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La Honte !

article paru dans Air, suivi de "la colère d’Hervé nous parle aussi de nos problèmes ici"

 

Honteux. Tout simplement, et dans les deux sens du terme : j’ai "honte" d’être français quand Nicolas W. Sarkosy va faire sa tournée coloniale en Afrique en sermonant les africains. Et c’est une "honte" de se comporter dans ce continent indépendant avec un casque colonial comme il l’a fait à Bamako.

Dire aux africains, dont on a volé les richesses et les travailleurs durant plus d’un siècle qu’on vient pour déminer, pour faire de la pédagogie", et se comporter en maître d’école troisième République pour prendre à partie les dirigeants du pays et les activistes de la Ligue malienne des Droits de l’Homme comme on a pu l’entendre ce matin à la radio... Honteux !

Et d’ajouter que "La France économiquement n’avait pas besoin de l’Afrique.", histoire de bien rappeler ce qu’est la réalité économique de l’impérialisme au 21ème siècle. Honteux !

La France n’aurait besoin que des "meilleurs", qui auraient droit à la carte spéciale. Les footballeurs ou les médecins africains exfiltrés pour garantir qu’il n’y aura aucun écollage économique de ce continent...

Le Président Sénégalais rappelle que son pays consacre une large part de son budget à la formation. Le modèle Sarkosy est le nouveau pillage de la matière grise, au moment où la "société de la connaissance" pointe son nez.

Que dire enfin d’un gugusse en godillot qui s’en va dans le pays le plus pauvre du monde, un pays où les enfants meurent du paludisme par milliers, où les conditions de vie sont les plus dures, entre l’avancée du Sahel, les invasions de sauterelles, et le décollage économique rendu impossible par le poids de la dette... et qui ne trouve rien de mieux à déclarer : "Je suis venu pour expliquer, pour lever tout malentendu. (Le droit au regroupement familial) n’est pas le droit de s’entasser dans des taudis pour trouver ses enfants morts asphyxiés, c’est le droit de faire vivre sa famille du fruit de son travail et dignement"

Pincez-moi : l’incapacité de la France à contruire des logements décents, à condamner les "marchands de sommeil" devient un argument "humanitaire" pour empêcher les familles de vivre ensemble !

Mais ce discours, cette arrogance de potentat du Nouvel Empire, ce mépris, ne s’adresse pas seulement aux Africains, dont il n’a que faire. Il vise la droite française, celle qui est taraudée par le racisme. C’est un marché électoral français que visent les postures de petit coq de Sarkosy. Il va leur montrer de quel bois il se chauffe. Le même délire verbal qu’il a utilisé contre les jeunes des périphéries, voici qu’il le jette à la face du continent noir tout entier.

C’est comme ça qu’il va foutre le feu au monde. Et que nous en seront les victimes, qui n’oseront plus relever les yeux, rappeler que nous fûmes le "Pays des droits de l’Homme". Qui auront "honte" d’avoir un tel boutefeu dangereux et raciste comme candidat, et peut être futur représentant.

Allons-nous le laisser faire ? Je ne voudrais pas avoir en plus honte demain de n’avoir rien fait aujourd’hui. Alors que tout est si clair, si clairement exposé par l’ex-droite devenue extrême droite. Et en Afrique pour accentuer le contraste.

Hervé Le Crosnier


La colère d’Hervé nous parle aussi de nos problèmes ici : quand le colonialisme de Sarkosy nous ramène au droit au logement.

Je partage totalement ce qu’écrit Hervé sur les gesticulations coloniales de Sarkosy.

Il faut être servile comme un présentateur de la télé gaulliste (France 2) pour croire à la rupture avec la francafrique gaulliste.

C’est bien une pratique néo-coloniale que produit la loi CESEDA mais adaptée à la situation du capitalisme aujourd’hui : on ne pique plus seulement la matière première et la chair à canon et à usines mais les cerveaux !

Les Africains ne s’y sont pas trompés, et si on veut favoriser l’impérialisme US en Afrique on ne s’y prendrai pas mieux ! Il est vrai que Sarko et ses amis issus pour une grande part de l’extrême droite ne postulent qu’à un petit rôle de supplétifs de l’Empire US !

Mais Hervé a mis le doigt sur une question centrale de politique bien intérieure celle là :je cite :"un gugusse en godillot qui s’en va dans le pays le plus pauvre du monde ne trouve rien de mieux à déclarer : " (Le droit au regroupement familial) n’est pas le droit de s’entasser dans des taudis pour trouver ses enfants morts asphyxiés, c’est le droit de faire vivre sa famille du fruit de son travail et dignement" Pincez-moi : l’incapacité de la France à contruire des logements décents, à condamner les "marchands de sommeil" devient un argument "humanitaire" pour empêcher les familles de vivre ensemble !".

Sarkosy nous dit : dans ma vision du monde la logement décent n’est pas un droit , le logement c’est l’affaire du marché, dont les marchands de sommeil ne sont que la partie la plus spectaculaire...la plus honteuse

Mais qui fait marcher aujourd’hui le sinistre commerce de ces derniers sinon un gouvernement qui crée volontairement des sans papiers obligés de tout accepter, ou une majorité qui pour plaire aux électeurs lepenistes, ne combat pas ( euphémisme !)la ségrégation dont sont aussi victimes immigrés réguliers et français d’origine étrangère autre que la noblesse hongroise.

Quand l’Etat préfère payer des nuits d’hôtels plutôt que de répondre en termes d’insertion réelle, son représentants en visite dans ses colonies a t’il la légitimité pour défendre l’intérêt des familles ?

C’est l’incurie de ce gouvernement, sa volonté de substituer à l’Etat social un Etat répressif qui est à la source d’une grande partie du mal logement : le secteur social est en pleine déconfiture, l’absence de logement rend dramatique des problèmes qui trouvaient avant une solution.

Le logement, Sarko vient de nous le dire entre les mots de son discours de Tartarin, n’est pas un besoin humain social à satisfaire, c’est un marché qui n’est pas fait pour répondre à la misère du monde mais aux besoins des actionnaires ! A bon entendeur salut ! alors plus que jamais français-immigrés même Sarko, mêmes combats pour le droit au logement... et les autres !

Etienne Adam

19 mai 2006


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