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Lettre ouverte aux élus, mais aussi à ceux qui subissent la crise du logement

 

Le logement ce n’est pas une question de chiffres.

Il ne sert pas à grand chose de se lancer une querelle de chiffres : le nombre de demandes cumulées sur Caen (7800) dans les 3 orgnismes HLM ne refléte pas le nombre de demandeurs, c’est seulement un indicateur. Il y a des demandes en double (dans quelles proportions,nul ne le sait) il y a aussi des personnes agées en situation de mal logement qui n’osent pas bouger, il y des jeunes qui errent dans la rue.

Ce qui me semble le plus grave, c’est que personne ne se donne les moyens de mesurer l’ampleur de la crise du logement qui frappe, à Caen comme ailleurs, les plus fragiles.

A partir des données existantes nationalement -rapport du Conseil économique et social et celui de la Fondation abbé pierre- nous cherchons aujourd’hui avec des associations, avec des travailleurs sociaux de procéder à un état des lieux et à aider les gens à s’organiser. Ceci devrait être fait par les pouvoirs publics en lien avec ceux qui sur le terrain sont à coté de ceux qui subissent les différents aspects du mal logement. Nous serons vigilants sur le contenu de la proposition d’observatoire de Mr Bovalis.

D’ores et déjà nous pensons qu’il faut un moratoire aux projets de rénovation qui impliquent des démolitions : il n’est pas acceptable, dans un contexte de crise qui rappelle celui de l’hiver 1954, de détruire des HLM pour ceux qui ont peu de moyens pour les remplacer par des logments privés qui font la pub de promoteurs !

Cette question mériterait un débat public et, nous semble t’il, un positionnement unique de la gauche : force nous est de constater que nous sommes bien seuls dans nos votes.

A plus long terme, opposer le droit au logement pour tous à la spéculation immobilière, signifie de la part de la ville, une politique foncière en faveur de logement social. Quand le pourcentage de logement HLM baisse dans les constructions nouvelles sur Caen. la politique urbaine de la municipalité favorise l’immobilier commercial et privé. C’est cette constattion qui m’a amené à voter, seul, contre la politique d’action foncière.

Un autre débat nécessaire aujourd’hui est de notre responsabilté d’élus : les HlM que l’on construit aujourd’hui sont-ils encore accessibles à ceux dont les revenus sont les plus modestes ( chômeurs, précaires, familles monoparentales...) La baisse du nombre de chômeurs accédants l’an dernier est elle un accident où le signe de cette difficulté ( quand on sait par ailleurs que chômage et misère ne baissent pas) ?

La question du logement, c’est aussi aujourd’hui celle d’un droit qui reste à construire, contre le marché immobilier et sa spéculation éhontée.

C’est pour la gauche défendre la capacité de notre société à prendre en charge tout être humain qui “a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence” comme le dit le préambule de la constitution.

Que la droite fasse confiance au marché, c’est son rôle, cela répond aux intérêts de ceux qu’elle défend. La gauche aujourd’hui, aves les associations, avec les habitants, doit défendre le droit au logement face aux dégats du libéralisme qui crééent de la ségrégation dans la ville.

24 décembre 2004


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