On peut comprendre la détresse des petits agriculteurs victimes d’un système libéral productiviste et de ses lois du marché. Système qui, à terme, les fera disparaître au profit de plus grosses structures.
Dans les manifs ils ont exprimé leur colère légitime avec détermination et, certains, avec violence, causant des dégâts très importants.
C’est l’Etat qui paiera et ils ne seront pas inquiétés sous prétexte "qu’il n’est pas évident que l’on puisse identifier des gens précisément" (OF du 10/06).
L’argument avancé est un peu gros et difficile à avaler.
Mais dont’acte... et tant mieux pour eux !
Mais, car il y a des mais, on est en droit de se poser des questions légitimes :
S’il s’était agi de manifs d’ouvriers, de fonctionnaires, de citoyens aurait-on usé ou abusé de cet argument pour justifier cette clémence ?
Pourquoi, dans le même temps, a-t-on envoyé devant les tribunaux :
. un syndicaliste paysan qui, lors d’une occupation d’usine, "aurait" endommagé une porte,
. des faucheurs de maïs OGM (dont la culture est depuis interdite),
. mardi dernier, 9 juin, des manifestants anti EPR/THT qui avaient occupé paisiblement un pylône THT, sans rien casser,
. prochainement, le 23 juin, un syndicaliste enseignant qui s’interposait entre les forces de l’ordre "très musclées" et de jeunes manifestants à la manif du 12 janvier ; celle qui a donné des boutons à M Sarkozy et qui a rendu célèbre notre cité st-loise ?
Les exemples sont nombreux !
l’injustice reste flagrante !
2 poids... 2 mesures !
Pour Gauche Alter : Daniel Letourneur, Joël Gautier
