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Plus le chômage baisse ( ???) Plus les galères des chômeurs et des précaires augmentent... !

Communiqué d’AC !

 

Combien de personnes au chômage en Basse Normandie ?

Fin NOVEMBRE 2006, le « chiffre officiel » du chômage en Basse Normandie est de 49 222 alors que 89 502 personnes sont inscrites à l’ANPE dans l’une ou l’autre des 8 catégories de demandeurs d’emploi .Il manque donc sur la photo officielle plus de 40 000 personnes... ! En effet le chiffre publié et commenté ne comprend que ceux et celles qui sont en recherche d’un emploi à temps plein et à durée indéterminée, immédiatement disponibles et qui dans le mois n’ont pas travaillé 78H .C’est la catégorie 1.

Qui est exclu du « chiffre officiel » ?

Se trouvent exclus de la photo les autres demandeurs d’emploi, classés dans les 7 autres catégories. Il s’agit de ceux qui ont travaillé plus de 78H, des chercheurs d’un emploi à temps partiel ou d’un CDD, de ceux qui sont en formation ou dans un contrat aidé. Ne sont pas non plus sur la photo les salariés licenciés en Convention de Reclassement Personnalisé, les dispensés de recherches d’emploi, beaucoup de Rmistes, les radiés, les suspendus, ceux qui n’étant pas indemnisés ne maintiennent pas leur inscription, et... les découragés.

Combien d’offres d’emploi à l’ ANPE et de « contrats sans avenir » ?

Pour toutes les personnes à la recherche d’un emploi durable, à temps plein (cat. 1 et 6), l’ANPE proposait 2666 offres (type A). Ces offres d’emploi dit durable concernent des contrats à durée indéterminée et des CDD de plus de 6 mois. Cela donne 45 offres disponibles à l’ANPE pour 1 000 demandeurs. Quel progrès...en novembre 2005, il n’y avait que 41 offres pour 1000 personnes.

L’offre d’emploi à l’ANPE est surtout constituée de contrats d’une durée de 6 mois à 2 ans, souvent à 26H, voir 20H par semaine. Le plan Borlo a relancé, en remplacement des CES, des offres pour des contrats d’Apprentissage, de Professionnalisation, d’Avenir, d’Accès à l’emploi, d’Insertion ,de RMA c’est-à-dire des contrats aidés, sans perspective de transformation en emploi durable .

Quant au Contrat nouvelle embauche, il semble se développer dans la plus grande discrétion et au mépris des chômeurs qui sont contraints de les accepter... !

La photo qu’on montre rarement : En Basse Normandie, actuellement, moins de 50 offres à l’ANPE pour 1000 demandeurs d’emploi. Il n’y avait pas de quoi pavoiser pour le premier ministre , le ministre de la Cohésion Sociale et celui de l’Egalité des Chances lors de leur dernière visite- à Caen et Hérouville.

Combien de radiations, sanctions et suppressions d’allocations ?

Cette situation de pénurie et de précarisation de l’offre d’emploi n’a pas empêché l’Anpe, l’Assedic et la Direction du travail de radier en novembre 851 chômeurs. Tout un arsenal de contrôles et de sanctions contre les chômeurs s’est mis en place : contrôles, vérifications, profilage, employabilité, convocations sans proposer de véritables formations ou emplois. Ces multiples contacts, sous couvert de suivi, sont autant d’occasion de radiations, temporaire ou définitive, avec suppression d’allocation.

Depuis janvier 2006, le nombre de radiations de 2 mois n’a cessé d’augmenter ; en novembre 590 personnes ont été sanctionnées 2 mois et donc privées d’indemnités-chômage, si elles en avaient. Les divers motifs invoqués, insuffisance de recherches, absence à une convocation ou à un contrôle, ne sauraient justifier cette privation de revenu. L’endettement et la perte du logement ne font que rendre plus difficiles les conditions de vie des chômeurs sans leur fournir la formation ou l’emploi qui leur conviennent.

Ces sanctions financières pour raisons administratives aux quelles participent l’ASSEDIC, l’ANPE et la Direction du Travail, sous la responsabilité du Préfet sont injustes et scandaleuses.

Y a-t-il vraiment une baisse du chômage ?

C’est de cette façon que l’on obtient, sans vraiment créer d’emploi, une baisse de 10% en an du nombre de chômeurs officiels .C’est aussi de cette façon que l’on enferme dans une spirale infernale « Chômage- Contrats précaires » les jeunes qui n’ont pu accéder à un emploi stable et les salariés qui ont perdu le leur.

Cette embellie fabriquée pour des raisons d’élection présidentielle ne peut masquer l’augmentation de la pauvreté et de la précarité pour des milliers de chômeurs et de salariés de notre région.

Caen, le 4 janvier 2007

6 janvier 2007


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