opération de « communication », qui se dégonfle de jour en jour, en sont à leur reprocher leurs lectures, leurs idées, leurs modes de vies !

On peut ne pas aimer leurs lectures, on peut ne pas aimer leurs idées, leurs visions de la société.

Mais, est-ce normal d’être en prison, pour des lectures, pour des idées ?

Les lectures, les idées, ... est-ce du terrorisme ? Avec les habitant-e-s de Tarnac, avec tous les membres des comités de soutien qui se sont créés, la fédération des syndicats SUD-Rail demande la libération immédiate de Julien et Yldune, emprisonnés depuis 5 semaines.

Puisque les pouvoirs publics sont sensibles au maintien en bon état du réseau ferroviaire (et c’est une bonne chose en soi !) la fédération des syndicats SUD-Rail demande que cela soit un souci quotidien, et pas seulement médiatique : il faut donner les moyens d’entretenir, rénover, surveiller l’ensemble des infrastructures utiles au transport ferroviaire. Cela doit s’exercer au sein d’une entreprise unique de service public ferroviaire, la SNCF. le jeudi 18 décembre 2008

19 décembre 2008


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