Le peuple japonais affronte actuellement une tragédie sans précédent. Une catastrophe naturelle,
avec des conséquences humaines, sanitaires et économiques. Et une catastrophe nucléaire
majeure.
A ce jour, quatre réacteurs nucléaires ont subi une série d’explosions, et connaissent
actuellement de graves difficultés de refroidissement du coeur de chacun de ces réacteurs,
partiellement en fusion. Une fusion totale des coeurs, voire une explosion avec une grande
quantité de rejets radioactifs, n’est pas à exclure. Malgré une communication d’informations
parcellaires ou contradictoires, nous pressentons que nous sommes face à une situation d’une
gravité sans précédent.
La situation au Japon est d’ores et déjà
alarmante et s’aggrave d’heure en heure.
Des centaines de travailleurs japonais
sacrifient actuellement leur vie pour
tenter d’éviter que le pire ne se produise.
Alors même que la catastrophe est en
cours, des quantités massives de
substances radioactives ont été libérées
dans l’atmosphère et l’océan. Des taux de
radioactivité plusieurs centaines de fois
supérieurs à la normale sont déjà mesurés
à plus de 100 km de la centrale de
Fukushima.
C’est une vaste région du
Japon qui subit à l’heure actuelle une
contamination radioactive qui pourrait se
propager à tout le pays, voire au-delà.
Nous, associations, syndicats et partis politiques, exprimons toute notre solidarité au peuple
japonais et en premier lieu aux travailleurs du nucléaire qui tentent d’éviter le pire au péril de
leur vie.
Cette situation alarmante nous rappelle que le nucléaire est une énergie qui n’est ni propre, ni
sûre, ni à même de répondre au défi majeur du changement climatique, et qu’il soumet les
populations et les travailleurs à des risques insensés, d’un bout à l’autre de la filière.
Plus encore
lorsque les centrales sont vieillissantes : au Japon, le réacteur n°1 de Fukushima Daiichi devait être
arrêté définitivement le mois dernier, mais la prolongation de son fonctionnement pendant 10 ans
venait d’être décidée... Quel choix tragique !
Ce nouvel accident nucléaire majeur met à nouveau à jour les risques inhérents à toute
installation nucléaire et met à mal de façon définitive et indéniable le mythe de la sûreté et de la
sécurité du nucléaire.L’impuissance dramatique de l’homme face à l’emballement des réacteurs au
Japon a provoqué la remise en question immédiate du nucléaire dans plusieurs pays (Allemagne,
Suisse, Inde, États-Unis...)
En France, la politique énergétique a toujours échappé au débat démocratique, et plus
particulièrement le développement de la filière électronucléaire. Les décisions sont prises au plus
haut niveau de l’État, sans que les citoyens ne soient jamais consultés, alors que cette question
concerne pourtant l’avenir de la population tout entière.
Sera-t-il nécessaire d’attendre un nouvel
accident nucléaire pour que les autorités françaises organisent enfin un réel débat sur le modèle
énergétique français en toute indépendance de l’industrie nucléaire et de son lobby ?
Pour faire face à la pénurie croissante des ressources fossiles, aux risques inacceptables du
nucléaire, et à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les solutions
alternatives existent, aujourd’hui.
Elles
s’appuient sur la réduction de nos
consommations, par la sobriété et
l’efficacité énergétique, et sur le
développement des énergies
renouvelables.
Cette transition
énergétique est inéluctable, ses
modalités et sa planification nécessitent
la tenue d’un grand débat démocratique
et citoyen.
Le Président Sarkozy a annoncé
que la France devait tirer les
conséquences de l’accident japonais.
Nous prenons aujourd’hui sa déclaration
au mot.
Nous, associations, syndicats et partis politiques, adressons solennellement ces demandes
communes au gouvernement français :
Nous voulons :
L’arrêt de tous les projets électronucléaires en cours (EPR de Flamanville, ligne THT Cotentin-
Maine, EPR de Penly, ITER, Bure et projets de centres de stockage des déchets nucléaires issus de
la filière électronucléaire) tant que les citoyens n’auront pas été en mesure de se prononcer
démocratiquement sur notre politique énergétique et sur le recours à l’énergie nucléaire, y
compris si nécessaire par un référendum
Le renoncement à la prolongation de l’exploitation des réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30
ans de fonctionnement
L’arrêt complet de tous les projets portés à l’étranger par l’industrie nucléaire française
Parce que la situation au Japon exige de ne pas se taire sur le drame que ce pays subit
et sur la menace permanente que l’industrie nucléaire fait peser sur les peuples, au
Japon comme en France :
Nous appelons tou-te-s les citoyen-nes à manifester leur
solidarité avec le peuple japonais et à se réapproprier la question du recours au
nucléaire et de la politique énergétique, en organisant des rassemblements dans
toutes les villes de France ce dimanche 20 mars 2011 à 15h.
Rassemblement à Caen devant la Préfecture
dimanche à 15h
Bienvenue en Normandie, Cap21, EE-LV, Fase (ANPAG), GU, NPA, PG
Pour nous rejoindre : collectif14contreepr@yahoo.fr