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Ce que nous voulons

Texte provisoire poir débattre

 

Nous nous sommes réunis, représentants de collectifs locaux issus d’espaces militants d’associatifs, syndicaux, politiques ( du PC, de la LCR,), [ le Mars, le PC et le Mouvement des Alternatifs représentés par des membres de leurs directions] regroupés soit dans le cadre de CCAG, soit ou et dans le cadre de l’appel pour une candidature antilibérale unitaire en 2007. Nous avons pris ensemble l’engagement de participer à toutes les initiatives collectives permettant un large débat public sur les conditions sociales, économiques et politiques de la transformation sociale, et d’en animer ensemble dès le mois de mars partout où nous pourrons en organiser. C’est la première fois qu’une telle décision se prend avec une telle composition sociale et politique.

Ce texte cherche à fournir un cadre pour préciser la démarche que nous cherchons à mettre en oeuvre. Il s’agit donc d’un texte d’étape que nous proposons au débat pour être complété amendé, transformé par toutes celles et tous ceux qui souhaitent s’y associer

Nous voulons articuler les mobilisations avec les exigences politiques, donner des perspectives aux résistances d’aujourd’hui pour battre la droite dès 2006

Nous inscrivons nos réponses au cœur de toutes les luttes pour le rejet des décisions imposées lors de l’accord UNEDIC, comme pour celles subies par les intermittents, nous voulons, aujourd’hui, par la mobilisation unitaire faire retirer le nouveau projet de CPE. En disant NON à la précarisation, il faut en même temps dire OUI aux revendications portées par les mouvements de chômeurs et les salariés : augmentation des minima sociaux, augmentation de tous les salaires, pas de minima sociaux au-dessous de 80% du SMIC.

En développant la lutte contre les attaques gouvernementales, la gauche doit discuter publiquement de ces exigences : c’est la mobilisation de tous les laissés pour compte, aux côtés de tous les salariés, qui fera la dynamique antilibérale majoritaire. Alimenter ce débat exige de changer les situations de travail, les conditions de santé, de salaire, de formation : cela ne se sépare pas des changements nécessaires dans les entreprises ; Cela implique de lutter de façon coordonnée en Europe pour exiger des garanties communes du même type : minima sociaux.

Cette exigence des droits pour toutes et tous exigent de partir de l’expérience des associations et des mobilisations afin que le refus des discriminations soit ancré dans les luttes et les activités des associations. Donner toute une large place à la lutte contre les attaques subies par les personnes stigmatisées comme « étrangères » et par les jeunes. Nous voulons par la mobilisation faire retirer le nouveau projet de loi raciste en préparation, loi CESEDA qui conduit à une négation radicale des droits fondamentaux de la personne et affiche sa volonté d’aller piller les capacités et talents dans le monde.

Nous mènerons cette mobilisation avec la volonté d’abrogation des lois Pasqua, Chevènement, Debré, Guigou de 1998 par un projet de loi donnant un accès simple à la nationalité pour toute personne résidant en France, automatique pour les enfants nés en France...la régularisation de tous les sans papiers et l’inscription dans la constitution la citoyenneté de résidence.

Mais aussi par la mise en oeuvre, avec les organisations populaires, associations, forces démocratiques, de projets de développement au Sud et de transformations qu’ils veulent voir soutenir. La dette doit être abolie et remplacée par des relations de coopération : cela implique un changement radical de l’OMC, sa disparition sous sa forme actuelle pour la faire intégrer dans les responsabilités et le contrôle de l’ONU, renforcée et démocratisée.

Dans l’actualité récente, la saisine citoyenne sur la loi d’urgence anticipe une réforme possible des droits politiques pour les citoyens tout en nous donnant un outil de lutte immédiat. De même toutes les initiatives citoyennes pour imposer le débat public sur le logement, l’urbanisme, l’aide sociale, la mobilisation contre la « prévention de la délinquance » nous imposent de proposer d’autres fonctionnement de l’Etat et de ses appareils , donner une place à une démocratie plus participative, à l’expertise et au contrôle citoyen.

Nous voulons battre la droite dans les prochaines échéances électorales, mettre fin à la contre révolution libérale qui détruit les libertés et les droits sociaux.

Battre la droite c’est d’abord s’opposer dans la rue à ce qu’elle fait,mais aussi élaborer des mesures cohérentes alternatives et s’engager dans une construction politique susceptible de tirer toute la gauche vers une politique de transformation sociale..

