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La crise du logement continue...s’aggrave !

intervention sur le bilan d’activité 2004 des HLM conseil municipal de décembre 2005

 

J’interviendrai plus brièvement cette fois dans la mesure où j’ai déjà largement évoqué ce sujet dans mes précédentes interventions. [1]

Il ressort très nettement de ces rapports que la crise du logement continue, elle est pour la première fois évoquée clairement.

Jamais la demande n’a été aussi forte puisqu’on note une augmentation des demandes de logement de 55% par rapport à 1998 ce qui est considérable.

De plus l’augmentation de 2004 est la plus importante de la période, c’est dire que la crise s’aggrave.

C’est ce qui explique la chute du taux de vacance des logements d’un tiers et la baisse du taux de rotation. Malgré les « départs organisés » dans le cadre des plans de relogement liés aux démolitions, les gens restent plus qu’avant dans leurs logement, ce qui ne libére pas de places pour les nouveaux demandeurs qui augmentent de 400 en 2004.

Une question : avez vous une idée du nombre de cohabitations dans le parc HLM ? [2]

Une évidence s’impose : il y a encore beaucoup à faire pour répondre à la demande.

A plusieurs reprises j’avais attiré votre attention sur les conséquences des démolitions même compensées à terme sur l’offre de logement des offices HLM : en d’autres termes il manque des logements entre le moment où les locations sont bloquées pour vider les immeubles destinés à la démolition et celui où les immeubles de remplacement sont construits.

Ainsi le parc baisse provisoirement de centaines de logements au moment où il y a des besoins criants.

Nous le voyons bien dans le rapport de Caen Habitat par exemple qui prévoit 278 logements démolis contre 115 reconstruits ce qui fait un déficit de 163.

Le rapport le reconnaît aujourd’hui en indiquant qu’une partie ( 70% 1163 sur 236) de la chute des attributions (de 21%) est liée aux démolitions je cite : « le nombre d’attributions réalisées est en nette recul en raison de la baisse de la rotation et de l’immobilisation des logements visés par un projet de démolition ».

Le débat de tout à l’heure sur l’immeuble Flemming l’illustre bien.

Je reprends donc ma proposition,qui est aussi celle des associations, d’un moratoire sur la démolition.

16 décembre 2005

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Notes :

[1] En plus de l’aménagement des rives de l’orne Vous changez le visage de la ville voici celle sur l’avis de projet de démolition inclus dans une délibération concernant le renouvellement urbain de la Grâce de Dieu : je partage les remarques de mes collègues sur l’utilité à démolir ( mais c’est la règle de l’ANRU !), sur le décalage entre le démarrage des opérations de démolitions et la reconstruction. je veux rappeler que je vote contre cette délibération par principe. Nous l’avons indiqué déjà, nous refusons de voter toute délibération sur les démolitions tout le temps que nous n’aurons pas eu au conseil un débat de fond sur le logement, la crise du logement et la politique à mener en termes de logement social avec un état du foncier disponible, un état du parc et un état du mal logement.

[2] réponse de Mr Bovalis adjoint au logement et président de Caen Habitat : 22% des demandes ont pour motif la cohabitation soit près de 700 demandes. C’est énorme mais sans doute sous estimé : derrière ces chiffres, du fait de la cohabitation ce sont entre 2000 et 5000 personnes selon, le type de cohabitation qui subissent cette situation : nous avons le témoignage d’une mère avec ses deux enfants qui habite chez une parente qui a elle même 2 enfants. Ce serait fondamental de mieux mesurer le phénomène.


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