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Pour l’emploi, une autre cohérence pour Pôle Emploi

 

Mercredi dernier les organisations de chômeurs et d’intermittents étaient reçus à la préfecture, pour évoquer les dysfonctionnements de Pôle Emploi et indiquer qu’il était important de rappeler au représentant de l’état et aux pouvoirs publics leurs responsabilités vis à vis de citoyens privés de droits.

La stigmatisation des demandeurs d’emploi,le manque de communication et de relations humaines entre les demandeurs et Pôle Emploi, la dématerialisation [1] et le manque d’accueil physique dans les agences, le manque d’information sur les droits de chômeurs [2], le regime des intermittents mis en place en 2003 e sur les conditions dramatiques que cela engendre auprès de ce public...

Tout ceci traduit le décalage entre le fonctionnement de Pôle Emploi et sa logique et les besoins des demandeurs d’emploi considérés plus comme des fraudeurs que comme les usagers.

Devant tant incompréhension la colère monte chez les chômeurs et les conditions sont créées pour des incidents entre le personnel et les usagers. Et les organisations sont en droit de se demander si Pôle Emploi ne cherche pas le conflit et n’a pas une stratégie de tensions avec les chômeurs, et leurs organisations.

Nous évoquons les vigiles présents lors du dernier comité de liaison en décembre http://anpag.org/article.php3?id_ar...] mais aussi la la place prise par la sécurité et son responsable dans le dernier compte rendu du comité de liaison et les procès d’intention fait par la direction de Pôle Emploi aux organisations de chômeurs. Ces dernières sont accusées de ne pas collaborer assez, c’est à dire d’être trop critiques vis à vis de Pôle Emploi. Déjà dans une brochure nationale il était dit qu’il est interdit de contester Pôle Emploi !

Le représentant du Préfet a noté et promis de transmettre. Soyons vigilants sur la suite, mais les pouvoirs publics ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus.

Ceci dit l’ensemble des réponses ne se situent pas au niveau de Pôle Emploi qui ne peut offrir que 2 emplois et des poussières à 100 chômeurs. Il est temps de se préoccuper des 98 autres ceux qui restent sur le tapis avec les politiques désastreuses de Sarkozy, Monsieur 2 fois plus de chômeurs.

Je vous engage à lire la tribune économistes et de syndicalistes du Front de Gauche http://blogs.mediapart.fr/edition/l....

Et la contribution que m’a inspiré notre action de vendredi .

Soutiens de Jean-Luc Mélenchon, douze syndicalistes et économistes, parmi lesquels Jacques Généreux ou Elodie Groutsche (Fralib), détaillent un programme alternatif de lutte contre le chômage : « soustraire les entreprises à la logique financière », « engager la transistion écologique », développer « l’emploi public », mettre en place une « sécurité sociale professionnelle » et « reprendre le mouvement historique de réduction du temps de travail ».

Voici ma conribution :

Je partage largement les grands axes de réponse au chômage mais une dimension me parait manquer dans ce texte, ce que les patrons et les libéraux ont réussi à réduire à la notion du marché du travail et à son fonctionnement comme outil d’asservissement du travail au capital, des salariés aux patrons.

C’est le fonctionnement de ce "marché" que subissent au quotidien les chômeurs au travers en particulier de la gestion de la liste des chômeurs faite par Pôle Emploi.

Ce fonctionnement repose sur le présupposé de la responsabilité du chômeur avec des causes diverses. Incompétence et manque de formation et l’on voit encore Sazkozy nous ressortir -en accord avec la CFDT- la formation comme solution au chômage. Ceci dérive vite en défaut de mobilité professionnelle et géographique ( pour celles et ceux qui acceptent pas n’importe quoi). Enfin c’est rapidement la notion de fraude et de fainéantise qui est utilisée pour justifier le contrôle des chômeurs, les sanctions et les radiations.

Il faut casser cet outil patronal qu’est le marché du travail « libre et non faussé ». Il faut faire de Pôle Emploi un service public au service des besoins des chômeurs mais aussi des salariés qui veulent changer d’emploi. Redonner le pouvoir au salarié et au chômeur sur la formation est essentiel. Permettre un niveau décent indemnisation et la durée nécessaire est essentiel à la sécurisation, ce n’est d’ailleurs que renouer avec l’idée originelle qui présida à la création de l’Assedic conçu comme branche emploi de la sécurité sociale.

Avec les droits nouveaux pour les salariés, la limitation drastique des CDD et de l’intérim, ce changement radical d’orientation contribuera à lutter contrer les emplois précaires, mais aussi les temps partiels imposés.

Pour cela nous devons proposer que le pouvoir de décisions dans Pôle Emploi soit entre les mains des chômeurs, de leurs syndicats et associations et des salariés et leurs syndicats, sans ce paritarisme qui donne les pleins pouvoirs aux patrons. Un Pôle emploi transformé, démocratisé doit être géré par ces utilisateurs.

Dans le programme du Front de gauche figure un chapitre appelé " abolir la précarité" : rétablir des droits pour les chômeurs est non seulement une mesure d’urgence sociale, c’est aussi engager la dynamique qui conduira à l’éradiquation du chômage

27 janvier 2012

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Notes :

[1] .Il est anormal de demander aux usagers de posséder des outils informatiques alors même que Pôle Emploi cherche à faire des économies en essayant de ne plus envoyer de courriers papiers. Les demandeurs d’emploi sont en situation de précarité et il ne peuvent supporter le coût de ces outils. Malgré ce qui a été dit en comité de liaison, les demandeurs qui ne répondent pas aux convocations envoyées par internet risquent d’être radiés.

[2] un récent rapport note que pour le RSA un tiers seulement de ceux qui travaillent et qui ont le droit à un complément RSA, en bénéficient. Les autres ne sont pas informés ou refusent de répondre à un questionnaire inquisitorial


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