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Lettre ouverte à Christiane Durchon

 

Madame,

Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de vos propos relayés par Ouest-France dans son édition départementale du mardi 31 mai 2005 :

"Ce vote négatif est plus un vote sur le contexte national que sur le projet européen. Nous voilà aujourd’hui en marge de l’Europe, la très grande hétérogénéité des non interdit de transformer cette posture de rejet en une démarche politique cohérente et positive.

La crise que certains souhaitaient est là. Rien ne nous dit qu’elle sera salvatrice, bien au contraire. D’autant que durant cette campagne référendaire, certains tenants d’un non de gauche ont surfé sur la peur de l’étranger, voire ont tenu des propos xénophobes qui laissent craindre que ne se développe en France un populisme de gauche tout aussi inquiétant que celui de droite. Dans ce contexte difficile, l’Europe reste encore plus aujourdhui qu’hier, notre ambition politique et sociale."

Vous y trouverez surlignés des propos, qu’une organisation citoyenne comme la notre, ne peut admettre dans une déclaration publique.

Pour avoir, au nom de l’Alternative Citoyenne, tant sur le plan départemental, que sur le plan local à Granville, contribué à animer cette campagne pour "un Non de gauche", je m’élève aux nom des femmes et des hommes de ce mouvement contre cette déclaration insultante, qui dépasse les simples mots de dépit, parfois compréhensibles au lendemain d’une défaite politique majeure.

Je m’élève aussi contre ces insultes inadmissibles, au nom des citoyennes et citoyens, membres des collectifs, et aussi militants de groupes comme le MRAP, Ras l’Front ou la Ligue des droits de l’Homme.

Vous venez de franchir une limite qu’il nous est impossible d’admettre, tant elle est porteuse de haine et de mépris, puisqu’elle nous rejette par l’insulte dans le camp de ceux que nous avons depuis longtemps combattus au moins autant que vous .

Nous avons, souvent, mené des luttes communes politiques, sociales et écologiques. Imaginez-vous que l’on puisse reprendre celles-ci à vos côtés, après une telle déclaration, comme si de rien n’était ?

Tout ceci sera discuté et débattu, au sein de l’Alternative Citoyenne, vos propos comme nos engagements communs.

Votre déclaration aura la publicité qu’elle mérite.

Il n’est pas sûr, d’ailleurs, qu’elle fasse l’unanimité au sein de votre mouvement ainsi qu’auprès de celles et ceux qui ont une idée plus haute que cela de la citoyenneté et de la démocratie.

Je fais parvenir une copie de cette lettre à la presse.

Recevez mes salutations citoyennes, antifascistes et progressistes.

1er juin 2005


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