Accueil > Penser Global

Appel à l’arrêt de la répression policière et judiciaire à l’encontre de l’USTKE en Nouvelle-Calédonie

 

Depuis plusieurs semaines, en Nouvelle-Calédonie, l’Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités (USTKE) subit une répression sans nom.

Un dur conflit oppose depuis plusieurs mois l’USTKE à la direction de Carsud (du groupe Véolia), entreprise en charge des transports suburbains dans l’agglomération de Nouméa, qui refuse toute négociation.

Le 17 janvier, les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger un piquet de grève des salariés qui pourtant n’entravait en rien la liberté du travail et de la circulation. Cette intervention policière s’est déroulée avec une rare violence. On a dénombré vingt blessés - dont cinq graves - du côté des manifestants et plus de cinquante interpellations. Dix syndicalistes ont été mis en prison en attendant un procès prévu pour le 22 février. Depuis, les hommes du GIPN, armés et cagoulés, procèdent à de brutales interventions au domicile des syndicalistes. Quatre autres personnes ont été arrêtées et emprisonnées. Le président de l’USTKE, Gérard Jodar, pour éviter d’être lui-même arrêté, ne peut plus quitter son bureau ni circuler librement. Il vit, avec des dizaines d’adhérents, retranché dans le bâtiment du syndicat.

Ces pratiques sont une atteinte inadmissible à la liberté syndicale. Mais il est vrai que l’expansion économique et la flambée des cours du nickel attisent les appétits des grandes entreprises qui supportent mal un syndicalisme actif. En outre, l’USTKE s’est prononcé pour le droit à l’autodétermination du peuple kanak, position qui dérange beaucoup la droite locale.

Nous mettons en garde les autorités françaises sur les risques que ces pratiques, dans un contexte de tension sociale, font encourir à la paix civile.

Nous demandons l’abandon de toutes les poursuites judiciaires à l’encontre des syndicalistes et la libération de ceux qui ont été arrêtés. Nous demandons que les pouvoirs publics interviennent pour que la direction de Carsud accepte d’ouvrir de réelles négociations avec l’USTKE.

Jean-Jacques de Félice (avocat), José Bové (Via Campesina), Olivier Besancenot (LCR), Noël Mamère (Les Verts), Manu Chao (artiste), Gilles Perrault (écrivain), Alban Bensa (anthropologue), Gérard Le Cam (sénateur communiste), Annick Coupé (Union syndicale Solidaires), Yves Salesse (Coordination des collectifs antilibéraux), François Della Sudda (LDH),Isabelle Leblic (ethnologue), Didier Daeninckx (écrivain), Mehdi Lallaoui (réalisateur)

17 février 2008


Format imprimable

Format imprimable