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Lettre pour un appel local pour une autre Europe par le non à la "constitution"

 

Cher(e) ami(e), Cher(e) camarade(e),

La “traité constitutionnel” de l’Union européenne et le référendum annoncé pour sa ratification sont des enjeux politiques importants dont dépendra notre avenir. A l’initiative de la Fondation Copernic, plusieurs réunions unitaires ont eu lieu, regroupant des courants politiques (PCF, LCR, Force militante, MARS, Les Alternatifs, Alternative Citoyenne), des responsables associatifs et syndicaux, des intellectuels.

Un projet d’appel de personnalités a été élaboré : l’appel contre le “traité constitutionnel” européen. Cet appel vise à rassembler, dans un premier temps, une centaine de personnalités connues, issues à part égale des champs politique, syndical, associatif, intellectuel, pour anoncer une campagne nationale et la constitution de collectifs locaux.

Nous vous proposons d’organiser une mobilisation locale du même type, relais de cette initiative nationale. D’abord, il s’agirait de trouver des personnalités locales connues pour leur appartenances syndicales, associatives ou politiques, prêtes à soutenir cette démarche et à signer l’appel. Ensuite, lorsque chacun aura obtenu un nombre suffisant de signatures, il sera temps de lancer une initiative commune visant à rendre public cet appel et à mener une campagne unitaire pour le “non” au référendum. A notre sens, il n’est pas utile de fixer une réunion pour l’instant : la première phase (la collecte des signatures) ne le nécessite pas. Par contre, nous vous proposons de nous réunir avant la publication de l’appel.

Cordialement, pour l’Alternative Citoyenne, la Gauche Autrement, Sébastien SAEZ

Appel contre le " Traité constitutionnel " européen,

DIRE " NON " AU TRAITE CONSTITUTIONNEL, POUR CONSTRUIRE L¹EUROPE !

Face à la mondialisation libérale et aux firmes transnationales, nous avons besoin d’Europe. Mais celle qui se fait aujourd’hui n’est pas l’Europe dont nous avons besoin.

L’Europe qu’on nous demande d’avaliser est totalement organisée autour d’un principe unique : le marché, la généralisation de la concurrence. C’est cela qui autorise l’attaque contre les services publics, l’incitation à l’allongement de la durée du travail et sa flexibilisation, l’encouragement à la régression sociale dans chacun des pays de l’Union européenne. Cette Europe-là est menée par le haut, par des négociations opaques entre les gouvernements et par des instances qui ne sont pas soumises au contrôle démocratique, telles la Commission ou la Banque centrale européenne.

Les peuples ne se reconnaissent pas dans cette pseudo-Europe qui a le marché pour idole et la négociation secrète pour liturgie. Il est urgent de sortir de cet engrenage.

Le " traité constitutionnel " adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement le constitue l’ensemble juridique libéral le plus complet et contraignant de la planète. Il grave dans le marbre les dogmes et les politiques inscrites dans le Traité de Rome aggravé dans un sens néo-libéral par les traités ultérieurs. Il ouvre la voie à une politique militariste subordonnée à l¹OTAN. Il refuse l’égalité des droits à ceux qui résident en Europe sans posséder la nationalité d’un Etat membre et les désigne au harcèlement administratif et policier. Il laisse les citoyens à l’écart des lieux de décision.

Il n’est d’ailleurs une constitution ni par son mode d’adoption, ni par son mode d’élaboration, ni par son contenu. S’il est ratifié, l’unanimité des 25 Etats membres sera ensuite requise pour le modifier. Cela, alors même qu’il fixe dans le détail des choix politiques, économiques et sociaux essentiels qui ne pourront donc plus être remis en cause. Ce vice anti-démocratique affecte déjà les traités actuels ; il est incorporé avec eux.

Cette masse de stipulations précises et contraignantes va toujours dans le même sens : la domination du marché, la liberté d¹action des capitaux et des firmes transnationales. Au fronton de cet édifice est inscrit un principe primordial, décrété intangible : " le principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée ".

Cette Europe-là n¹est pas la nôtre.

C¹est pourquoi il est urgent de donner à l¹Europe de nouvelles fondations qui l’émancipent du capitalisme financier et prédateur, qui la réconcilient avec le progrès social, la paix, la démocratie, un développement soutenable, la coopération entre les peuples de la planète.

Nous sommes des partisans résolus d’une Europe du plein emploi, mobilisée contre le chômage, la précarité et la dégradation du cadre de vie. Une Europe qui renforce les garanties sociales, met en oeuvre un développement économique compatible avec les équilibres écologiques, défend la diversité culturelle et reconnaît enfin aux femmes l¹égalité et les droits qu’elles revendiquent. Nous voulons une Europe démocratique, fondée sur la pleine citoyenneté de tous ses résidents. Nous proposons une Europe dont les peuples seront les acteurs d¹un authentique processus constituant, qui leur permette de décider vraiment des choix politiques et de contrôler leur mise en oeuvre.

Pour que cette Europe si nécessaire devienne possible, il faut partout donner la parole aux citoyens et refuser cette prétendue " constitution " européenne. Nous entendons l’argument de ceux qui combattent avec nous le néo-libéralisme et craignent pourtant qu’un tel refus serve les forces réactionnaires. Mais laisser l’Europe actuelle continuer sur sa lancée favorise l¹essor dangereux des populismes réactionnaires, des droites " souverainistes ", de ’’extrême-droite xénophobe. Cette Europe-là représente une grande menace pour l¹idée européenne elle-même.

C’est pourquoi nous appelons à opposer un " non " majoritaire au " traité constitutionnel ". Un " non " de gauche, en rupture avec le système libéral, qui puisse traduire dans les urnes ce que les mobilisations sociales et altermondialistes de ces dernières ont exprimé avec le soutien de la majorité de la population, des salariés, de la jeunesse.

Sur ces bases, nous créons un collectif d¹initiative et appelons à ce que des rassemblements similaires se constituent dans toutes les villes et dans tous les secteurs de la société.

30 septembre 2004


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