Accueil > Penser Global

Une manif dans un contexte de répression policière et de tension.

par le collectif anti-OTAN de Strasbourg suivi du communiqué d’ATTAC

La relation par les médias de ce qui s’est passé à Strasbourg occulte largement les responsabilités de l’Etat dans les violences (bien qu’aujourd’hui la vérité commence à se jour) : la police s’est livré à des manoeuvres d’intimidation et de répression qui confirment nos craintes sur le droit de manifester.

En fait une fois de plus le gouvernement a voulu faire étalage de sa force et continuer sa politique de la peur. Ce sont maintenant aux manifestations légales qu’ils s’attaquent : comme pour la dernière viste de Nicoléon 1er en province, il est interdit de manifester une opinion différente de celle de notre guide suprème.

Une fois de plus la "menace terroriste" à servi de prétexte : mais comment se fait-il qu’à Progue il ne soit rien passé sans état de siège et mobilisation de dizaines de milliers de policiers et autres militaires ?

 

Si vous avez été témoin ou victime d’une exaction nous vous invitons à nous envoyer un message, photos, films à l’adresse suivante : contact@non-otan-strasbourg.eu

Une grande mobilisation le 4 avril pour dire « NON à la Guerre, NON à l’OTAN » dans un contexte de répression policière et de tension.

Plus de trente mille personnes se sont mobilisées le 4 avril à Strasbourg pour dire "non à l’Otan et non à la guerre". Malgré les mesures de répression, d’intimidation et de blocage de la part des forces de l’ordre, les strasbourgeois ont exprimé fortement leur opposition à l’OTAN en faisant preuve de courage en se rendant nombreux à la manifestation du 4 avril.

Pourtant le parcours de la manifestation et les conditions dans lesquelles elle s’est déroulée ont tout fait pour empêcher que la mobilisation soit forte et que l’expression démocratique puisse s’exprimer. Retour sur le choix du tracé. Celui-ci, d’après la préfecture, devait permettre aux Allemands de nous rejoindre sur le jardin des deux rives côté français et "d’éviter un maximum de casse".

Le moins que l’on puisse dire c’est que la préfecture a tout fait pour que le contraire se produise. D’une part, en bloquant l’accès aux ponts Vauban, Anvers jusqu’à 12h45, soit deux heures après l’horaire convenu avec la préfecture, d’autre part en ne donnant pas leur accord pour que les 10 000 manifestants pacifiques allemands traversent le pont de l’Europe. Ces deux décisions n’ont pas aidé les organisateurs pour le bon déroulement de la manifestation.

Le comportement des forces de l’ordre a clairement montré que toute expression contre les organisations internationales de type G8, G20 ou sommet de l’OTAN doit être sévèrement réprimée. C’est une position politique que notre chef d’état assume complètement, n’hésitant pas à mettre en danger des populations et les manifestants pacifiques qui s’expriment de manière non-violente.

Les forces de l’ordre, plutôt que de sécuriser les quartiers alentours, il n’y avait que ça à faire puisque le reste est constitué d’un noman’s land, ont laissé des individus mettre le feu à plusieurs bâtiments sous le regard désabusé des habitants du Port du Rhin. Comment 500 casseurs peuvent-ils commettre de tels agissements, que je réprouve, alors que plus de 20 000 policiers sont présents dans Strasbourg ? Pourquoi les forces de l’ordre n’ont interpellé que 23 personnes le jour de la manifestation alors que de nombreuses exactions étaient commises sous leurs yeux ? Soit il y avait un nombre important de casseurs et à ce moment-là les interpellations auraient dûes être nombreuses, soit cela n’était pas le cas, auquel cas nous ne pouvons pas comprendre comment plusieurs bâtiments aient pû être incendiés.

Les agressions subies par les manifestants pacifiques et non-violents regroupés sur le champ de foire ont été permanentes. Ils ont eu droit pendant le concert à des jets de bombes lacrymogènes et des survols incessants d’hélicoptères à basse altitude faisant monter l’angoisse et la tension.

Les Strasbourgeois qui ont été témoins de ces exactions ou qui ont participé à la manifestation ne sont pas dupes et ont soutenu fortement la mobilisation contre l’OTAN et ses politiques agressives et guerrières. Plus de 800 drapeaux de la paix ont été vendus et pavoisent les fenêtres et balcons de nos concitoyens, de nombreux groupes de soutien sont créés sur internet pour défendre la liberté d’expression, pour dénoncer l’état de guerre dans lequel nous sommes depuis 10 jours à Strasbourg ou pour dénoncer les exactions des forces de l’ordre avant pendant et après la manifestation.

Hier, au lendemain de la manifestation, le Campemement autogéré était totalement bouclé. Des barrages et des filtrages des personnes du village ont été exécutés ; des livres , affiches, banderoles confisqués. Ces agissements doivent cesser.

