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Pourquoi Denis Gautier-Sauvagnac et Laurence Parisot ne sont-ils pas en prison ?

Sur France 2, Laurence Parisot, rentrée précipitamment de vacances, a fait état avec insistance de sa "colère" contre l’UIMM.

Heureusement qu’elle nous a dit qu’elle était en colère ce n’était pas visible. Et pour cause ! Comment penser que Laurence Parisot ne savait rien, au poste où elle est. [1]

Seulement aujourd’hui que l’affaire est publique il faut bien sauver le soldat MEDEF et jouer les chevalières blanches.

Et tous les médias de faire semblant de croire à la colère de la présidente ! C’est le degré zéro de l’information, c’est la voix du MEDEF qui vous parle avec les "journalistes" de la télé publique.Par contre il est utile de lire l’article de Marianne : http://www.marianne2.fr/UIMM-pourqu...

De son coté, Mme Dati anticipe t’elle dans cette affaire la dépénalisation du droit des affaires ? Une fois encore elle expérimente la rétroactivité des lois en laissant le MEDEF, l’UIMM faire ce qu’ils veulent pour éviter que l’on sache ce qu’est devenu l’argent cette caisse noire.

Ce n’est pas une affaire privée, entre les membres de l’UIMM. Si des politiques, de syndicalistes ont bénéficié des largesses de l’UIMM qui est la principale branche du MEDEF, cela doit être mis sur la place publique et tous les corrompus poursuivis.

Il serait intéressant de voir comment le patronat fait fonctionner le paritarisme avant de déléguer aux partenaires sociaux tout le droit du travail !

Nous publions ci-dessous un article de Gérard Filoche

 

C’est une bande organisée au plus haut niveau.

Ils trafiquent de l’argent sale, selon leurs propres termes. Ils corrompent.

Ils paient des salaires en liquide sans cotisation sociale.

Ils se font des prêts à taux zéro, entre eux, illicites.

Ils collectent des fonds secrets d’une double comptabilité des entreprises.

Ils ont une caisse noire de 600 millions d’euros - certains anciens dirigeants de l’UIMM ont dit qu’elle avait atteint un milliard, qu’ils avaient fait “pareil” que DGS depuis des décennies.

Ils sortent des valises de 26 à 32 kg d’argent liquide dont au moins 19 millions - prouvés - depuis l’an 2000. Ils ont même avoué que cela dure depuis bien plus longtemps et que cela porte sur des sommes plus importantes.

On n’a jamais eu un scandale aussi énorme.

La seule chose que DGS ait reconnu c’est que c’était une caisse anti-grève - qui devait donc servir aussi à « fausser » la célèbre concurrence « libre ». Denis Gautier-Sauvagnac est toujours en poste comme délégué général de l’UIMM et reçoit 20 000 euros par mois pour faire ce racket et ce trafic d’influence jusqu’à sa retraite prévue en mai 2008 à ses 65 ans. Ils continuent : MM. De Calan, la secrétaire de DGS, et d’autres ont été mis en examen aussi.

Ils se concertent.

Des fuites ont été publiées par “Le Parisien” du samedi 1er mars sur leurs réunions en ce sens de fin novembre dernier et de début décembre où ils ont négocié « l’omerta » avec le « parrain » comme dans une « famille » de la mafia.

Ils détruisent les preuves et sont inculpés pour cela, pourquoi ne les empêche t on pas ? (le petit trader, Kerviel, de la Société générale a été placé en préventive pour « empêcher qu’il se concerte avec d’éventuels complices » et qu’il « détruise des preuves »). Ils font entrave à la justice en se liguant préventivement contre ses enquêtes, en se prémunissant contre ses verdicts.

Pour moins que cela n’importe quelle bande de ce type serait sous les verrous.

Mme Parisot a reconnu il y a cinq mois qu’elle était « salie » et que « beaucoup savaient inconsciemment » ce « secret de famille honteux ». Elle ne s’est pas lavée depuis.

Et c’est son organisation entière UIMM-MEDEF qui cautionne aujourd’hui tout cela.

On apprend seulement aujourd’hui qu’en début décembre, secrètement, il y a trois mois, ils ont passé un pacte de complicité : DGS ne dira rien, et il lui sera attribué (officiellement) 1,5 million d’euros (combien de Smic ?), ainsi que tous ses frais fiscaux éventuels.

Un Pactole pour le chantage au silence du « parrain », pour s’assurer de l’omerta.

C’est Michel de Virville, successeur de DGS à la présidence de l’UNEDIC l’auteur du premier rapport, en 2004 pour démanteler le Code du travail, très proche de Laurence Parisot, qui a négocié et conclu le « contrat » avec DGS.

Que faut-il de plus pour que la bande ne soit pas placée en préventive immédiate ?

Mme Parisot ose à la télévision, interrogée sur les 40 % d’augmentation des salaires des patrons annoncer qu’elle va “saisir la commission d’éthique” du Medef ? Il y a une éthique au Medef ? Et même une “commission d’éthique” ?

M. Sarkozy (qui connaissait le dossier depuis 2004 lorsque le Tracfin l’avait averti en tant que ministre de l’intérieur, et qui n’avait rien fait alors)

M. Fillon et Mme Dati, qui en appellent chaque jour à l’impunité zéro, sont-ils forts avec les faibles et faibles avec les forts ? Ou y a t il d’autres complicités plus élevées encore ? Le concurrent de Mme Parisot à la tête du Medef n’était-il pas Guillaume Sarkozy ?

Gérard Filoche, le 2 mars 2008

3 mars 2008

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Notes :

[1] La liste des membres du bureau de l’UIMM publiée par Marianne est éloquente : Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, Joël Karecki, président de Philips France, Christian Streiff, président de PSA Peugeot-Citroën, Jean-Marie Poimboeuf, président de la Direction des constructions navales (DCN), ont, parmi d’autres, autorisé les accords qui font aujourd’hui scandale. Or, ces hommes et femmes sont des figures emblématiques du patronat français et donc du Medef. Ils attestent que les cadeaux à DGS n’ont pas été décidés entre amis de la métallurgie mais bien dans le gotha du patronat.


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