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Triste anniversaire

Vous trouverez ci-dessous la prise de parole effectuée par le collectif 14 pour le respect des droits des étrangers, place du théâtre, avant la manifestation du 28 mai dernier.

 

Triste quatrième anniversaire du ministère de la honte

Souvenons-nous : au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007 était créé, pour la première fois dans l’histoire de la République, un ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement.

Depuis, des dizaines de milliers d’étrangers en situation irrégulière, hommes, femmes, enfants, sont traqués, arrêtés et expulsés, y compris dans un pays en guerre comme l’Afghanistan.

Voulue par le chef de l’Etat, mise en œuvre par ses gouvernements successifs, le ministère de l’Intérieur aujourd’hui, et soutenue par l’UMP et ses alliés à l’Assemblée, cette politique est inacceptable car elle viole des principes humanitaires élémentaires et des dispositions internationales ratifiées par la France. A cela se sont ajoutés les effets désastreux du pseudo-débat sur l’identité nationale, la chasse aux Roms, et la multiplication de propos racistes par des ministres, membres du gouvernement ou de la majorité présidentielle....

La politique du chiffre a conduit à multiplier les expulsions sans considération des dégâts humains qu’elles entraînent, le gouvernement a accéléré la répression des citoyens qui ont osé contester, par leurs propos ou par leurs mobilisations pacifiques, cette logique inhumaine. A travers ces citoyens qu’on veut bâillonner, c’est l’immense élan de solidarité qui se manifeste autour des étrangers privés du droit au séjour et victimes d’une traque indigne qu’on veut briser ! C’est un climat totalitaire et répressif qui s’est installé dans la société française C’est le sens des menaces ou pressions contre les élus, les membres du corps enseignants, les personnels des services sociaux et tous ceux qui sont aujourd’hui en contact avec les étrangers. C’est le but du fichage généralisé et des appels à la délation dans les ANPE ou certaines mairies.

Au final, le gouvernement se fourvoie dans les thèses du Front National. Un Front national qu’il tente de séduire, en reprenant ses thèses et son programme violent, raciste et anti-démocratique.

Un front national qu’il ne fait que renforcer en banalisant un discours infâme : l’échec scolaire serait le fait des enfants d’immigrés... les français ne se sentiraient plus chez eux...il faudrait réduire encore l’immigration légale.... Il n’y aurait pas en France de métiers son tension...

Derrière ces mensonges éhontés, il s’agit bien de renforcer l’exclusion, de considérer l’autre comme un danger et à l’heure où les profits explosent de nouveau, où la spéculation est à son apogée, où les budgets de rigueurs sont imposés partout, d’organiser la guerre des pauvres contre les plus pauvres, des exclus contre les plus exclus, des démunis contre les plus démunis pour mieux protéger leur système.

La crise a décidément bon dos, et il nous faut déconstruire le discours qui voudrait que l’autre, l’étranger, le bénéficiaire du RSA, le sans emploi serait l’ennemi à abattre.

L’ennemi c’est ce système financiarisé qui rend les riches toujours plus riches et fait porter sur les plus modestes la responsabilités de ses échecs. En première ligne les plus démunis : les étrangers d’abord, mais pas seulement... Je le disais tout-à-l’heure, les sans-emplois ne sont vus que comme une source de dépenses, traités d’assistés, qui devront désormais faire des travaux d’intérêts généraux pour bénéficier des minima sociaux. Et demain à qui le tour ?

Non, décidément, il faut mettre un terme à ces politiques mensongères aux thèses racistes et dénoncer les vrais coupables de cette machine à exclure qui n’ont pour seul objectif que de protéger leurs intérêt. Les étrangers ne sont pas les responsables de ces politiques d’exclusion, il en sont les premières victimes !

Et c’est bien pour que cesse cette situation qui porte atteinte à des droits fondamentaux, menace gravement le droit d’asile et ruine l’existence des personnes étrangères visées, nous sommes réunis aujourd’hui dans l’unité à la date anniversaire de la création du ministère de l’Immigration qui perdure aujourd’hui sous une autre forme.

Ensemble, exigeons sa suppression, l’arrêt immédiat de cette politique et la régularisation des sans-papiers.

Collectif 14 pour le respect des droits des étrangers

30 mai 2011


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