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Retour sur 1995

 

Lors des élections municipales de Caen en 1995, l’ANPAG a conduit au premier tour une liste d’union avec les Verts. La liste Caen Ecologie Gauche Alternative, emmenée par Nicolas Béniès, a obtenu 4,99% des voix. A quatre voix près, nous aurions eu des élus au Conseil Municipal. Parce que nous pensions qu’il fallait renverser la droite, nous avions indiqué que nous serions prêts à une alliance large à gauche au second tour, respectant en cela le mode politique traditionnel en France dans un scrutin de liste : le premier tour permet d’exprimer les orientations de chaque courant politique, et le second tour, permet d’organiser une alliance respectant les désirs des électeurs, en fonction des pourcentages exprimés lors du premier tour.

Nous avons été mis hors course à quatre voix près, ce qui constitue dans la situation politique d’alors un véritable encouragement pour nos idées de défense de la justice sociale et du développement durable. N’oublions pas que ces élections venaient après l’échec de la gauche alternative et des Verts aux élections présidentielles deux mois auparavant, et avant le mouvement social de décembre 95.

Pour ces élections, le PS et le PC avaient fait liste commune dès le premier tour sous la houlette de Louis Mexandeau. Une fraction dissidente des socialistes emmenée par Xavier Lecoutour, après le retrait de André Paysant, s’est présentée sous l’intitulé « Citoyens à Caen » sur le thème très démagogique de « moins d’impôts » et avec la ferme intention de ne jamais faire alliance avec Louis Mexandeau... une promesse envolée dès le soir du premier tour. Ceux qui se rappellent les diatribes de cette liste faisant du refus du cumul des mandats l’alpha et l’oméga de la politique se tordent encore de rire. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient !

Coté écologiste, outre la liste « apolitique » de Josette Bénard qui fit moins de 5% comme la nôtre, nous avons du partager les voix fidèles au développement durable avec la liste conduite par Jean-Pierre Viaud, qui a aujourd’hui rejoint les Verts et veut être leur tête de liste en 2001. Pour une poignée de voix celui-ci a été élu. On peut toutefois s’interroger sur les véritables motivations de cette liste, dont le numéro deux Antoine Casini est aujourd’hui le bras droit de Louis Mexandeau. Une volonté politicienne manipulée en sous-main par des experts en zizanie électorale avec l’espoir de diviser les voix écologistes ?

Au bilan, une avancée pour les idées progressistes qui a manqué de peu la qualification, malgré la démagogie et la confusion. Nous n’avons pas à rougir de notre campagne, ni de nos résultats. Feront-ils un bon tremplin pour une liste conduite par Nicolas Béniès en 2001 ? Ce sera l’enjeu des débats de l’ANPAG dès cet automne.

8 mars 2000


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