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Les mots du racisme ordinaire

La misère du "Monde"

 

Je pensais que Le Monde n’était pas un journal progressiste mais qu’il restait au moins de centre droit. Que ce journal était celui de gens cultivés, pondérés bref avec un lectorat très loin de celui de France Soir ou de Présent.

Aujourd’hui la lecture des réactions des lecteurs (qui sont des abonnés du Monde) donne une toute autre vision qui fait froid dans le dos.

La tonalité est digne de Le Pen ou de Hortefeux avec une xénophobie bien marquée qui par moment frôle le racisme.

Morceaux choisis :

christian s. 26.02.08 | 21h57

Le problème est éternel : ou on a des frontières ou l ’on en a pas . Dans ce dernier cas il n’y a aucune raison de ne pas laisser entrer tout le monde, ce qui bien sur provoquera les réactions de rejet d’autrefois pogroms etc. Seule une immigration contrôlée de manière humaine est la solution. Cela n’empêchera pas des clandestins, c’est le jeu normal , les meilleurs ou les plus débrouillards passent , les autres échouent et recommencent...sans se plaindre..sauf dans notre cher pays. chrismex

gilles m. 26.02.08 | 17h55

c’est vrai que nous pouvons mieux faire. La question n’est pas de savoir si nous devons être plus humain, mais plutôt que les forces de l’ordre sachent traiter ces gens avec le respect qui leur est du, et sans répondre aux provocations. N’oublions pas que dans leurs pays les forces de l’ordre et la population en général sont moins regardante quant au traitement des immigres voir des êtres humains tout court. Alors soyons désolé, faisons mieux, mais ne pleurons pas non plus

GEORGES A. 26.02.08 | 19h20

Pourquoi ces malheureux s’obstinent-ils à vouloir venir en France, cette semi-dictature livrée aux horreurs du sarkozysme ? Il doit bien y avoir des pays accueillants qui leur offriraient des logements décorés selon la dernière tendance, des distractions de qualité, une femme de ménage à disposition etc.

ERNEST E. 26.02.08 | 14h55

A partir du moment où les étrangers se sentent en France "moins que rien" et qu’ils se plaignent de manquer de " nourriture, chambres sans chauffage, pas d’eau chaude, d’hygiène, les provocations des forces de l’ordre et, la chose la plus importante, la privation de liberté" qu’attendent-ils pour retourner chez eux, cela ne peut être pire que ce qu’ils déclarent endurer chez nous. Facilitons leur retour pour qu’ils se sentent enfin citoyens chez eux. De qui se moquent-ils ?

Claudine V. 27.02.08 | 08h30

Ils ont joué avec la clandestinité et ont gagné, puisque certains y vivent plutôt bien semble-t-il depuis plusieurs années. Seulement la roue tourne, et on ne gagne pas a tous les coups. Leur condition de vie en détention, n’est pas pire que celle des Français pauvres, emprisonnés dans leur pauvreté ! Que ces joueurs aillent aider à faire baisser le coût de la main d’oeuvre, ailleurs et le plus vite possible. Tous clandestins pris devraient être expulsés dans les 48 heures.

Claudine V. 27.02.08 | 08h23

Combien de Français de souche vivent sans chauffage, sans nourriture correcte et n’ont quelquefois pas de quoi avancer le prix de la consultation d’un médecin, parce qu’avec un smic, il est difficile de se loger et de subvenir à ces autres besoins. Combien de parents attendent-ils des heures avec des enfants malades, pour voir un docteur, parce qu’il n’y a pas suffisamment de médecins. De quoi se plaignent ses étrangers, leur faudrait-il de surcroît une femme de ménage pour essuyer leur table ?

Si Claudine V y va de son discours poujadiste franchouillard que ne désavouerait pas Le Pen, les autres sont plus significatifs d’un racisme ou d’une xénophobie plus distinguée moins vulgaire sauf Ernest E. qui est peut être un nom de plume de Sarkozy tant son message est proche du « la France aimez la ou quittez la ». A moins que ce soit Georges A. avec son discours classique de la droite réactionnaire.

Chez les autres c’est le réalisme libéral qui domine et il est aussi effrayant. Le détachement vis-à-vis du sort des personnes réduit ces dernières à une abstraction, à des choses qui subissent les règles d’un jeu auquel personne n’échappe.

Bien sûr ces phrases ne sont pas rédigées par les journalistes du Monde, mais que des abonnés de ce journal tiennent ce type de propose indique une dégradation profonde de la manière de penser de toute une partie de catégories sociales qui échappaient auparavant à ce type de raisonnement et où l’humanisme même bourgeois et flou était encore dominant.

Quand la petite bourgeoisie intellectuelle se laisse aller à ce langage, quand elle ne se censure plus dans l’expression de sa peur de l’autre,c’est le signe d’une modification du débat public qui rappelle des heures noires de notre histoire (l’affaire Dreyfus, la montée des ligues dans les années 30 et bien sûr le pétainisme).

27 février 2008


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