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L’hôpital public malade de la grippe

 

Les effectifs de l’hôpital public reculent pour la première fois   12/01/2010 - Les Echos

Nicolas Sakorzy présente aujourd’hui ses voeux aux personnels de santé lors d’un déplacement au centre hospitalier Saint-Jean de Perpignan ...

Les établissements déficitaires suppriment des centaines de postes

12/01/2010 - Les Echos

La grippe soutient le marché français des médicaments 

12/01/2010 - Les Echos

Voilà 3 titres dans Les Echos de ce 12 janvier : ils illustrent parfaitement les choix du gouvernement en matière de santé que nous évoquions dans un article récent sur la grippe libérale. http://anpag.org/article.php3?id_ar...

Il est clair que la grippe a servi de plan de soutien au secteur pharmaceutique dans son ensemble, qui sans cette aubaine aurait connu quelques difficultés.

Il ne s’agit donc pas d’un gaspillage fruit des décisions inconsidérées et d’une incompétence au sommet même de l’Etat, mais de l’utilisation d’une alerte sanitaire pour mener une politique de subventionnement direct de grands groupes multinationaux.

Cette décision, aussi scandaleuse soit elle du point de vue des besoins sociaux, est en parfaite cohérence avec la politique anti-crise néolibérale. Il faut garantir à tout prix que le système continue à fonctionner en garantissant aux entreprises privées des revenus que le seule « libre marché » ne peut plus leur garantir.

En contrepartie, cet argent n’est plus disponible pour le système public de santé. Il faut rappeler que le déficit public dont on nous rabat les oreilles , les chiffres de déficit des CHU présentés comme catastrophiques par les médias aux ordres, ne représentent que ce qui a été donné aux marchands de vaccins et autres...

Mais de toutes façons cet argent n’aurait pas été donné aux hôpitaux.

Pourquoi ?

Parce que les hôpitaux dépensent trop.

C’est le conseiller social de l’Elysée qui le dit Raymond Soubie ex patron d’un groupe de consultants, secteur qui se fait son beurre (et du bon beurre qui coûte cher à la sécu !) avec la mise au normes managériales modernes du secteur de la santé. :« Il y a des réserves de productivité, a déclaré Raymond Soubie, conseiller social de l’Elysée, en novembre lors de la conférence santé des « Echos » et du « Quotidien du médecin ». Entre 2008 et 2015, il va y avoir 220.000 départs à la retraite. Si on veut faire des actions d’optimisation tout en préservant la qualité des soins, c’est maintenant qu’il faut le faire. ».

Donc il est bon que les effectifs des hôpitaux baissent et qu’ils continuent à baisser en profitant des effets de la pyramide des ages pour se mettre à l’heure de l’entreprise libérale : les normes strictement comptables avec l’aide d’outils tels que la T2A [1]sont ce qui permet de mesurer les gains de productivités définis uniquement comme gains en termes de coût.

Il ne reste plus qu’à mettre ne place la loi Bachelot qui transforme encore plus l’hôpital en une entreprise où le souci gestionnaire l’emporte sur la question de la qualité sociale et médicale.

Les ARS ( Agences régionales de Santé) qui se mettent en place auront pour fonction de mener à bien cette transformation libérale de l’hôpital tout en jouant de la « saine concurrence  » entre le public et le privé lucratif (géré par de grands groupes qui savent eux ce que c’est de faire rendre de la valeur aux entreprises).

Dans cette « émulation » de façade les ARS, comme les ARH hier, favoriseront les intérêts privés, laissant au public ce qui n’est pas rentable.

Le droit à la santé pour toutes et tous et partout ne peut être garanti dans de telles conditions.

Une lutte pour lé défense et le développment du servic epublic telle que la propose les organisateurs des états généraux des services public est aujourd’hui plus que jamais nécessaire.

http://www.convergence-sp.org/spip....

12 janvier 2010

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Notes :

[1] la T2A est un outil statistique qui prétend mesure l’activité des hôpitaux en affectant chaque acte d’un coefficient quelque soit la situation du malade : il s’agit de moyenne qui comme toute les moyennes sont réductrice de ce qu’est l’acte de soin


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