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ACCORD VERTS/ PS De quelles avancées parle-t-on ?

 

N’étant pas adhérent de EELV, je n’ai pas à me prononcer sur ce nouvel accord. Mais, concerné en tant que responsable associatif et acteur de la lutte antinucléaire depuis des décennies, je voudrais rappeler un certain nombre de faits. Lors d’un débat samedi 19 novembre à l’invitation de Fr3 Normandie, dans l‘émission politique “La voix est libre”, j’ai affirmé que cet accord ne saurait constituer une avancée. Pourquoi ? Rappelons-nous :

✔ En 1981, Mitterrand proposait aux anti-nucléaires du Nord Cotentin l’abandon de la filière surgénératrice et l’essai du stockage direct des combustibles irradiés des centrales nucléaires, ce qui induisait- déjà- l’arrêt du retraitement... Il a fallu attendre 1997 pour que Super Phénix soit arrêté ...et aujourd’hui en 2011,on attend toujours l’arrêt du retraitement-extraction du plutonium. On l’attendra encore longtemps si on écoute les propos tenus aux syndicalistes de la Hague, par B.Cazeneuve député-maire de Cherbourg, tout nouveau porte-parole de Hollande “Rien ne bougera ni sur le retraitement, ni sur Melox pendant cette mandature” leur a-t-il affirmé

✔ En 1997, les accords Verts/PS, négociations auxquelles j’ai participé, prévoyaient l’abandon du MOX et en conséquence l’arrêt de l’usine MELOX de Marcoule. Promesse non tenue à ce jour, la centrale de CHINON ayant même été moxée sous le Gouvernement Jospin.

✔ Le ministre Pierret, en charge de l’énergie dans le Ministère de la Gauche plurielle après 1997 proposait-déjà- la réduction de la part du nucléaire de 75 à 50% de la production d’électricité. Hollande fait la même promesse aujourd’hui avec plus d’une décennie de retard... et pour... 2025 !

✔ Dominique VOYNET, fin 1999, alors que le P.S. à la demande de COGEMA, affirmait sa volonté de construire un EPR au Carnet, en Basse Loire, menaçait Jospin d’un “casus belli” auquel ce dernier cédait. Et aujourd’hui, les accords constatent le désaccord : il n’est pas question d’arrêter le chantier de l’EPR.

Au delà de promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent, seuls comptent les faits. De quelles avancées parle-t-on ? À chacun d’en juger ! Aujourd’hui comme hier, c’est principalement sur nos luttes de terrain que nous devrons compter.

Didier ANGER, CRILAN

Didier Anger est membre fondateur des Verts, il se présente aux élections législatives en 1978, obtenant le score important de 12,7 % des voix. Candidat à la candidature des écologistes pour l’élection présidentielle française de 1981, il est à la tête de la liste « Europe écologie » des Verts pour les élections européennes de 1984.

21 novembre 2011


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