Accueil > Penser Global

Se battre pour l’unité jusqu’au bout,

 

Ne pas baisser les bras devant ceux qui tentent d’ancrer la division !

Nous ne devons pas prendre notre parti de la division qui s’installe dans la gauche pour une autre Europe entre le liste PC-PG et celle du NPA.

Nous ne pouvons laisser faire ceux qui posent des actes diviseurs pour essayer de rendre la division inévitable.

Comme nous l’avons dit à notre dernière AG, il nous semble indispensable de continuer le combat pour une liste jusqu’à la fin c’est à dire au dépôt officiel des listes en mai.

Une division n’aurait pas seulement des effets sur un scrutin ou sur la représentation parlementaire européenne.

Ce point n’est pourtant pas négligeable : beaucoup en Europe et dans le monde ne comprendraient pas cette impuissance de notre gauche, son incapacité à faire front pour construire une dynamique d’alternative en Europe.

Il est à craindre aussi qu’une incapacité à s’unir traduise aussi un repli sur soi national et la perte des acquis communs que nous avons sur l’Europe. En effet, que signifie faire des propositions pour une autre Europe ou pour combattre la logique libérale de l’Europe du traité de Lisbonne si nous ne savons pas nous donner les moyens de porter ces positions dans le débat électoral ( français et européens) et de permettre un groupe parlementaire qui puisse continuer ce combat avec les autres forces européennes.

Pour un certain nombre de peuples du monde d’Afrique, d’Amérique latine ( voir l’intérêt d’Aminata Troaré ou de Evo Morales sollicités par ce qu’ils croient être un front de gauche large) ces élections ne sont pas sans enjeu : pouvons nous nous désintéresser de ce qu’ils pensent ?

Nous avons mené un combat pour la démocratie des citoyennes et des citoyens en Europe, contre une Europe des experts et de lobbies, Jugeons nous aujourd’hui ce combat inutile ?

Nous avons dit tous ensemble que nous voulions construire une Europe sociale à la place de celle des capitaux, nos guerres internes rendent elles ce combat caduc ?

Nous avons réussi à faire ensemble de l’Europe un enjeu pour la transformation sociale et non un espace réservé aux diplomates et aux multinationales. Allons nous accepter le repli sur le franco- français comme horizon indépassable ?

Mais au delà des élections européennes, notre division risque fort de renforcer la droite.

Comment en effet ne pas être surpris par le score de l’UMP supérieur largement à celui de la dernière fois alors que sa responsabilité est engagée aux yeux d’un nombre croissant d’électeurs.

Nous ne pouvons pas nous réfugier derrière les responsabilités,bien réelles, du PS dans cette situation.

Nous devons avoir le courage de répondre à la question : pourquoi une bonne partie du peuple de gauche déçue par le PS ne vote-t-elle pas pour une gauche de gauche ?

On ne peut comprendre les résultats actuels des sondages sans mettre l’accent sur l’écart entre l’adhésion grandissante à la résistance au Sarkozysme et le refus des représentations partisanes.

Nous ne sommes pas les seuls à penser que les logiques de boutique ne sont pas acceptables.

Et c’est vis à vis de ces millions de personnes qui pour l’instant refusent de choisir que nous devons continuer notre campagne pour une liste unique.

Bien sur l’ensemble des abstentionnistes ne vont pas se rallier à une démarche unitaire, mais ceux qui ont voté en 2005, qui ont été à leur niveau, souvent invisibles, les auteurs du succès pouvons nous leur fermer la porte ?

Est ce que les listes concurrentes actuelles peuvent faire comme si tous ces gens n’existent pas.

Notre rôle est de fournir à ceux là un cadre d’expression et la signature massive de l’appel est un des outils dont nous disposons. C’est pourquoi nous devons continuer à faire signer l’appel « réaliser ensemble une campagne unitaire .. »

Mais nous ne pouvons nous contenter de cela : nous devons poser nos conditions, avancer nos propositions pour que ce front réponde aux exigences de la période telles que nous les percevons.

Nous ne visons pas simplement, à additionner des forces pour faire nombre, l’unité doit être plus ambitieuse. D’ailleurs il n’est pas sûr qu’une simple addition des forces soit un plus du point de vue d’une simple arithmétique électorale.

Il nous faut intégrer qu’il y crise de la gauche, de notre gauche et que nous ne pouvons reporter éternellement la réponse à cette crise

La crise de la gauche c’est son incapacité à donner un contenu au monde que nous voulons, contenu qui intègre les changements que les années de libéralisme ont imposé à nos sociétés

Il faut rompre avec la logique de cartel électoral qu’il soit circonstanciel ou plus durable : sur la base de la campagne mais aussi de la participation aux mouvements nous pouvons faire vivre des comités unitaires larges et ouverts dans le plus d’endroits possibles. Il ne s’agit pas de construire des collectifs dans la seule perspective de mener la campagne, ni préalablement à la campagne nous n’en sommes plus là. Par contre des collectifs national, régionaux, départementaux, voir plus avec une représentation équilibrée des courants et sensibilités peuvent être mis sur pied très rapidement avec un avenir au delà du 7 juin. Pourquoi pas pour se continuer dans les assises de la transformation sociale ?

La crise de la gauche c’est encore son incapacité à agir tous ensemble dans le respect des diversités, de chacune de ces composantes politiques, sociales associatives, culturelles

Rompre avec la logique de partage politicien c’est aussi ne pas proposer qu’une seule des organisations soit en position totalement dominante dans la composition des listes comme c’est le cas aujourd’hui. Ce qui implique que les différentes composantes aujourd’hui déclarées accepte de tout revoir, listes et têtes de listes. Pourquoi ne pas faire proposition de répartition des têtes de listes et d’éligibles qui assure la représentation de toutes les composantes ? Nous pensons que la diversité aujourd’hui est une force et que cette diversité doit être visible et réelle.

La crise de la gauche c’est aussi son incapacité à proposer aux militantes et militants de mouvements sociaux, aux citoyennes et aux citoyens une autre manière de faire de la politique qui rompe avec le choix entre un parti-sauveur suprême et la course aux places électorale (ce qui n’empêche pas de faire l’un et l’autre).

Les composantes ne peuvent être réduites à des formes de représentation politiques classiques reconnues, c’est pourquoi la reconnaissance de la Fédération -objet politique non identifiée- est importante. Au delà nous devons proposer d’y intégrer la « société civile militante » dans ses dimensions syndicales associative et culturelles. C’est ce qui permettra de donner un autre sens à notre liste et de donner le signal que nous avons compris que la coupure entre social et politique n’est plus pertinente à nos yeux.

Dans cette échéance électorale là, comme dans les autres, il nous faut intégrer ces dimensions-là, sinon nous ne répondrons pas à ceux qui se détournent aujourd’hui de la politique.

Si au bout du compte la division l’emportait, nous ne sommes pas favorable à une unité partielle qui serait difficile à expliquer et source de division même entre nous.

Nous n’avons pas encore tranché entre l’appel au vote pour les 2 listes, la liberté de choix pour les électeurs et l’appel à l’abstention : seule l’évolution de la campagne permettra d’avancer dans ce débat en fonction de ce qui se passe concrètement.

18 mars 2009


Format imprimable

Format imprimable