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Intervention sur le budget

Conseil du 14 mars 2005

 

Dans ce budget vous maintenez contre vents et marées les orientations qui ont été les votres depuis le début .

J’ai déjà eu l’occasion de vous dire que je ne partage pas cette orientation. Mais on pouvait penser qu’avec l’évolution de la situation politique et sociale vous seriez capables d’évoluer et de nous proposer autre chose.

Pourtant aujourd’hui nous aurions besoin d’un budget pour répondre aux problèmes qui se posent à nombre de nos concitoyens et qu’ils ont encore rappelé avec force ces derniers temps dans les rues de cette ville comme ailleurs. Il faut les écouter vraiment.

Face à une croissance faible qui ne crée pas d’emplois, face à un appauvrissement d’une part croissante des habitants, le budget aurait du être un outil pour une politique de relance économique fondée sur une vision à long terme des services publics aux personnes par exemple.

Le budget du CCAS augmente, c’est bien et c’est inévitable face aux besoins. Mais ce budget donne l’impression de suivre - de loin- les besoins plutôt que d’anticiper.

Pourtant c’est l’un de vos ministres qui déclare que ce secteur - les services aux personnes- peut créer des centaines de milliers d’emplois.

Même si le ministre en question est fâché avec les chiffres, et qu’il annonce 5 fois plus que possible, c’est un secteur qui peut se développer encore et où les besoins sont croissants et loin d’être satisfaits.

La ville a un rôle à jouer dans son développement pour agir sur le terrain de l’emploi et aussi sur celui du service rendu en particulier à nos concitoyens les plus en difficultés de tous ordres.

Si l’on veut que les services aux personnes soient vraiment créateurs d’emplois, de vrais emplois et non un pépinière de salariées pauvres, un service public est indispensable : laisser l’initiative au privé n’est pas une solution, ni en termes d’emplois, ni en termes de qualité sur un terrain où tous ici nous considérons qu’il ne peut y avoir de libéralisation à la Bolkenstein.

Voilà une des pistes que nous aurions voulu trouver dans ce budget pour que le plan Borloo ne reste pas un effet d’annonce.

Nombre d’habitants de cette ville attendent aussi un budget qui soit un outil social au moment où le président de la République lui même redécouvre la fracture sociale.

La gratuité des musées est un bon pas dans ce sens, mais pourquoi, face à la dégradation brutale, dramatique des conditions de vie des chômeurs ne pas remettre en chantier la gratuité des transports en commun pour ceux qui ont un besoin vital de pouvoir se déplacer. Je sais que la décision ne nous appartient pas totalement mais voilà une initiative que la ville aurait du porter dans Viacités.

Social encore sur le logement ; face à la crise du logement, en particulier pour les plus démunis on ne trouve dans votre budget aucune ébauche de réponse à cette crise que vous continuez à sous estimer gravement.

Dans Caen magazine vous vous félicitez « d’une politique active d’investissement menée en matière de logement » et qui fait rentrer des taxes supplémentaires. Mais de quel type de logement sûrement pas du parc social dont le nombre reste au mieux stable.

D’ailleurs la charge de la ville baisse de 1% sur l’aide au secteur locatif au moment où il faudrait qu’elle se développe. Encore une fois vous ne suivez même pas les promesses d’un gouvernement qui a portant votre soutien : est ce que la perspective de construire des centaines de milliers de logements sociaux est un absurdité, ou pensez vous qu’il faille les construire hors de Caen et que c’est une obligation dont vous vous dégagez ?

Deuxième point : je l’avais déjà évoqué l’an dernier, les subventions aux associations augmentent moins vite que les frais salariaux par exemple. Dans un certain nombre de cas, elles restent fixes.

Ne pensez vous pas qu’année après année cela ne finisse pas poser des problèmes d’’équilibre des comptes associatifs ou ne conduise les associations à réduire leurs activités.

Sur l’action culturelle- soutien à la création, à la diffusion, poursuite de l’effort pour l’élargissement des publics les dépenses n’augmentent que d’un demi point.

Comment les petites compagnie du spectacle vivant peuvent elles s’en sortir avec les conséquences désastreuses de l’accord UNEDIC sur les intermittents du spectacle ?

Je vous avais interrogée suite à cet accord sur les conséquences pour la politique culturelle de la ville. Vous m’aviez alors répondu que la ville assumerait ce surcoût comme elle l’avait déjà fait dans le passé.

Comment ce budget répondt’il ?

Par une répartition interne différente du budget au profit des petites compagnies qui en ont le plus besoin ?

Par une aide particulière de la ville comme la mise à disposition des locaux ? Cette aide sera t’elle maintenue après les démolitions du quai Hamelin par exemple ?

Ou alors avez vous en tant que parlementaire anticipé le vote d’une proposition de loi , issue de parlementaires de tous groupes, qui remet en cause l’accord UNEDIC sur les intermittents ?

Vous l’aurez compris, je ne voterai pas ce budget qui me semble accroché à des principes idéologiques de réduction des déficits publics au mépris des réalités et des évolutions économiques et sociales.

Je vous accorde que changer d’orientation vous est difficile à la veille d’un scrutin sur l’Europe qui veut graver dans le marbre de telles orientations, n’en déplaise à mes collègues du PRG des verts et du PS.

15 mars 2005


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