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lancement de l’appel pour une intervention citoyenne

Conférence de presse du 14 novembre

 

Six mois après l’arrivée au pouvoir de la droite dure, la grève des cheminots gaziers et électriciens... contre la démolition de leur régime de retraite et du notre, les mouvements étudiants contre la marchandisation de l’université et de la recherche, la mobilisation de plusieurs associations contre les tests ADN pour les immigrés,... relaient une forte inquiétude de nos concitoyens, inquiétude qui ne cesse de croître au fur et à mesure des annonces agressives quotidiennes. Nous soutenons toutes celles et tous ceux qui agissent et cherchent à faire débattre d’une autre logique pour cette société.

Nous constatons que la gauche technocratique est encore très loin de leur apporter une alternative crédible, de leur montrer qu’elle tire les leçons (voir la position sur le référendum au mépris d’une majorité d’électeurs).

Quelles sont nos propositions ?

Nous ne faisons pas comme les autres en annonçant une liste, nous proposons de faire une véritable précampagne sur le terrain. C’est notre méthode. Cette méthode consiste à demander dans les réseaux militants, dans des quartiers ce qui semble la meilleure solution pour faire répondre aux problèmes, mais nous nous sommes mis d’accord sur un certain nombre de propositions.

Sur notre département la crise de la droite n’est pas finie :

C’est aussi sur le terrain municipal qu’il faut combattre le libéralisme. Le bilan local des politiques de droite est accablant : c’est la ville laissée aux choix des groupes financiers. Terrains vendus en dessous du prix des domaines au nom de la logique de la concurrence, extension de Carrefour au détriment d’une politique environnementale dont par ailleurs on prétend se réclamer et au détriment d’une politique de commerce de proximité pour répondre aux besoins et favoriser l’emploi, politique de démolition sans réflexion sur une rénovation et sans consultation, aménagement de la presqu’île aux mains des promoteurs avec peu d’exigences, une politique du logement qui ne prend pas en compte la crise que subissent nombre d’habitants, une politique de rénovation des quartiers populaires selon des méthodes archaïques sans économies d’énergie par exemple, voilà le bilan commun à toute la droite caennaise.

C’est aujourd’hui sur le management de l’équipe municipale lié à l’affaiblissement de la position de BLB que portent leurs divergences. Mais aucun des opposants de droite au maire actuel ne remet en cause la politique menée (et souvent ils vont dans un sens encore plus libéral que BLB) ni le pouvoir centralisé dans les collectivités locales. Ils disent vouloir jouer plus collectif mais ils ont abandonné Bayrou pour Sarkozy le champion de la centralisation des pouvoirs aux mains du chef. Quelle crédibilité pour leur démarche ?

Celle de la gauche non plus

Nous sentons la volonté de mettre fin à un règne qui n’a que trop duré.

Mais pour beaucoup changer de majorité, ce n’est pas simplement changer de tête c’est changer de politique et de manière sensible.

Ce ne sont pas les consultations électorales qui ont vu la gauche majoritaire sur la ville qui apporte la garantie d’une victoire même contre un adversaire affaibli et divisé.

Sur des problèmes fondamentaux comme celui du logement, des quartiers, de l’aménagement urbain la gauche caennaise reste trop prudente, craignant d’effrayer les électeurs centristes qui pourraient se rallier. Elle continue à donner trop l’image qu’entre elle et la droite il n’y a pas beaucoup de différences. Quand le groupe du PRG vote avec la majorité sur les démolitions, sur l’extension de Carrefour, il renforce cette image !

Dans l’opposition municipale la gauche caennaise divisée, n’a pas créé les conditions de l’émergence d’une contre-proposition. Et pourtant, avec nos faibles forces nous avons contraint la majorité de droite à la défensive sur la question du logement !

Nous craignons que le recours à l’homme providentiel venant de l’extérieur, ne soit pas la réponse à la crise de crédibilité des la gauche à Caen.

Nous craignons la discussion sur la place publique pour des postes d’adjoints de la part des alliés du PS avant toute discussion sur le projet pour une autre ville.

Une liste de premier tour rassemblant toute la gauche, dominée par la peur du débat par peur de la division paraîtra comme un repli derrière quelques dirigeants au lieu de s’ouvrir sur les citoyens C’est ainsi que l’on peut perdre des batailles gagnées d’avance.

Une autre réponse s’impose

Les municipales doivent être une occasion de montrer que nous sommes capables de refonder la gauche, de renouveler la pensée et l’action de la gauche.

Nous nous sommes adressé à des forces politiques avec lesquelles nous partageons des positions (et l’action) pour leur proposer une liste commune de premier tour avec un accord clair de second tour (Verts PC, LCR LO qui regroupées sont une bonne base de départ pour peser sur les choix politiques et modifier les termes du débat politiques dans cette ville).

Excepté le PC qui ne nous a pas répondu directement mais publiquement en affirmant son choix d’une liste avec le PS, les réponses ne ferment pas la porte à une telle perspective. La rencontre avec les Verts a été sereine et positive. Elle montre nombre de points communs même si des désaccords persistent. Nous espérons arriver à nous mettre d’accord à terme. Les points évoqués dans la réponse de la LCR fournissent aussi une base d’accord. LO est prêt à discuter.

Tout ceci montre qu’avec une vraie volonté politique de se sortir de la division, nous pourrions aboutir à une campagne commune qui ne gommera pas pour autant les spécificités et l’autonomie de chacun.

Parallèlement, et de façon complémentaire, nous nous engageons dans un appel pour une intervention citoyenne qui fasse du débat pour les municipales autre chose que des négociations pour une simple addition des forces de gauche mais y associe largement des militants associatifs, des citoyennes et des citoyens qui veulent changer les rapports à la politique.

Cette dimension citoyenne nous semble essentielle pour changer vraiment ce qui se passe sur le champ politique de cette ville. Notre démarche vise à faire gagner la gauche et donner le maximum de garanties aux électeurs qu’une politique de gauche puisse être mise en place par la présence d’un courant citoyen sur une liste de second tour et l’intervention citoyenne tout au long du mandat.

L’appel a pour fonction de permettre un débat approfondi avec les signataires, pour qu’à partir des éléments d’analyse et des propositions ils puissent décider avec nous des modalités de cette liste citoyenne.

Et c’est bien un appel plus large que concernant seulement Caen et Hérouville.

ANPAG, Collectif unitaire pour une alternative à gauche, Gauche en avant

14 novembre 2007


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