Pour cela il faut aussi faire renaître l’espoir d’un changement possible, qui améliore tout de suite les conditions de vie de ceux qui sont les premières victimes du libéralisme. Les dégâts du libéralisme impose, à nos yeux, l’urgence d’en finir avec un système autoritaire, élitiste et injuste et des politiques si destructrices.

Nous devons imposer dans le débat public des exigences pour une alternative, débattre avec le plus grand nombre de personnes des mesures à prendre, bref nous lancer dans une élaboration populaire de ce que doit être l’alternative : que ce soit en termes de perspectives pour changer le monde, de mesures d’urgence ou d’un programme pour les futures échéances électorales et de participation aux enjeux électoraux et institutionnels..

L’heure n’est pas aux accords de sommet, ni à des primaires pour désigner le bon candidat, ni à considérer l’élaboration politique comme un territoire réservé aux seuls partis, mais elle est à proposer à toutes celles et à tous ceux qui subissent le libéralisme de participer activement à définir ce qui doit changer et par quels moyens.

Ce qui veut dire que chaque composante accepte de mettre dans le débat public ses exigences, ses priorités et ses propositions.

Ce qui veut dire aussi que chaque organisation accepte de ne plus jouer le jeu du présidentialisme de la 5 ème, conçues pour enfermer dans le bipartisme et une conception de plus en plus réductrice de la vie politique. La diversité d’organisation et de collectifs existants, loin d’être source d’éparpillement des mouvements peut au contraire élargir l’éventail d’hommes et de femmes qui transforme leurs mécontentements et leurs luttes en un processus qui permette à chacune et à chacun de décider de la stratégie politique à mettre en oeuvre dans les prochaines échéances.

La gauche ne peut gagner et retrouver de la crédibilité qui si elle affirme en actes rompre avec une certaine forme de représentation politique rejetée par une très grande partie des électeurs de gauche. Après les présidentielles de 2002 , le référendum sur la constitution européenne, refuser de comprendre la réalité de cette crise, c’est se condamner à l’échec.

La crise du libéralisme (et surtout du social libéralisme) appelle une alternative qui rompe avec les politiques menées depuis 20 ans, et ceci dans tous les domaines : à la politique d’un possible défini par les exigences du capital il faut substituer les réponses à ceux « d’en bas »Il est temps de considérer les citoyens comme n’étant pas uniquement des électeurs mais une force politique à part entière.

Nous voulons une intervention collective qui impose comme centrales dans le débat public les exigences suivantes issues des combats politques et sociaux

Le néolibéralisme franchit aujourd’hui une étape qui conduit à des formes d’Etat sécuritaire, policier et raciste. C’est l’armature idéologico-politique qui permet d’imposer en force les reculs sociaux (de la même façon que l’antisémitisme n’était pas un aspect parmi d’autre du nazisme mais son armature idéologique...).C’est le modèle de société de la droite aujourd’hui face à la crise de la politique et de la République. L’Etat d’urgence n’en a été qu’un ballon d’essai. C’est donc la question des droits en général, de la dignité, de la lutte contre les discriminations sociales et raciales, des libertés et de la démocratie qui peuvent aujourd’hui être le socle d’une dynamique d’espoir et de rassemblement sans laquelle il n’y aura pas de victoire en 2007
-   Bâtir une sécurité sociale pour toutes et tous dans la société :

C’est la suppression du chômage, de la précarité, du sous emploi et de la pauvreté.

Dans un programme d’urgence., le droit à un revenu garanti, la RTT définie par la loi, par l’ordre public social sont les mesures centrales d’une lutte contre le chômage qui rompe avec un traitement social ségrégatif.

Une autre politique sociale de l’Etat , créations d’emplois publics dans le cadre de services publics ...et peser sur les politiques sociales des entreprises : contrôle des licenciements, pénalisation des embauches précaires, responsabilisation des donneurs d’ordre vis à vis de leurs sous traitants..

