Accueil > Penser Global

Tirez dans le tas !

Comment l’UMP s’attaque aux libertés publiques !

Jeudi, des élus de gauche de l’agglomération ont été voir le préfet pour lui faire part de l’émotion devant l’intervention policière musclée qui se déroulait.

Le préfet n’a voulu parler que du point de départ des incidents, dus, selon lui, à un groupe de centaines d’activistes...mais pas de la suite et du maintien de l’ordre.

Un peu partout en France ce type d’intimidation vis à vis des jeunes se développe.

Comment ne pas y voir une stratégie de la tension ordonnée par l’Etat-UMP ?

La proposition de loi d’Eric Raoult, bien connu pour ses tendances liberticides, vient éclairer les exactions de l’Etat-UMP.

 

Jeudi soir, il s’est passé des affrontements qui montrent que la tension peut rapidement devenir dangereuse.

A la fin de l’occupation des voies de la gare SNCF, un petit groupe de manifestants, selon les organisateurs étudiants, et quelques centaines de personnes selon la police , se sont livré à des jets de pierre contre les forces de l’ordre.

Cet écart dans le chiffrage pose en lui même un problème : s’il ne s’agissait que d’un petit groupe, l’intervention contre l’ensemble des manifaestants n’était pas justifiée. Allons plus loin : pourquoi ce petit groupe n’a t’il pas fait l’objet d’une neutralisation par des policiers en civil (ceux ci ont par la suite procédé à des interpellations ciblées) ?

Il faudra bien faire la lumière ce ce qui s’est passé. Comment le préfet justifie la chasse à l’étudiant et au lycéen à travers toute la ville ?

Pour l’instant, nous pensons que les autorités ont voulu faire un démonstration de force et d’autorité. Après la manifestation de mardi, il fallait montrer à l’électeur UMP moyen, qui a le moral dans les talons face à la déroute annoncée, que force reste à la loi.

Ce fut la même chose vendredi, avec l’affichage provocateur des cordons de flics en tenue de combat au commissariat, devant le tribunal place Fontette et devant la préfecture.

Il s’agit bien là d’une stratégie de la tension, d’une stratégie politique au service du ministre de l’intérieur pour qu’en négociant il n’apparaisse pas trop mou, et toujours capable de "rouler des mécaniques" devant la "racaille".

Les étudiants et lycéens on bien compris le piège qui leur était tendu : au moindre incident, c’était de nouvelles interpellations destinée à intimider les jeunes.

En me temps, ils n’ont pas cédé à la panique et ont maintenu leur droit de manifester que les violences policières ont pour but de réduire.

Ce genre d’utilisation de la police a ses limites : les bases juridiques pour condamner des manifestants qui n’ont pas eux mêmes directement commis des délits n’existent pas, et certains tribunaux refusant la justice d’abattage, n’ont pas suivi les rafles policières. Alors l’Etat UMP veut parfaire son utilisation de la police et de la gendarmerie comme garde prétorienne à son seul profit.

PDF - 136 ko
pour ceux qui n’y croient pas

Comme depuis le début de la législature , l’UMP se mefie des juges. les lois successives sur la sécurité, celles de Sarkosy mais aussi celles de Perben n’ont fait que réduire le pouvoir des juges au profit de l’appareil de maintien de l’ordre.

Alors voila Eric Raoult, qui s’était déjà fait remarquer en novembre par ses conceptions antidémocratiques sur le couvre-feu et sur la mise sous tutelle de la municiaplité voisine incapable selon lui de maintenir l’ordre UMP.

Cet individu vient de déposer un projet de loi qui ressucite la loi anticasseurs des années 70 loi abrogée parce que portant atteinte aux libertés publiques. Cette loi avait été prise dans le délire sécuritaire de l’après 68 quand les ministres de l’intérieur voyait du complot international partout.C’est une loi d’exception comme celle qui a été remise en oeuvre en Novembre, mais plus grave parce qu’elle est permanente.

Le dépot a été fait le 29 mars comme quoi il y a bien préméditation : à cette date aucun incident d’importance n’avait encore eu lieu.

Aucun en tout les cas qui pouvait servir de prétexte à des telles mesures suspendant les libertés publiques.

Pourtant Raoult voit des violences partout :

"Les récentes émeutes urbaines de novembre 2005 et l’actuelle agitation souvent violente au sein du monde lycéen et étudiant nous montrent à quel point la violence semble se banaliser et devenir un moyen normal d’expression. La loi du 8 juin 1970 abrogée en 1981 permettait de lutter efficacement contre ces formes de délinquance collective. Or, nous sommes aujourd’hui démunis face à de telles situations."(exposé des motifs dont on admirera la brièveté et le caractère succint malgré l’importance des restrictions aux libertés)

D’après cette loi tout participant à un rassemblement qui dégénère ( qui juge ?) est personellemnt responsable des dégâts et peut être poursuivi à ce titre. cette idée de responsabilté collective évite d’avoir à faire la preuve d’un quelconque délit sinon selui d’être là.

"Ceux qui auront continué de participer activement à ce rassemblement, après le commencement et en connaissance des violences, voies de fait, destructions ou dégradations,d’une peine de trois à six mois de prison."

Et puis, pour faire bonne mesure, les occupations de bâtiments publics donneront lieu aux mêmes peines : les batiments publics ne sont pas la propriété des citoyenbs mais de l’UMP et des ses serviteurs .

« Sera puni des mêmes peines quiconque se sera introduit par les mêmes moyens, dans un lieu affecté à un service public de caractère administratif, scientifique ou culturel ou s’y sera maintenu irrégulièrement et volontairement après avoir été informé par l’autorité responsable ou son représentant du caractère irrégulier de sa présence. »

On voit bien ce que Raoult appelle violences collectives, ce sont bien sûr les actions des mouvements sociaux, et on le voit encore mieux quand il prévoit : " seront punis :  « 1° Les instigateurs et les organisateurs de ce rassemblement qui n’auront pas donné l’ordre de dislocation dès qu’ils auront eu connaissance de ces violences ou voies de fait, destructions ou dégradations d’une peine de six mois à un an de prison "

Voila de quoi mettre en prison tous les responsable syndiacaux ou associatifs qui seront victimes de n’importe quelle provocation.

Ce système est à bout de souffle : il n’a plus aucune légitimité, la seule solution qui lui reste c’est l’Etat autoritaire qui étouffe l’exercice des droits et libertés publiques.

Alors le zélé sarkosyste perd les pédales !

Il faut mettre fin rapidement à ce sytème politique usé, une alternative est possible elle devient chaque jour nécessaire et urgente !

8 avril 2006


Format imprimable

Format imprimable