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La bête immonde qui monte... du Sud ?

 

Ce qui s’est passé en Calabre devrait nous faire réfléchir et réagir encore plus fortement au débat immonde sur « l’ identité nationale  »où toute censure au racisme et à la xénophobie a disparu.

Ce qui se passe là n’est pas un épiphénomène, quelque chose qui se passe à la marge de nos sociétés.

Le ministre de l’intérieur Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord, un parti populiste et raciste, n’a rien trouvé de mieux à déclarer après l’émeute de Rosarno qu’il s’agissait simplement de l’effet d’un prétendu excès de tolérance à l’égard des immigrés présents sur le territoire italien.

On retrouve là sous une forme caricaturale une thématique anti-immigration largement répandue en Europe : les « nationaux de souche » ne supportent pas un pourcentage (lequel ?) d’immigrés (le fameux seuil de tolérance).

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Or comme le dit le journal Il Manifesto l’organisation des entreprises agricoles « voulaient exploiter le travail sous-payé de personnes privées de permis de séjour en les destinant au travail agricole pendant 9 à 10 heures par jour ». En outre, ces travailleurs « étaient frappés en cas de ralentissement de la récolte des agrumes et forcés d’accepter un salaire journalier très inférieur à la norme » [Il Manifesto, 9 janvier 2010].

Nous sommes là au cœur d’un système de délocalisation sur place qui ne peut être ignoré des autorités. C’est un élément central du fonctionnement «  normal » d’un système agricole productiviste et exportateurs que l’on retrouve aussi en Espagne et en France dans les mêmes secteurs mais en Allemagne avec des travailleurs des pays de l’Est.

Le racisme a pour fonction de masquer ce phénomène en détournant l’attention sur les « étrangers envahisseurs ».

Ici le ministère de Besson et le débat qu’il organise participent de cette même démarche.

Il vaudrait mieux, écrit Il Manifesto , dénoncer dans ce pays « la toléranceà l’égard des salaires de misère, des conditions dans les quelles sont contraints de vivre les immigrés, de l’absolue privation des droits  » toutes conditions indispensables aux fonctionnement de ce système de mondialisation du marché du travail dans les frontières des pays du Nord.

Selon Il Manifesto le centre-gauche a réagi à ces propos ignobles de Maroni avec la fermeté qui s’imposait. Mais cela n’a pas toujours été le cas dans le passé. En effet, ces dernières années, les dirigeants de ce centre-gauche n’avaient pas voulu comprendre « qu’en ce qui concerne les droits humains fondamentaux -que l’on soit au gouvernement ou dans l’opposition- on ne peut transiger qu’au prix d’une irrémédiable dégradation de la vie sociale  ».

En France aussi il faut réagir et ne pas attendre un Rosarno bien de chez nous. Réagir c’est aujourd’hui mobiliser contre la campagne xénophobe.

Nous avons déjà appelé à signer l’appel de Médiapart (45000 signataires aujourd’hui) et celui contre le « Ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration ».

Nous pouvons peser par des dizaines, des centaines de milliers de signatures,

Mais c’est aussi l’occasion de relever la tête et ne pas laisser le champ libre à cette idéologie dont on sait sur quoi elle peut déboucher !

NOus ne débattrons pas ! http://www.mediapart.fr/journal/fra...

Nous exigeons la suppression du ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration !

http://www.pourlasuppressionduminis...

11 janvier 2010


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