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La réforme des retraites ? Urgente, unique, inévitable

L’"objectivité des médias" décryptée par ACRIMED

Il est intéressant de voir comment les ténors médiatiques s’agitent pour "argumenter" en faveur d’une contre-réforme des retraites.

Il s’agit de créer un climat de résignation qui fasse accepter les mesures de remise en cause des retraites par répartition comme inévitables, mêmes si elles sont douloureuses.

Pour cela il faut apparaître comme au-dessus des partis et des groupes partisans : les médias sont sont autoproclamés garants de l’intérêt général (eux qui sont tous payés par des groupes financiers)et de l’objectivité quasi sientifique.

Acrimed se livre depuis longtemps à une lecture critique du discours médiatique, de ses parti-pris idéologiques sur les retaites comme sur d’autres sujets.

A lire pour s’en servir dans la bataille idéologique qui s’engage.

 

Les grands médias se chauffent la voix. Cet automne le gouvernement devrait soumettre au parlement la « grande réforme » des retraites, afin de « sauver » le régime par répartition. Mais la bataille sociale, politique, et... médiatique a déjà commencé.

« Urgence » de la réforme

« Il y a urgence ! » s’exclame Alain Genestar sur France Info, le 20 février 2010. C’est « une réforme inévitable » insiste Patrick Bonazza dans Le Point le 25 février. « Incontournable », nuance Jean-Pierre Bel, « indispensable », tempère François Ernenwein, «  inéluctable », réplique Jacques Camus [1]. Pour Alain Duhamel, « la réforme des retraites, c’est la plus urgente, la plus nécessaire » (RTL, 23 mars 2010). Même point de vue pour Luc Ferry : « C’est vital et s’il y a encore une réforme à faire, c’est celle-là. Il faut acter qu’on travaillera plus. » (lejdd.fr, 26 mars 2010). C’est vital, c’est fatal - ce sont « Les retraites de la peur », comme l’indique la « Une » de Métro le 15 avril 2010.

On l’aura compris, les médias dominants nous resservent la soupe unanimiste de l’urgence de la réforme. Depuis 1993 et la première réforme des retraites instaurée par Edouard Balladur, les gouvernements successifs ont trouvé sur leur route des médias enthousiastes, saluant et soutenant la marche triomphale vers la « modernisation » des régimes de retraites (2003, 2007). La prochaine réforme, annoncée à l’automne 2010, devrait s’accompagner d’un emballement éditorial similaire. En attendant, les vedettes du journalisme marquent leur territoire.

Ainsi, Jean-Michel Aphatie insère la (bonne) réponse dans la question qu’il pose à Dominique Strauss-Kahn : «  L’âge légal de la retraite, il faut quand même le revisiter un peu partout pour faire face aux déficits ? » (RTL, 4 février 2010). Idem, lorsque deux mois plus tard, il est face à Jean-Luc Mélenchon : « Comment peut-on combler ce trou financier sans augmenter la durée du travail des cotisants ? »

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http://www.acrimed.org/article3370.html

10 mai 2010


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