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Une fois de plus l’argent public est utilisé à des fins personnelles.

réaction au decret sur le financement de la campagne du référendum

 

"Nous prenons devant vous l’engagement d’oeuvrer pour que chaque euro dépensé en votre nom soit un euro réellement utile, au service de notre pays..." Hervé Gaymard, Jean François Coppé déclaration d’impôt 2004

Il va y avoir un financement public de la campagne du référendum. Ceci devrait nous satisfaire.

Mais les modalités de ce financement, fixées par le prince qui nous gouverne, constitue un déni de démocratie avec un cynisme rarement atteint. La manne financière ne va servir que les desseins de ceux qui veulent nous imposer le oui en faisant semblant,en plus, d’être démocrates.

En effet, seules 8 formations vont se partager le gâteau et non toutes les formations qui ont, du fait de la loi, droit au financement public.

Villepin, Chirac et compagnie ont décidé de ceux qui ont le droit de mener campagne : bien sûr il était impossible d’éviter le parti communiste, mais ce sera le seul représentant du courant aujourd’hui très largement majoritaire dans le non. Les autres devront se contenter de financer eux mêmes la campagne.

Et le choix s’est fait sur les dernières élections européennes, une élection où le taux d’abstention a été considérable, contre l’élection précédente où il était bien plus fort. Ce genre de manipulation n’est pas de nature à restaurer la confiance dans la politique.

C’est une manière de dire à ceux qui se sont abstenus, parce qu’ils ne voyaient pas l’intérêt des élections européennes, qu’il ne comptent pas ! Bravo, c’est un bon moyen de faire monter l’abstention mais c’est peut être le but recherché !

Mais la magouille atteint des sommets quand elle abouti à faire représenter le non par 3 formations qui sont très minoritaires dans le camp du non. Que représentent Pasqua, ou même De Villiers, en dehors de leurs fiefs où il sont élus avec la bénédiction de l’UMP ? Et pourtant les voilà qui se retrouvent avec des moyens qui visent à leur permettre de se montrer.

Toute la manoeuvre est là : par l’argent, le gouvernement va privilégier les 3 compères de la droite extrême et souverainiste dans la représentation du non. C’est une certaine image du non que l’on construit. Un non franchouillard, nationaliste, xénophobe qui refuse toute avancée de l’idée européenne.

Voilà, espèrent nos magouilleurs du ministère, de quoi faire peur à tous ces électeurs de gauche qui veulent voter non et qui sont en train de faire basculer le résultat du scrutin comme le montre la progression du non à gauche ( 59% chez les électeurs socialistes).

Voilà de quoi alimenter la peur du Non classé comme fascisant.

Tout ceci est sordide et bien éloigné du fonctionnement démocratique.

Ont ils pensé, nos stratèges présidentiels, qu’ils alimentent ainsi le rejet des politiques ? Comment les gens peuvent faire confiance à des politiques qui modifient les textes selon leurs besoins tactiques ?

Que Chirac, Raffarin et leurs amis se livrent à ce genre de procédés n’ a rien d’étonnant ils nous ont déjà prouvé que pour garder ou conquérir le pouvoir, la morale,le respect des textes n’était pas leur fort. Et Chirac n’a pas envie d’être contraint au départ par le Non.

Mais le parti socialiste et les Verts devraient refuser ces nouvelles règles de circonstances, eux qui disent réclamer un débat réel sur le constitution.

Nous attendons avec impatience leur réaction.

18 mars 2005


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