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Solidaires des Antilles

prise de parole unitaire à la manif du 28 février

 

Depuis plus d’un mois, les travailleurs et travailleuses de Guadeloupe sont en grève générale unitaire et illimitée afin de satisfaire leurs revendications. La grève s’est étendue à la Martinique, et elle commencera le 5 mars à la Réunion. Avec toute la population, les travailleuses et les travailleurs des DOM et des TOM se battent contre la vie chère, les bas salaires, les licenciements et le chômage.

Ils se battent pour leur dignité.

Ils se battent pour un autre développement qui respecte leur île.

Gouvernement et patronat ont longtemps refusé de prendre leurs responsabilités et de répondre clairement et positivement aux revendications afin de mettre fin au conflit.

C’était sans compter sur la détermination de nos camarades et leurs justes revendications portées dans l’unité.

Choisissant d’abord le pourrissement puis la répression, gouvernement et patronat ont été contraint,devant l’ampleur de la mobilisation, de négocier et de céder, au moins en partie ! Paralysée par une grève générale depuis le 20 janvier, la Guadeloupe a connu hier une avancée positive avec la signature d’un accord salarial partiel à l’issue de négociations-marathon de près huit heures.

Le collectif LKP a obtenu l’augmentation de 200 euros qu’il exigeait pour les bas salaires.

Un accord historique arraché grâce aux luttes déterminées de toute une population mais qui, pour le moment, reste partiel et insuffisant : Il n’a, en effet, été signé que par une partie du patronat et ne concerne pour le moment que 15 à 17.000 salariés sur 85.000 salariés du privé.

Le Medef et les sept autres organisations patronales représentants de l’hôtellerie, de l’artisanat et du BTP doivent maintenant, elles aussi, signer cet accord !

Et si cet accord constitue une avancée importante, il ne doit pas faire oublier que les revendications portant sur la diminution de la précarité, la baisse des prix, la domination et la surexploitation doivent obtenir des réponses positives et immédiates.

Cet accord salarial ne doit pas nous faire oublier qu’il est plus que temps d’en finir avec cette situation de rente héritée de la colonisation dans laquelle quelques familles - les « békés », descendants des esclavagistes - contrôlent une grande partie de l’Ile et s’enrichissent en profitant d’une économie façonnée par la domination coloniale.

Cette accord en Guadeloupe ne doit pas nous faire oublier qu’en Martinique, à la Réunion, dans les DOM et les TOM, la situation est souvent tout aussi critique et que le dialogue social piétine. C’est donc sans ambiguïté que nous apportons tout notre soutien, notre solidarité et nos encouragements, comme nous l’avons fait pour nos amis guadeloupéens, à tous nos camarades insulaires qui aujourd’hui portent de justes revendications.

Enfin, cet accord ne doit pas nous faire oublier qu’en métropole aussi, la question des salaires, des pensions, du pouvoir d’achat et de l’emploi est déterminante :

En métropole aussi, malgré la crise, les profits continuent d’être amassés par une minorité d’actionnaires,

En métropole aussi le chômage explose.

En métropole aussi nombre de familles ne bouclent plus les fins de mois.

En métropole aussi monte le refus d’être traités comme des variables d’ajustement.

En métropole le bien vivre c’est aussi ne pas sacrifier la nature aux exigences du profit.

La détermination des nos camarades guadeloupéens nous a montré qu’il était possible d’imposer d’autres choix à nos gouvernants. Leurs revendications sont aussi les nôtres, ils ont ouvert une brèche, nous ont montré l’exemple.

Rarement par le passé, nous avons eu une expression aussi forte et unitaire du mouvement syndical, politique et associatif français pour exiger une autre politique socialement et écologiquement différente.

Au-delà du soutien fort et unanime que nous exprimons une nouvelle fois aujourd’hui, à nos camarades des Antilles et de la Rénuion, la meilleure démonstration de solidarité que nous pouvons leur faire, c’est dans un futur proche de défendre à leur côté, l’emploi, les salaires, les pensions et le pouvoir d’achat lors de la grande manifestation unitaire interprofessionnelle du 19 mars prochain.

C’est aussi de continuer à nous mobiliser pour lutter pied à pied contre les mesures inspirées par nos « békés du MEDEF à nous » et contraindre ce gouvernement à abandonner une politique qui nous mène à l’abîme.

2 mars 2009


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