-  — des droits pour toutes et tous :

Pour en finir avec les discriminations subies par les femmes, avec les discriminations racistes insupportables pour les uns et facteurs de divisions dangereuses pour tous, avec les politiques ségrégatives et répressives contre les « classes dangereuses », il nous faut imaginer la mise en oeuvre de nouveaux droits dans la société et les entreprises. S’atteler à une élaboration démocratique de modifications constitutionnelles en France et d’élaboration institutionnelle en Europe garantissant les droits sociaux et politiques des personnes, les libertés, la citoyenneté de résidence.
-   défense et développement de la démocratie

S’atteler à une élaboration démocratique de modifications constitutionnelles, dont le droit à une information plurielle garantie par le service public, est aujourd’hui, nous le savons depuis la campagne référendaire, possible et nécessaire tant en France qu’au niveau des institutions européennes, qui mette une nouvelle citoyenneté ouverte au centre du projet politique
-   pour un autre développement, changer le travail

Il est nécessaire de mettre fin au pacte de stabilité en Europe, de le remplacer par une politique tournée vers l’emploi, d’inventer un autre type de développement, grâce à un contrôle social des salariés et des usagers , grâce aussi à un investissement dans les activités de recherche, garanties par des fonds publics.

A partir de réflexions qui existent, nous ouvrirons une discussion sur les finalités de la production et des services,avec une double dimension écologique et de réponse aux besoins sociaux. Se pose immédiatement la question du financement , de prendre l’argent où il est, de réorienter les décisions financières et économiques en fonction d’autres possibilités.
-   une autre organisation du monde, de paix et de coopération

Une gauche opposée à cet ordre du monde ne reste pas muette sur la réaffectation sociale des dépenses militaires, la transformation de l’OMC et du FMI en outils du PNUCED ou de l’OIT... Nous devons réaffirmer la primauté des droits fondamentaux et politiques des êtres humains sur l’économique :l’interdiction des brevets sur le vivant, le droit à la souveraineté alimentaire, le respect du principe de précaution en matière d’environnement, de santé publique et d’alimentation ...

Dans tous ces axes, on le voit, nous pensons qu’on ne peut séparer les questions sociales et de démocratie de la question d’un mode de développement respectueux de l’avenir, de la planète et des ses habitants.

En les légitimant par des réponses précises ces objectifs peuvent être fédérateurs de diverses mobilisations. Par exemple, faire valoir que les dépenses publiques ne sont pas un poids pour l’économie mais un levier d’efficacité nouvelle, que la productivité du travail dégage des possibilités actuellement détournées par le capital, que les entreprises ont une responsabilité envers les territoires et la vie sociale dont elles profitent, qu’une politique de désarmement aurait un effet sur le monde et un effet sur une autre utilisation possible de l’argent...

L’expérience nous montre qu’on ne peut déléguer à quelque gouvernement que ce soi, la conduite de la politique que nous voulons. C’est pourquoi, nous souhaitons qu’en toute occasion, les mobilisations soient aussi le lieu où s’élaborent avec toutes les forces démocratiques les mesures qui peuvent répondre à ces mobilisations. Nous visons ainsi à de nouveaux rapports avec les institutions et les élus. Plus que des représentants, ceux-ci doivent devenir des partenaires qui favorisent l’intervention de ces mobilisations sur les institutions. Le centre de gravité du pouvoir doit se déplacer vers une réelle citoyenneté.

Nous avons la lucidité de penser que nous avons besoin d’approfondir de grands chantiers de réflexion :

- Comment parler le langage de celles et ceux qui ont exprimé leur révolte en novembre dernier ou de celles et ceux qui ne se retrouvent pas dans les cultures politiques qui sont les nôtres.

- Quelle place stratégique attribuons-nous aux immigrés ou aux français toujours considérés comme « issus de » dans le cadre d’un combat que nous voulons unificateur ?

- Considérons-nous la segmentation des luttes comme un fait établi ou comme un handicap que l’on doit pouvoir surmonter par des projets transformateurs transversaux susceptibles de produire des intérêts et des objectifs communs ?

- Ne devons-nous pas encore travailler les moyens inscrits dans les conditions d’aujourd’hui (mondialisation, privatisations effectuées, productivité du travail...) indispensables aux transformations exigées ?

- Nous revendiquons tous et toutes une autre conception de la politique et de la vie institutionnelle. Mais nous éprouvons le besoin d’approfondir ce que cela implique pour les uns et les autres, notamment les rapports entre mouvements collectifs et pouvoirs institutionnels.

Voilà où nous en sommes le 30 janvier 2006, nous appelons à poursuivre ensemble cette réflexion engagée et l’action pour construire l’alternative .

10 février 2006


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