Nous avons les plus grandes craintes quant à ce qui pourrait arriver aux personnes actuellement encerclées. Par ailleurs, il est à noter que la police boucle y compris une zone d’habitation en bordure du camp, et empêche les habitants du quartier de rentrer chez eux, y compris physiquement si le faut !!!

Ce soixantième anniversaire de l’OTAN a tenu toutes ses promesses et est fidèle à ses valeurs : violent, anti-démocratique et sécuritaire.

pour en savoir plus : http://www.non-otan-strasbourg.eu/

Communiqué Attac France, Attac Strasbourg et Attac Vosges du Nord *

concernant la manifestation anti-OTAN du 4 avril 2009.

En préambule, il doit être rappelé qu’après de très longues négociations menées avec la Préfecture par un comité, dont des représentants Attac VDN et Strasbourg faisaient partie, la préfecture avait autorisé la manifestation (sur un trajet différent de celui que nous aurions souhaité) ainsi que la jonction des militants allemands et français sur le pont de Kehl.

Pour avoir participé à la manifestation du 4/3/09, nous dénonçons vivement à travers les points suivants la violence qui a été faite aux manifestants par les forces de l’ordre et qui montre que les autorités françaises représentées par le Préfet, n’ont pas respecté leurs engagements et ont tout fait pour que la manifestation ne puisse avoir lieu. /

1) la route, indiquée par la préfecture, pour permettre aux bus, voitures et piétons d’accéder au site de rassemblement de la manifestation a été bloquée par les forces de l’ordre, obligeant les manifestants pacifiques à, soit attendre pendant des heures, soit emprunter d’autres itinéraires, avec le risque de se retrouver à nouveau bloqués ou pris dans des affrontements ;

2) une fois le lieu de rassemblement atteint après un véritable « parcours du combattant », des hélicoptères ont survolé à très basse altitude le rassemblement pourtant pacifique et bon enfant, empêchant les manifestants d’entendre les prises de parole des représentants de groupes politiques, d’associations internationales... et créant une atmosphère plus qu’oppressante ;

3) des grenades lacrymogènes ont été tirées pendant les prises de parole sans la moindre justification, contraignant la manifestation à se former dans la confusion et l’urgence, permettant à des groupes violents de s’infiltrer dans le cortège ;

4) ces éléments violents ont pu passer les frontières alors que le dispositif Schengen avait été levé, soi-disant pour empêcher cela et que, par contre, des manifestants n’ont pu accéder à Strasbourg le 3 avril (conférence au Liexenbuhl sur l’OTAN) et le 4 avril, à cause des dispositifs de blocage mis en place ;

5) les forces de l’ordre ont laissé ces mêmes éléments violents, au demeurant peu nombreux, (dont le Ministère de l’Intérieur se targue pourtant de connaître les identités) détruire l’ancien poste de douane sans intervenir et ont, par contre, empêché 7000 manifestants allemands de rejoindre le rassemblement, comme convenu avec les autorités françaises et allemandes ; comment interpréter les autres destructions que les forces de l’ordre, pourtant en surnombre dans Strasbourg, n’ont pas su ( ?) empêcher ? Incompétence ou volonté de laisser faire ?

6) les forces de l’ordre, comme c’est leur mission lors d’une manifestation autorisée, n’ont pas assuré la sécurité des manifestants, mais l’ont, au contraire délibérément compromise en laissant les éléments violents agir à leur guise, en déviant la manifestation du trajet initialement prévu, l’amenant de fait dans une souricière pendant que les forces de l’ordre envoyaient sur les manifestants bloqués des grenades lacrymogènes et des flash-balls créant ainsi des mouvements de panique (qui auraient pu avoir de graves conséquences) et une dislocation prématurée de la manifestation.

Il nous apparaît, au vu de tous ces éléments, que non seulement les autorités françaises n’ont pas tenu leurs engagements ni joué leur rôle de sécurisation, mais, au contraire ont tout fait pour que cette manifestation ne puisse se dérouler, quitte à jouer avec la vie des manifestants. Du reste, Beaucoup de manifestants ont eu très peur et ont subi un choc psychologique devant ce qui est une première : une agression par les forces de l’ordre d’une manifestation autorisée, ce qui revient à dénier le droit démocratique à manifester.

Les Dernières Nouvelles d’Asace du 5 avril, journal qu’on ne peut qualifier d’opposition, conclut de même : «  Le droit de manifester a pris une sacrée claque  ».

Document d’analyse *Après comme avant Strasbourg : Non à l’OTAN !* http://www.france.attac.org/spip.ph...

Attac France, Montreuil, le 6 avril 2009

6 avril 2009


Format imprimable

Format imprimable