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RSA, mesure sexiste et ségrégative

 

Dans le débat de fond sur le RSA, il est difficile de faire entendre combien ce dispositif est dangereux pour les futures bénéficiaires.

Les organisation syndicales mettent l’accent sur les dangers de baisse du coût du travail et sur le danger de dégradation des conditions d’emploi avec plus de sous-emploi , plus de précarité. Ce sont là des critiques justes, des dangers réels que le libéral-compassionnel Martin Hirsch se refuse à reconnaître, malgré les mises en garde de ses anciens amis des associations caritatives intervenant sur l’exclusion.

Pour celui que certains ont pris pour un homme de gauche, ce sont bien les salariés occupés qui doivent faire un effort de solidarité vis à vis des exclus, y compris les salariés payés au SMIC. Et tan pis si tout cela va accroître les contradictions les tensions entre des gens si proches que la démagogie sarkozyste, cautionnée par Hirsch, s’emploie à diviser (« ceux qui se lèvent tôtla pour payer les fainéants de chômeurs  »).

Une grande partie de la population pense que ce RSA est un progrès pour les RMIstes, voilà pourquoi cette mesure est populaire.

Pourtant le RSA est une menace pour ceux qui sont appelés «  bénéficiaires ».

Ils sont tous susceptibles d’être désormais victimes du harcellement dont sont victimes les chômeurs au motif qu’il ne cherchent pas d’emploi. Récemment ce gouvernement a créé une nouvelle définition de l’emploi convenable qui conduit à une réduction des revenus de ceux, et ils sont encore de plus en plus nombreux, qui ont été virés de leur travail quelquefois victimes de cette spéculation financière que Sarkozy fait aujourd’hui semblant de dénoncer alors qu’il l’a tolérée voire encouragée encore hier.

Voici un système qui pénalise celles et ceux que les accidents de la vie (pertes d’emploi, difficultés familiales, problème de santé le tout se cumulant et se renforçant) ont conduit le plus loin de l’emploi.

Désormais, c’est la suspicion à leur égard qui va dominer. D’autant plus qu’ils risquent d’être l’enjeu d’une partie de ping-pong entre l’Etat et les collectivités territoriales, chacun renvoyant vers l’autre le « RSAiste » en disant que ce n’est pas de sa compétence.

Tous ceux qui ont été victimes de ces conflits de compétence, tous les travailleurs sociaux qui ont vu se dérouler ce drôle de jeu dont les personnes en difficultés sont bien souvent les seuls perdants vous diront que le RSA risque de se transformer en cauchemar pour les 80% de RMIstes qui n’ont pas eu d’offre d’emploi !

Il faut le dire très fort, le RSA ne sera un plus que pour une toute petite minorité de RMIstes et encore un tout petit plus qui risque d’être assorti de contre-parties difficiles !

On comprend dès lors que Sarkozy et Hirsch n’ai pas eu le courage d’attendre les résultats des évaluations des expérimentations du RSA et préféré mettre en place dans la précipitation un RSA au rabais par rapport à celui que proposait l’ancien Martin Hirsch (et qui n’était pas sans poser problème).

Surtout que ce système se met en place alors que le gouvernement sabote la loi DALO, maintient sur la question du logement la logique libérale du « tous propriétaires » qui conduit à la situation actuelle d’un mal logement facteur central de difficultés d’insertion.

Or sans mesures diverses d’accompagnement, vouloir faire du RSA la solution à la pauvreté est une escroquerie.

Je vous conseille la lecture de l’article publié par l’OFCE, organisme qui n’est pas une officine gauchiste, http://www.ofce.sciences-po.fr/clai... qui met en évidence d’autres effets pervers du RSA en particulier vis à vis des femmes.

La suppression de l’API se présente comme une mise au travail des femmes chef de famille monoparentale, une mesure qui va dans le sens de favoriser le travail des femmes. Mais l’absence de mesures d’accompagnement, en termes de gardes d’enfants ou de logement par exemple, et la relégation des ces femmes dans des emplois de service au personnes précaires, mal considérés et mal rémunérés tient plutôt du travail forcé que d’une mesure féministe.

Pour celles et ceux qui veulent aller plus loin une étude de la DRES ( service du ministère de la santé) http://www.sante.gouv.fr/drees/etud... qui montre que les refus de travail ne sont qu’une toute petite minorité de personnes.

Seuls 3% ont refusé un travail parce qu’il n’était pas assez rémunérateur : et les statistique n’indiquent pas plus les raisons qui peuvent être justifiées d’une partie de ce tout petit nombre de refus.

Avec le RSA, ce sont les 97% qui n’ont pas eu ce choix qui vont en faire les frais ! Il est vrai que nous avons un gouvernement qui fait un bouclier fiscal pour un pourcentage de la population encore plus faible au détriment des autres.

C’est ça la justice sociale à la sauce Hirsch !

29 septembre 2008


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