Accueil > Penser Global

sarko la guerre

 

Qu’un Ministre parle de "guerre", qu’il le dise clairement, est un véritable message que nous devons entendre, et auquel il faut dès maintenant se préparer à résister. Que le Premier Ministre sur-enchérisse, et que cela vienne après les menaces du Président fin août, ne fait qu’accentuer l’importance du tournant que nous sommes en train de vivre.

Nous savions bien que Sarko ferait la guerre. Ce n’est pas pour rien que nous avons mis partout des drapeaux de la paix et des drapeaux de l’Europe lors du meeting de José Bové à Caen.

Ce qu’on ne savait pas encore, c’est où... et comment.

Nous voilà mieux informés : l’Iran est dans le collimateur ("et pour un coup d’essai je veux un coup de maître") Quant au comment, c’est une véritable rupture avec la tradition diplomatique française : "ce sera en dehors de l’ONU". A l’américaine !

Le multilatéralisme est une nécessité, dans un monde où les conflits (économiques, géopolitiques et militaires) s’enveniment. Il faut qu’existe une architecture au dessus des égoïsmes d’Etat . C’est d’avoir compris cela qui a poussé Chirac à refuser d’aller en Irak. Nous ne pouvons pas réduire le monde à des rapports de force... surtout quand nombre de pays disposent de moyens pour vitrifier la planète.

Regardons le prétexte : le "programme nucléaire" iranien, largement soutenu par la France en son temps (vive l’industrie de l’atome)... alors même que l’on va vendre du nucléaire à la Libye... Y’a quelque chose qui cloche la d’dans.

Oui, je pense qu’il faut bannir l’arme atomique... partout, y compris chez nous. Que c’est le véritable enjeu d’une ONU qui serait à la hauteur des exigences.

Mais regardons le monde : L’Inde, qui a pourtant été dirigée, il n’y a pas longtemps, par les racistes du BJP avait la bombe... et menaçait de s’en servir contre le Pakistan musulman, qui a la bombe. La Chine, si démocratique, a la bombe. Israel, ce pays qui déteste la guerre, a la bombe. La Russie, mais aussi l’Ukraine, le Kazakhstan, l’Afrique du Sud,... Sans parler des Etats-Unis et de la France, si démocratiques et si peu racistes, et si peu enclins à provoquer le reste du monde.

La menace atomique est partout... mais on nous a fait avaler cela au nom de l’équilibre des forces, la "dissuasion". Et on voudrait empêcher l’Iran de "dissuader".

Encore une fois, regardons notre politique de pays dominants pour mieux trouver des solutions de paix. C’est de chez nous que vient le vent de la guerre. La diplomatie reste le meilleur moyen d’en finir avec les armes de destruction massives.

Mais tous les petits princes de l’appareil médiatico-militaire qui dirige le pays sont aux anges : il va enfin faire ce pour quoi nous l’avons élu. Fais-moi peur, qu’on vende de l’avion en Rafale, du tank et du canon. Et de la pub pour l’industrie nucléaire, qu’on va privatiser au même moment. La boucle est bouclée.

Oui, la question de la guerre dans le monde, qui a été si curieusement absente de toute la campagne électorale, va devenir le clivage numéro un dans notre pays. Il est temps de construire le réseau anti-guerre. C’est plus important que les misérables querelles des "particules" autour de nous.

Hervé Le Crosnier

PS : Les lecteurs de [air] ne doivent pas être surpris... Voici ce que je disais entre les deux tours (25 avril) :

"Sous Sarko, nous aurons des révoltes, des crises, de la répression et j’en prend le pari la guerre. Car tout dévoué à son maître George W, il sait qu’en faisant la guerre il assure sa ré-élection et sa marque dans l’histoire. Il trouvera le moyen de la faire. Si par malheur il est élu, je m’engage immédiatement à travailler pour constituer un réseau anti-guerre... ce sera certainement le plus utile."

Nous y voici...

18 septembre 2007


Format imprimable

Format imprimable